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Par Georges COCKS
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Nous avons cru qu’il fallait donner à tous les mêmes choses, les nourrir de la même façon, les faire penser de la même façon, les éduquer de la même façon et que nous allions réussir à former un nouvel ordre mondial économique, efficace et viable. Cela aurait pu fonctionner. Sauf, qu’une petite poignée d’hommes qui se pensent supérieurs à tous ont perdu de vue une chose très importante et fondamentale : ils ne peuvent pas commander et imposer à la Terre leur obligation de résultat. C’est cette terre même qui, d’une certaine façon, est en partie le carburant de la révolution qui frappe le monde entier actuellement.
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La consommation à outrance a épuisé les ressources et met à mal l’environnement, créant ainsi des inégalités un peu partout, tout en accroissant la pauvreté d’une manière sidérante. La consommation est responsable de l’asphyxie de la planète. La pollution de l’air, du sol, de la faune et la flore, ainsi que des eaux a montré que la terre n’est pas seulement l’habitat des animaux, muets, qui n’ont rien à dire et qui peuvent être braconnés à loisir. Nous sommes aussi des locataires et non des résidents permanents. Les différents mouvements politiques engagés dans la protection de la nature n’ont jamais connu de franc succès. Ils ne prennent pas, parce que ce n’est pas la volonté de quiconque d’ailleurs de les voir lancer des campagnes de protection de l’environnement. Mais rattraper par les ravages des phénomènes climatiques (ouragans, inondations…) ceux-là même qui ont voté pour les charlatans hypocrites qui font dérailler le monde aujourd’hui soutiennent sans même s’en rendre compte le conflit qui oppose la Terre à l’Homme, car le futur est déjà relativement sombre.
La succession des sommets mondiaux n’a rien solutionné, si ce n’est de redire les mêmes aberrations sans exiger des efforts assortis de sanctions lourdes contre ceux qui se croient impunissables. On veut le beurre et l’argent du beurre. La médiocrité de l’homme n’a jamais été aussi évidente et n’a jamais atteint un tel paroxysme d’inintelligence qu’à notre époque. On ne sait plus faire ce qui est simple, mais nous savons cependant fabriquer des solutions à grand coup de verbiage intellectuel pour baratiner la stupidité du peuple, car c’est ainsi que le peuple est aujourd’hui considéré dans les faits par ses dirigeants : stupide. Nous sommes de ceux qui avons besoin du grand Maître pour tout faire et exister. C’est une nouvelle forme d’esclavage des temps modernes qui asservit tout une planète, car nous nous sommes jetés comme des mouettes sur les déchets alimentaires dont nous mourrons. Nous nous ruons sur les réseaux sociaux créés pour nous canaliser, spolier nos vies pour finir par nous isoler avec nos amis et nos familles virtuelles que l’on salue à coup de like toute la journée. Dans la désunion, il n’y a plus de force pour faire plier le chef dictateur qui régit la vie de millions de personnes à la fois. Nous n’avons pas tous les mêmes pieds, comment alors la même chaussure peut-elle aller à tout le monde ? Le bandage de l’esprit est comme le bandage des pieds pour être sûr de chausser tout le monde à la bonne pointure de la pensée unique.
La mondialisation est un échec social
Comme sa seule visée n’est qu’économique et que seuls des humains sont capables de la faire prospérer, c’est une vaste fumisterie, un film de science-fiction de croire à la machine providentielle. L’homme riche a besoin d’humains, comme le maître avait besoin de la servitude pour faire prospérer sa fortune. Il a besoin de vous, de votre naïveté, de votre incrédulité, de votre stupidité pour exister. Il ne faut pas croire qu’il vous voit autrement. Les belles publicités, tous les beaux sourires à dents blanches, où l’on est toujours heureux quel que soit ce que l’on achète, ne sont que des appâts dorés. Ni colonie, ni société nous ne sommes, car une colonie reste sociétale et hiérarchisée. Nous sommes dans l’anarchie et le déracinement culturel le plus complet. Comment avons-nous pu croire un instant que le futur technologique froid et glacial recouvert de peinture noire ou grise et son vernis d’intelligence est un avenir que l’homme à tout intérêt à envisager ?
En supprimant le travail pour le remplacer par un monde digital, avec quelles ressources les ménages achèteront-ils les biens de consommation ? Faut-il s’attendre à tout payer au prix de la vie au sens plein du terme, car le prix de la vie est bien élevé ? C’est une valeur sûre. Peut-être faudrait-il se départir de ses organes les moins vitaux au profit d’une gent luxueuse ? Et pourquoi pas, diront-ils, nous sommes déjà si fous et c’est déjà le cas.
Fabriquer la compétitivité entre pays, à quoi tout cela sert-il vraiment ? À quoi servent ces puissances mondiales en réalité ? À rien, si l’utilité d’une chose favorise la corruption de la vie elle-même, c’est que cette chose est complètement inutile. On ne parle que d’argent, de profit, on mesure (PIB, PNB, CAC40…), on compare et pendant ce temps-là, la responsabilité sociale est reléguée. Des millions de gens meurent. Elle est même considérée comme un cancer pour l’économie. Elle serait responsable de plomber les caisses de l’État à cause de nous. Alors que nous vivons dans une société, le social n’est pas la solution favorable aux problèmes sociaux, mais c’est vrai, à y regarder de plus près, les hommes en ont fait une arène, il est donc normal qu’il n’y ait plus de place pour le social mais pour l’anarchie.
Nous avons assemblé une bombe, et nous avons organisé tout autour une mécanique d’entretien : à la perfectionner, à la rendre de plus en plus puissante et meurtrière. Nous avons créé et entretenu la radicalisation, mais nous nous cachons derrière une minorité que l’on stigmatise à tort comme étant des terroristes sans se demander comment des hommes et des femmes qui regardaient paisiblement la télé dans leur salon se retrouvent soudainement dans la rue partout dans le monde ? Il ne faut point avoir peur de pointer du doigt celui qui est censé apaiser la situation. Il instigue la révolte et fait croire que ce sont des voyous parce qu’il oublie sans doute, que dans la démocratie, chacun a aussi son mot à dire. Il impose et régit arbitrairement puis il attend l’acceptation passive de ses sujets. Sauf qu’il y a aujourd’hui une faille dans le système de l’éducation. Seulement ceux qui sont au sommet et qui sont issus des hautes écoles sont bâillonnés et obéissent aveuglément. Les moutons ont toujours peur du loup, et le bon berger en apparat a des griffes à ses pieds aujourd’hui.
Relancer une économie encore et encore, sans cesse, sans jamais la laisser souffler, on ne saura jamais si c’était la bonne démarche et s’il y en avait besoin. Le seul besoin financier c’est lui le régulateur parfait du dérèglement mondial. Les discours capitalistes ne sont que des fables qui méprisent l’intelligence du commun des mortels. Tous ces économistes, politologues, conférenciers… qui prônent et persistent encore dans un futur salvateur économique feraient bien de revoir leur copie. Ce système crée de plus en plus d’inégalité et soustrait le travail à l’homme. D’un autre coté on nourrit le désir du travail depuis l’école, pourquoi ? Le système pullule d’illogisme. Par exemple, n’avons-nous pas suffisamment de déchets à recycler au lieu d’arracher à la terre les maigres matières premières qui y restent ? N’y a-t-il pas des milliers de futurs postes à créer et des millions d’emplois à pourvoir ? Avec quel impact ? Une solution radicale à un problème que nous soulevons depuis des décennies et auquel nous sommes honteusement incapables de mettre un terme parce que la croissance est infinie et nos actions si fébriles.
L’homme arrête de grandir, dans la nature tout arrête de croître à maturité et nous sommes si imbéciles de ne pas comprendre la leçon simple et fondamentale que nous donne la nature dont le cycle est parfaitement infaillible.
Où est le mimétisme par excellence ? Celui-là n’est pas imité car il ne rapporte pas, tout simplement. Mais quand il s’agit de développer des performances économiques en étudiant des animaux, nous savons trop bien le faire pour assouvir notre compétitivité stérile, nous estimant tellement divins et puissants dans nos créations nuisibles à long terme.
Les avantages de la mondialisation ont moins d’arguments favorables à sa défense que d’innombrables inconvénients. Au lieu de préserver, elle détruit. Son bien-être temporaire se révèle une gangrène incontrôlable en fin de compte. Nous savons créer, mais nous ne savons pas réparer nos torts. Nous manquons terriblement de lucidité, d’humilité et de volonté pour nous offrir le luxe d’une harmonisation sociale, sanitaire, culturelle, humaine à l’échelle mondiale.
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Rédacteur Georges Cocks
©Pluton-Magazine/2020/Paris 16eme
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Par Georges COCKS
Ecrivain- Editeur-Poète-Romancier
Rédacteur Pluton-Magazine
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