Que les jeux continuent !
Un premier Casino va ouvrir ses portes à Sotchi, en pleine montagne, dans le Centre des médias post-olympique. La date provisoire de l’ouverture est le 1er juin 2016.
Le nouveau casino doit prendre place dans l’ancien Centre des médias de la station de montagne de « Gorky Gorod ». Le bâtiment, situé à côté de l’hôtel « Sochi Marriott », est en cours de réaménagement. Les travaux devraient être terminés avant le 1er juin 2016.
La superficie totale du Centre couvre 30 000 mètres carrés. En période de pointe, durant les jeux, il pouvait recevoir jusqu’à 4 000 reporters ou présentateurs télé et 500 journalistes. Le Centre des médias était équipé de bureaux destinés aux agences de presse, de salles de conférence, de studios de télévision et de salles déléguées aux évènements médiatiques. L’on y trouvait aussi un bureau de poste, une pharmacie, un pressing, un magasin, un restaurant avec terrasse, une cafétéria et des salles de repos.
Le domaine olympique de Sotchi comprend 42 nouveaux hôtels ayant une capacité totale de 27 000 chambres, 420 nouveaux bâtiments et édifices (tels que les gares ferroviaires, les enceintes sportives, etc.), et 400 km de nouvelles routes. Le site d’accueil des Jeux olympiques est divisé, géographiquement, en deux parties : le Parc olympique (en zone côtière) couvrant 800 acres avec 6 stades, le Centre international des médias, le village olympique, une gare ferroviaire, un terminal maritime et une piste pour le Grand Prix de Formule 1. La zone de montagne (Krasnaïa Poliana) abrite le Complexe de ski de fond et de biathlon Laura, le Centre de ski alpin de Rosa Khutor, le Centre des sports de glisse en luge de Sanki, le parc extrême, le Centre de saut à ski de RusSki Gorki, le village olympique et le Centre des médias.
Le succès des Jeux olympiques d’hiver de 2014 a doté Sotchi d’une renommée mondiale qui s’est accompagnée d’un lot de défis économiques : l’exploitation des différents sites devait contribuer en effet à enrichir le budget local et fédéral de la région. Même après les Jeux, les touristes russes et étrangers portent toujours autant d’intérêt à la ville. Les aménagements réalisés sont vraiment impressionnants et beaucoup de visiteurs peinent à croire que les nouveaux complexes et les nouveaux stades soient sortis du vide en seulement 6 ans.
Dès sa création, et pendant un peu plus de cent ans, Sotchi a rempli les fonctions de station balnéaire estivale. Sotchi doit son développement en grande partie à Staline, le « père des nations », qui y passait ses vacances chaque année. Ayant réussi à soigner sa main handicapée dans les eaux de la région, il contribua activement à transformer la ville provinciale en une célèbre station thermale publique de l’Union des Républiques socialistes pansoviétiques d’alors. En seulement six ans, de 1934 à 1940, la ville de Sotchi se métamorphosa : de luxueux sanatoriums et des centres médicaux pareils à des palais furent érigés, des parcs publics fleurirent. Hélas, la ville de Sotchi, telle que de nombreuses générations de vacanciers soviétiques l’ont connue, n’existe plus ! Depuis le début du siècle, et plus particulièrement, depuis le projet olympique, la ville a nettement changé. Ses parties les plus visibles – le centre et les quartiers de la station – ont souffert d’un développement urbain chaotique.
Aujourd’hui, la ville vit grâce aux vacanciers : selon différentes estimations, entre un et quatre millions de personnes s’y rendent chaque année. Évidemment, la majorité d’entre eux choisit la saison chaude, de mai à novembre. Cependant, depuis les Jeux, la station de ski de Krasnaïa Poliana est également devenue très populaire parmi les touristes russes et étrangers. Actuellement, l’objectif principal des deux sites olympiques est donc la survie. Si la situation économique et politique actuelle encourage la plupart des Russes à visiter le pays, ce flux instable de touristes dépend néanmoins de plusieurs facteurs, tels que l’argent et le climat social.
L’ouverture d’un espace de jeux d’argent dans la station Krasnaïa Poliana sert d’outil marketing à son nouveau propriétaire. C’est pour lui le seul moyen d’attirer du monde et de l’argent, à défaut desquels, la station « mourra ». Bien que « Krasnaïa Poliana » (hôtels, ascenseurs de skis, magasins et restaurants compris) ait été vendue pour la moitié de son prix réel – 35 milliards de roubles –, l’acquéreur a également hérité des dettes titanesques de la station. Contractées en grande partie auprès de la banque Vnesheconombank, celles-ci représentent 81 % (58 milliards de roubles) de la valeur réelle du bien.
Dans le district fédéral du Sud, la « ville d’Azov » contient elle aussi une zone de jeux d’argent. Bien que située loin des grandes villes et des autoroutes fédérales, elle jouit d’une certaine notoriété parmi ses clients. Les investisseurs de la ville visaient à élargir cette zone et à lancer de nouveaux projets. Désormais, avec la prochaine ouverture de Gorky Gorod, la ville d’Azov devra fermer l’espace de jeux d’argent – la loi russe actuelle interdisant la coexistence de deux espaces de ce type.
Plus d’informations :
Le complexe Gorky Gorod inclut un centre commercial et de loisirs, sept hôtels de luxe comportant 996 chambres et une station de ski de 25 km, « Gornaïa Karoussel », dont les zones skiables s’étagent à des altitudes de 960, 1 450 et 2 200 mètres au-dessus du niveau de la mer.
Zetta Ermagova correspondante Pluton-Magazine Russie