ENTRE LES LIGNES -V- : Un jeudi saveur chocolat de Michiko AOYAMA

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Par Dominique LANCASTRE

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Avec plus de 300 000 exemplaires vendus et traduits en plus de 7 langues déjà, Un jeudi saveur chocolat est à coup sûr un best-seller. Mais Michiko AOYAMA n’en est pas à son premier roman. Elle avait connu déjà le succès avec La bibliothèque des rêves secrets.

Un jeudi saveur chocolat est une compilation d’histoires publiées dans un magazine australien, Japaralia , à destination des Japonais vivant à l’étranger. C’est une réécriture et une adaptation du roman de 12 Coloured Pastels -juuni-iro no pastuteru paru entre juin 2015 et mai 2016. On pourrait de prime abord penser que ce sont des nouvelles, il n’en est rien. Chaque histoire est différente mais à l’intérieur, l’auteure glisse un personnage que nous retrouvons dans l’histoire suivante. On a l’impression, pour donner une image concrète, que l’auteure tricote une écharpe multicolore et à chaque fois change de couleur de fil.

Cela est d’autant plus visible car chaque chapitre porte le nom d’une couleur. Par exemple, le Chapitre 1  avec « un jeudi saveur chocolat »  « Marron-Tokyo », ou encore chapitre 8, « Le plus beau jour de la vie de Ralph Orange Sydney » ou le dernier, le chapitre 12,  « Une lettre d’amour Blanc-Tokyo ». Comme on peut le remarquer, le premier chapitre a donné le titre du livre et le livre comporte douze chapitres

En effet, l’histoire commence à Tokyo dans un petit café, le Café Marble. Wataru, un jeune Japonais, vient de perdre son travail. En rentrant dans ce café, il voit le propriétaire (appelé Master) en train d’afficher une petite annonce. Il est recruté, à son grand étonnement, sur le champ, et devient responsable du café tout de suite. Sa beauté ne manque pas d’attirer l’attention des clientes qui fréquentent le café. C’est un détail qui a son importance.

Tous les jeudis, une femme d’un certain âge s’installe toujours à la même place et prend un chocolat chaud en maintenant une correspondance en anglais avec une personne qui se trouve en Australie. L’histoire est posée et d’une simplicité inouïe mais c’est dans la manière dont Michiko Aoyama présente ses personnages et comment ils évoluent que le talent de l’auteure se révèle. Le lecteur rentre très vite dans l’histoire et se passionne pour ces personnages qui apparaissent au fur et à mesure.

Derrière ce roman en apparence très simple, Michiko Aoyama en profite pour décrire la société japonaise de l’intérieur comme de l’extérieur car un Japonais à l’étranger n’est pas du tout le même qu’un Japonais vivant au Japon, où les codes sociétaux sont très rigoureux.

Un jeudi saveur chocolat est certainement une façon originale d’aborder le Japon si on ne connaît pas bien ce pays, mais pour cela il faut comprendre et analyser la psychologie des personnages. Il ne se passe pas beaucoup de choses mais ce qui se passe est d’une grande intensité et d’une grande profondeur. Rien n’est présenté au hasard et il est très important de comprendre le premier chapitre pour comprendre aussi le dernier.

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Dans l’univers de Michiko AOYAMA

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Michiko Aoyama est une journaliste et auteure japonaise traduite dans le monde entier. Finaliste du Prix des libraires au Japon, son précédent roman, La bibliothèque des rêves secrets, a connu un succès immédiat en France comme à l’étranger.

En France, Un jeudi saveur chocolat est publié aux Éditions NANI et a été traduit par Alice Hureau. ISBN 978-2-493816-21-4 18 euros.

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Pluton-Magazine abécédaire Entre les lignes.

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