Une promenade en poésie (2): Alain Hoareau

Sous un arbre centenaire.

Alain Hoareau est musicien de formation. Il enseigne la guitare classique au Conservatoire à rayonnement départemental des Landes. En septembre 2016 il publie  « Quatre saisons plus une » aux éditions L’Harmattan. « Lettre en vacance »  est son deuxième recueil. Il a accepté  de nous raconter son aventure poétique dans   « Une promenade en poésie. »

Quatre saisons plus une (Editions L’Harmattan-extrait)

1.

Le printemps doucement

l’hiver au travers

l’été dédoublé

et les roues d’automne

tournent

tournent leurs vertus

Mais toi de quelle saison es-tu ?

De celle qui ronronne

de celle qui frisonne

celle des champs qui passent

aux feuilles qu’on ramasse?

Serais-tu l’Autre saison

l’infinie jouant en sourdine

la secrète oraison

des couleurs clandestines ?

Lettre en vacance (Editions L’Harmattan-extrait)

1.

Le vent a retrouvé la griffure d’hiver,

les gerçure feront, l’été, le nid des mûres.

La terre boit son sommeil. Tout est en ordre.

Sous la lampe se nourrit l’entêtement;

oubliée, la main qui allume, la main qui éteint,

à l’image des papillons, demain, leur ardeur nocturne.

L’allée est en voyage,d’un bout de vitre,

la valise rêveuse. Nous y courions, genoux écorchés,

enfants.Voici l’âme posée.

Nous avons pris le souffle, nous l’avons donné,

et comme reste un peu le regard inquiet,

nous veillons. Pour cela tout est en  ordre.

– N’y aurait-il rien d’autre?

– Si, ce que l’on voit les paupières closes.

2.

Ce merveilleux de cheminer ensemble,

à chaque fleur, renouvelé, les gestes

à l’heure claire sous la rosée

quand il se tient debout, sacré

et puis d’un rire au ciel ravit l’éternité 

et reste

il vient à l’aube errante

en fontaine la rumeur soudaine

la voix, comme elle bondissante

grand Jacques des prénoms

reprend la chanson

sous la gouttière hallucinée

ou bien la lune versant

verre de lait, viendra la nuit, dormant,

et reviendra du jour entier serrer la taille;

il est présent où demeurer.

 

 

.

Alain HOAREAU

L’aventure poétique commence tôt, sans même qu’on le sache, sans même qu’on le veuille. Elle s’impose d’elle même.

Elle est dans le questionnement et l’étonnement, la singularité d’une voix qui finalement raconte ce que toutes les autres ont déjà dit.

Mais elle les fait résonner d’un timbre différent et en même temps quelle participe à ce concert, elle instaure sa propre destinée.

Il y a des écrits qui restent longtemps dans des tiroirs, comme une simple confidence à soi-même, le dessin que l’on se fait du monde, comme pour mieux y habiter.

Il arrive que les tiroirs s’ouvrent et laissent échapper à quelques regards ces moments secrets.

L’envie vient alors d’aller plus loin et de les confier à d’autres regards encore.

Il faut franchir le pas de l’édition avec beaucoup de sérénité et d’humilité. Essuyer beaucoup de refus, et puis se réjouir, sans trop d’illusions, d’un premier contrat avec un vrai éditeur.

 

Là, commence une nouvelle aventure….

 

 

Quatre Saisons plus Une et Lettre en vacance, sont les deux premiers volume d’une trilogie.

Si chaque texte des recueils a sa vie propre, son univers qui peut être totalement détaché des autres, tous s’inscrivent dans une ligne directrice générale.

Le livre se feuillette ou se lit de page en page, chaque texte pouvant être considéré, à la manière des pointillistes, comme le point de couleur qui participe à un seul et unique paysage.

Le rythme des mots donne expressivité mais également sens au texte ( on n’est pas musicien impunément) , et ce, jusqu’à ce point de silence qui reste pour le lecteur comme un miroir tendu.

Alain Hoareau

 

 

Copyright Une promenade en poésie

Pluton-Magazine/2017

Quatre saison plus Une. L’Harmattan

Lettre en vacance.  L’Harmattan

 

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