Piège à loup
Colossal succès outre-Atlantique, avec des années à l’affiche à Broadway, ainsi qu’une adaptation cinématographique de Sidney Lumet, Deathtrap d’Ira Levin ou Piège Mortel dans sa version française au Théâtre la Bruyère, est bien parti pour connaître une réussite amplement méritée !
Sidney Brown est un auteur de pièces policières en panne d’inspiration. Il lui faut un succès à tout prix.
Il reçoit Piège Mortel, la pièce d’un jeune auteur, un triomphe assuré. Jusqu’où Sidney sera-t-il prêt à aller pour mettre la main dessus, lui qui a passé sa vie à imaginer des meurtres et des intrigues ?
Adapté par Gérald Sibleyas, auteur et adaptateur prolifique régulièrement nommé aux Molières, Piège Mortel est brillamment mise en scène par le talentueux Éric Métayer, qui continue à 59 ans à faire montre d’une spontanéité et d’une inventivité juvéniles absolument réjouissantes ! Quel est le secret de sa jeunesse d’esprit ? Demandons à ses proches :
Andréa Bescond (sa compagne) :
« La raison est qu’Éric Métayer ne vieillit pas car il a le syndrome de la « contamporainite » aiguë ! »
Sarah Gellé (assistante à la mise en scène) :
« Sa carrière très foisonnante dans l’improvisation (N.D.R.L. il a été champion du monde de la discipline) lui donne la capacité de réagir sur tout, tout le temps avec une énorme créativité. Et puis, il est resté un grand enfant et les siens (deux sont en bas âge) l’aide beaucoup à rester dans cet état de grâce ! »
Pour en revenir à l’œuvre, outre les éléments de comédie savamment distillés ça et là, une atmosphère de suspense s’installe chez les spectateurs comme une brume nappant Londres, avertissant d’un crime imminent. Les très nombreux rebondissements, emballant la machine infernale, assurent aux témoins remplissant la salle d’être pleinement captivés et toujours surpris jusqu’au dénouement final.
Les comédiens, quant à eux, assurent le défi. Nicolas Briançon et Cyril Garnier interprètent avec justesse et énergie leur partition d’ancienne et de nouvelle génération de dramaturges aux dents longues, ivres de pouvoir et de notoriété. Virginie Lemoine, avec un rôle bien moindre et ayant joué menotté par un rhume carabiné ce soir là, réussit néanmoins à véritablement imprimer les esprits tant elle rend son personnage attachant. Quand à Marie Vincent, incarnant une pythonisse germanique aussi sagace que délirante, elle est tout simplement épatante!
Le décor signé Olivier Hébert est un vrai atout pour la scène. Il vous plongera inaltérablement dans une ambiance de cynisme « polardien » propre au genre. La création sonore de Vincent Lustaud, la lumière de Gaëlle de Malglaive, sans oublier le réglage des cascades d’Albert Goldberg. sont autant de facteurs propices à la qualité de la mise en scène.
Le cœur s’emballe, sursaute ! Mission accomplie…
Piège Mortel
d’Ira Levin
Mis en scène par Éric Métayer
Du mardi au samedi 21h
Théâtre la Bruyère,
5, Rue la Bruyère. 75009 Paris
crédit photos: Lot
Rédacteur Angelo Corda
Secrétariat rédaction Colette Fournier
Pluton-Magazine/2017