La musique, l’expression vertueuse et immortelle de la vie

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Par Georges COCKS

Le silence est la force de la musique. Sans elle, la beauté du son resterait une appréciation très vulgaire. Sans la musique, nous serions tout simplement nous les humains, des corps vides, perdus, des âmes errant comme des aveugles dans un monde sourd, car la musique est une thérapie naturelle pour le bien-être de l’homme. Nous n’avons pas inventé la musique ni l’harmonie, nous essayons tout juste de croire que nous faisons mieux, mais en fait nous n’avons pas atteint la précision exacte de ce qui se fait de mieux dans la nature. Reproduire le chant de l’eau dévalant la cascade ou se heurtant à des pierres, cette mélodie qui se joue en fonction de la vitesse de l’eau, et sa force pour ce qui est des vagues, ne fatigue jamais, bien au contraire. Pas sûr que le son soit toujours identique, peu importe, on ne s’en rassasie pas.

L’origine de la musique

On ne devrait pas chercher à dater la musique, car on ne le pourrait tout simplement pas. Ni l’associer à l’apparition d’un quelconque instrument. L’histoire parle du roi Saul qui avait réclamé de la musique pour apaiser son âme. David lui jouait une belle musique à la hauteur de ses attentes. On parle aussi du chalumeau, de la harpe et de la cithare depuis bien longtemps. Sachant que le son ne peut se propager dans le vide depuis l’apparition de notre belle planète bleue, le vent et tous les êtres vivants qui s’y trouvent ont donné et donnent encore le plus grand concert infini qui soit. La nature nous a été d’une aide si précieuse que nous sommes toujours stupéfaits devant le chant de la baleine, du rouge-gorge, ou le cri d’un dauphin qui ressemble tant à la joie et semble une invitation sans fin au jeu.

La musique, ressource des sources

Notre sens de l’ouïe se marie parfaitement à la musique. C’est le point d’entrée qui transcende, qui émeut, qui rend joyeux, qui attriste, qui fait sauter, danser, bouger… Certains souvenirs sont même marqués par la musique. Une simple note suffit à réveiller des souvenirs oubliés. Elle est une thérapie qui vient au secours du corps malade, lacéré par les tensions de la société actuelle, une porte de sortie pour certains jeunes issus de quartiers sensibles, la voix et le cri pour faire entendre les maux inaudibles. Les clubs et les bars accueillent les rythmes en tous genres, les soirées afterwork augmentent et les week-ends sont de plus en plus courts, car le divertissement gagne du terrain pour effacer les stigmates de la semaine.

La musique au chevet

Quand les médicaments montrent leurs limites ou sont tout bonnement inopérants voire absents, la musicothérapie prend le relais et s’invite dans les centres hospitaliers, l’unité des soins intensifs, une chose simple parmi les appareils les plus complexes et les plus sophistiqués qui soient. La voix ou tout simplement le son d’un instrument de musique permet de reconnecter l’individu à la vie. Ces tonalités sont capables de jouer sur les sens de l’individu et le modifier, ce sont les makams qui ont des vertus curatives s’ils sont associés aux bons instruments. Ils permettent de créer des variations dans une musique, qui insufflent du courage, qui attristent, qui excitent… le pouvoir de la musique est indéniablement puissant. Une scène effrayante au cinéma, ou une scène triste ne vous fera ni peur, ni pleurer s’il n’y a pas de bande son qui l’accompagne. Chaque individu a une relation propre avec la musique, même s’il n’en est pas encore conscient. Cependant nous n’avons pas tous la même sensibilité à la musique. On parle alors d’anhédonie musicale dans le cas des rares personnes qui ne trouvent aucun plaisir à écouter de la musique.

Les applications thérapeutiques liées à la musique sont assez nombreuses. Même si des résultats satisfaisants en ressortent, le nombre de cas est largement trop insuffisant pour tirer des conclusions générales. Il est toutefois notable de constater que les effets sur des personnes sujettes à la maladie restent comparables à ceux observés sur une personne en bonne santé. Au nombre des bienfaits que l’on peut retrouver dans le milieu médical, on peut citer : le soulagement de la douleur, de certains symptômes liés à la démence, à l’autisme, à l’amélioration du sommeil, à la réduction de l’anxiété, à l’amélioration de la coordination des personnes atteintes de la maladie de Parkinson… sans parler des effets sur le personnel soignant lui-même, qui prodigue des soins de qualité dans un environnement plus détendu et plus productif.

Certains médecins sont aussi musicothérapeutes, ce qui est plus facile pour ceux qui ont déjà des talents et une passion pour la musique, car ce titre n’est pas protégé. Toutefois, ladite profession est soumise à un encadrement spécifique, car certains aspects comme le volume du son ou le choix de la musique restent des éléments à prendre en compte pour un bon résultat thérapeutique. Pour guérir de certaines affections, le recours à des méthodes non médicamenteuses comme la méditation et la musique devient indispensable.

Le bizness de la musique

CD, graveurs, lecteurs en tous genres, autoradios, MD, vinyles, supports de stockages… ne sont qu’une infime part de l’économie musicale. Les appareils se professionnalisent, deviennent de plus en plus petits et plus performants. Les DJ s’équipent et investissent énormément dans le high Tech, la platine est l’incontournable élément qui fera les mix les plus réussis. Les studios d’enregistrement à domicile se multiplient. La recherche effrénée de la qualité rend obsolète rapidement le matos des organisateurs de grands évènements. La batterie classique et les vieux cuivres résistent bien au temps. Il est étonnant d’entendre un son live joué en plein air avec une qualité CD, c’est tout simplement agréable.

Le tunnig auto rajoute sa part à l’addition. Certains véhicules sont capables de dégager des kilowatts de son. La part des home-cinéma de grande qualité fait ressortir le côté obscur de la grande salle dans le foyer. Entre copains et amis on peut parler fort, se lancer des vannes, consommer du pop-corn et boissons gazéifiées, mais le son se prête à l’écoute de la musique aussi.

Les émissions de télé musicale fonctionnent comme des blockbusters américains, ce sont des millions de gains récupérés entre la publicité, les sms, les tournées… Certaines grandes marques n’hésitent pas à s’affilier pour distribuer leurs images à travers cette vitrine gigantesque de millions de téléspectateurs.

Et enfin, celui qui sort son épingle du jeu : le gendarme de la musique et des droits qui lui sont reversés, pour la musique bénéficiant de la gloire actuelle à la gloire posthume. Avec une belle voix, un beau look et un bon son, voilà de quoi donner envie. De plus en plus nombreux et de plus en plus jeunes sont les talents aujourd’hui.

Sans fin

Chaque année sortent de plus en plus d’albums, de comédies musicales, d’œuvres d’opéra, donc autant de mélodies, autant de musiques. Les supports évoluent pour faciliter l’accessibilité et le stockage. Debussy disait que la musique commence là où la parole est impuissante à exprimer. Les chansons d’amour sont des dédicaces ouvertes pour ceux qui ont du mal à s’exprimer. La musique rapproche les hommes et invite au partage. Y aurait-il eu danse sans musique ? Le bonheur que rapporte la musique à travers ses formes variées est indescriptible. Les divertissements composent avec elle, partout dans le monde. Concerts et symphonies, la musique classique élève de plus en plus sa grande voix dans les salles. Les chants religieux comme le gospel ne sont plus seulement une question de foi. La musique est partout, vivante et mutante, dans la plus grande discrétion ou dans la pétarade la plus totale. Du chant de la berceuse à la fête de la musique, de la naissance à la tombe, une voix, une mélodie s’élèvera toujours. Là ou les mots s’arrêtent, la musique, elle, ne connaît pas de frontière. Attention, il faut protéger son ouïe si vous voulez en profiter aussi longtemps que possible.

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Rédacteur Cocks Georges ( correspondant permanent Guadeloupe)

Secrétariat de rédaction Colette Fournier (Lyon)

© Pluton-Magazine/2018/Paris 16eme

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