Une promenade en poésie – saison 2 : Bocar N’DIAYE

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Écrire pour se souvenir, écrire pour ne pas oublier.

Écrire pour garder la mémoire vivante.

Écrire pour garder le lien avec les miens mais aussi avec l’autre.

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Tu es . . .

 

Tu es cette lumière 
Dans l’obscurité de la nuit
Tu es la clarté du jour naissant
J’ai été bercé par tes mains tendres et douces
Endurcies par les durs labeurs de la terre
La terre nourricière des aïeux
Partis sous d’autres cieux

Tu es cette lumière 
Dans l’obscurité de la nuit
Tu es la clarté du jour naissant
J’ai été bercé par tes contes et des histoires
Au milieu de la nuit
Des contes et des histoires de ta terre natale
Des contes et des histoires au cœur du soir
Des contes et des histoires sous la pleine lune
Où les esprits sortent après leur retraite du jour
Où les esprits jouent à traverser les reflets de la lune

Tu es cette lumière 
Dans l’obscurité de la nuit
Tu es la clarté du jour naissant
Tu es l’enracinée qui veilles sur la mémoire des hommes
Des hommes et des femmes partis vers d’autres horizons
Des horizons lointains et inaccessibles

Tu es cette lumière 
Dans l’obscurité de la nuit
Tu es la clarté du jour naissant
Tu es comme la lune entre les étoiles
Tu es comme le marabout au milieu de ses adeptes
Tu es la lune 
Nous étions des étoiles
Nous veillions tous les soirs
Des veillés autour d’un feu de bois
A t’écouter contée
Sous les reflets de la lune

Tu es cette lumière
Au cœur du soir
Tu es cette lumière
Dans l’obscurité de la nuit

Caen, 01 Juin 2017

Les rendez-vous de la lune

Tu étais la lune
Nous étions les étoiles
Tu es l’étoile qui brille
Tu es l’étoile qui scintille
Dont les reflets reflètent
Dans mes nuits d’errance et d’exile
Je me rappelle
De ta voix mélodieuse
Je me rappelle
De tes contes sous la pleine lune
Au bord du fleuve Sénégal
Des contes qui ont bercé mon enfance
Des contes de ton pays natal
Je me rappelle de ton sourire 
Et de ta joie
Je me rappelle de toi !
Je me rappelle
Des nuits mélancoliques
Je me rappelle
Les rapsodies des griots
Je me rappelle
Des airs de « pékane »
Je me rappelle
Des soirs avant la tombée de la nuit
Des tambours, des coups de pilon
Accompagnant les chansons
Des femmes en chœur
Avant que l’ombre de la nuit
Ne recouvre la clarté du jour
Avant que l’ombre de la nuit
Ne touche la clarté du jour en plein cœur
Avant le jour ne redonne son dernier souffle
Je me rappelle 
Des rendez de la lune
Je me rappelle
Des rendez-vous sous la pleine lune
Où les animaux de la savane
Servaient de mémoire pour les hommes
Où les hommes parlaient aux arbres
Je me rappelle de toi !
De là
Je pense à toi !
Tu étais la lune 
Nous étions des étoiles
Tu veillais la nuit
Et le jour tu allais vers d’autres horizons
Des horizons lointains
Et inaccessibles

Tu étais la lune 
Nous étions les étoiles
Et on veillait sous la pleine lune
Au bord fleuve Sénégal

Tu étais la lune 
Nous étions des étoiles
Tu es l’étoile qui brilles
Tu es l’étoile qui scintilles
De cette constellation
Sur l’auditoire reflétait tes reflets 
Tu étais comme la lune
Nous étions comme des étoiles 

Tu étais la lune 
Nous étions des étoiles
Tu es l’étoile qui brille
Tu es l’étoile qui scintilles
Nous donnions chaque soir
Des rendez-vous à la lune
Nous nous donnions chaque soir
Des rendez-vous autour de la lune
Nous étions des étoiles
Tu étais la lune
Tu es l’étoile qui brille
Tu es l’étoile qui scintilles
Dont les reflets reflètent
Dans mes nuits d’errance et d’exile
A nous revoir
Je veille en ta présence ici
Tu étais la lune 
Nous étions des étoiles
Tu es l’étoile qui brilles
Tu es l’étoile qui scintilles
Dans mes nuits d’errance et d’exile
Où elles gisent gelée

Hérouville, le 27 Mai 2017

La belle étoile

 

J’ai vu une étoile scintiller au milieu de la nuit

Des reflets de la lune sur son visage innocent

J’ai vu une étoile seule briller au milieu de la nuit

J’ai voulu comme pour la protéger, veiller sur elle

Contre la lumière de l’aube naissante à l’horizon

J’ai vu une étoile scintiller au milieu de la nuit

Des reflets de la lune sur son visage innocent

J’aimerai que ces nuits soient éternelles

Pour qu’elle continue de briller

Pour ne jamais s’éteindre

Toutes les nuits, je resterai sous la belle étoile

Passer des nuits blanches à la contempler

J’ai vu une étoile scintiller au milieu de la nuit

Des reflets de la lune sur son visage innocent

Elle était là, belle

Elle brillait et scintiller pour moi

Elle n’avait que la lumière pour la vie

Elle était jalousement lumineuse

Belle et sulfureuse

Dans une nuit de claire lune

Son regard étincelant

Comme l’éclat d’un astre céleste

Qui meurt le jour

Et le renaît la nuit

Qui veille la nuit

Et se repose le jour

J’ai vu une étoile scintiller au milieu de la nuit

Des reflets de la lune sur son visage innocent

Bocar N’DIAYE, 2014

Bocar N’Diaye de son surnom Bajjel est de nationalité mauritanienne, il est né le 25 octobre 1982 à Nouakchott. Il a grandi dans un milieu rythmé par la musique et par la poésie, car la Mauritanie, sa terre natale, est communément appelée « la terre d’un million de poètes ». Après avoir publié La Lune en Présence (Janvier 2016), Fragments d’Amour et de Liberté (2017), L’Hiver Nomade (2017) et Les rendez-vous de la lune (2017) parus aux Editions Edilivre. Le poète et artiste autodidacte mauritanien publie un recueil de dessins à l’encre de Chine et de poèmes tirés de ses livres cités ci-dessus intitulé : LES REFLETS DE LA LUNE. A travers ce recueil, l’artiste a voulu rendre un vibrant hommage à l’Afrique à travers de ce qu’il y’a de plus symbolique et de plus authentique.  Comme il le disait dans son premier recueil La Lune en Présence : « ta présence est synonyme de renaissance ». « Ta splendeur me rappelle cette infinie paysage de mon enfance ». « Tu me rappelle aussi les luttes traditionnelles sur ce terrain nuptial de mon fuuta natal ». « Tu es une nuit blanche, ma nuit blanche et une nuit franche ». « Tu veilles et nous veillons ensemble ». « Tu ressembles en un marabout au milieu des étoiles ». « D’ ailleurs tu es un marabout et ces étoiles sont-elles tes adeptes ? ». Les reflets de la lune est un voyage, des souvenirs, des rencontres et des rendez-vous sous la pleine lune au bord du fleuve entre la Mauritanie et le Sénégal. Des moments privilégiés qui ont marqué son enfance à travers les contes de sa grand-mère Ɓoro Joobel dont est dédié le recueil de poèmes intitulé : Les rendez-vous de la lune qui va paraître très prochainement aux Editions Edilivre. A travers ce livre, l’artiste a voulu partager son univers artistique et poétique en mêlant textes et images autour d’une même thème. Les rendez-vous de la lune sont les moments uniques et privilégiés passés dans sa tendre jeunesse au bord du fleuve Sénégal, à écouter les contes et les histoires de sa grand-mère. Ecrire pour se souvenir, écrire pour ne pas oublier. Ecrire pour garder la mémoire vivante. Écrire pour garder le lien avec les miens mais aussi avec l’autre.

Pluton-Magazine/2017

Une promenade en poésie-saison 2/2017

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