Les abeilles, les humains: une relation très ancienne

 

12193646_422714154586486_1253509034728009166_n-1La relation entre les humains et les abeilles est très ancienne. Des restes de cire d’abeille vieux de 40 000 ans et des peintures rupestres montrant des interactions entre des chasseurs- cueilleurs et des abeilles ont été découverts.  Les textes bibliques y font référence de nombreuses fois et rapportent que l’homme de renom, Samson, qui avait déchiré de ses mains nues un lion, fit un détour pour revoir le cadavre du lion ;  et voilà qu’il y avait dans le corps du lion un essaim d’abeilles et du miel. Il le racla dans ses paumes puis reprit sa marche, mangeant tout en marchant. Plusieurs papyrus égyptiens en font mention, le plus vieux étant celui dit d’Edwin Smith, datant de plus de 4 500 ans. En plus de sa consommation comme aliment ou condiment, il a été utilisé dès l’Antiquité pour embellir la peau et soigner les blessures. Le latin mel a donné le français miel.

Dans l’Antiquité, le miel de la Narbonnaise était considéré comme l’un des meilleurs. La mythologie grecque le nommait « rosée céleste ». Il était un des multiples constituants de la thériaque de la pharmacopée maritime occidentale au XVIIIe siècle. Il a également été utilisé pour confire les fruits et les légumes en l’associant au vinaigre et à la moutarde, mais aussi à adoucir les mets. C’est ainsi qu’au Ve siècle, l’historien Hérodote écrit que les Grecs allant chasser le faisan, dans ce qui est l’actuelle Géorgie, l’immergeait dans des amphores remplies de miel pour le voyage de retour. À partir du Moyen Âge, en Chine, puis en Europe, il entre dans la fabrication du pain d’épices. Il a de même servi pour la fabrication de l’hydromel (eau+miel) : par fermentation des levures présentes dans ledit miel.

Ce bonbon de la nature que se partagent hommes et animaux

 

Le miel est un mélange issu du nectar des fleurs et de la salive de l’abeille. Il se compose de : 20 % d’eau, 75 % de glucides (fructose et glucose), 5 % de sels minéraux, vitamines, oligo-éléments, flavonoïdes… Ainsi, de par sa consistance, le miel a de nombreuses vertus qui sont connues depuis des millénaires et son goût très agréable explique pourquoi il entre dans la composition de divers aliments ou cosmétiques.

Parmi ses bienfaits les plus connus :

  • Il aide à lutter contre les allergies saisonnières.
  • De façon générale, il renforce le système immunitaire, d’où l’intérêt de prendre des tisanes au miel en période de grippe, par exemple.
  • C’est un antitussif naturel qui est idéal en cas de toux sèche, d’autant qu’il lubrifie la gorge.
  • Il aide à éliminer les bactéries : il est antiseptique et antibiotique.
  • Il est utile dans les inflammations digestives: le miel intervient sur la flore intestinale et évite la fermentation.
  • Il accélère la cicatrisation en cas de coupure légère, d’égratignure ou de brûlure, en application directe sur la plaie.
  • Il aide à fixer les minéraux (calcium, magnésium…) et favorise ainsi la digestion chez les personnes constipées, puisqu’il est légèrement laxatif.
  • Le miel a aussi une action dépurative qui trouve tout son intérêt les lendemains de soirées arrosées.
  • Il aide à combattre l’insomnie en stimulant la libération d’insuline.
  • Il fortifie la musculature des sportifs et améliore leur endurance, sans compter qu’il favorise une bonne récupération après l’effort.
  • Dans le même ordre d’idées, il est un excellent vecteur énergétique: il contient des sucres tout à fait indiqués en cas d’activité sportive, car immédiatement disponibles et très faciles à digérer, contrairement au sucre.
  • Comme le pollen, le miel pourrait ralentir le vieillissement.

Mais attention ! Quelques mesures de précautions sont tout de même à prendre. Malgré ses avantages, il faut se rappeler que le miel est très sucré : attention à bien vous brosser les dents après en avoir consommé, pour éviter le risque de caries. Le miel doit être consommé avec prudence par les diabétiques, étant donné son important taux de glucose. Il est déconseillé par l’OMS chez les enfants de moins d’un an, car il serait susceptible de provoquer un botulisme, maladie paralytique rare, mais grave, le plus souvent d’origine alimentaire, touchant les hommes et les animaux. Elle est due à une neurotoxine bactérienne, la toxine botulique (anciennement appelée toxine botulinique) ou botuline, produite par plusieurs bactéries anaérobies du genre Clostridium, la plus connue étant Clostridium botulinum.

Le bon miel

 

Le miel est un produit brut, fini et naturel. Pour qu’il soit véritablement utile, il faut choisir un miel de qualité. Il est facilement reconnaissable :

  • Il doit porter la mention « récolté et mis en pot par l’apiculteur », qui est la meilleure garantie de qualité.
  • Il doit être récolté à froid, comme l’exigent les normes européennes et il faut fuir les miels vendus en grande distribution, qui sont généralement pasteurisés (chauffés).
  • Préférez les miels de production locale.
  • Dans l’idéal, choisissez-le issu de l’agriculture biologique (label AB), même si cela n’est pas forcément indispensable.
  • Optez pour les pots en verre.

Choisissez-le en fonction de vos besoins

Trouvez un miel au goût qui vous convienne, sachant que plus il est foncé, plus son goût est fort.

Tout comme pour le vin, choisissez la plante dominante de votre miel en fonction de l’action thérapeutique que vous souhaitez privilégier :

– Le miel de bruyère est à privilégier en cas de problèmes urinaires (en tant que diurétique, avec le miel de cerisier et celui de pissenlit) et pour les douleurs articulaires.

– Le miel de châtaignier est indiqué pour lutter contre la fatigue, il est cicatrisant et est connu pour favoriser la circulation sanguine (de même que le miel de tournesol).

– Les miels d’eucalyptus et de sapin conviennent bien aux pathologies des voies aériennes supérieures.

– Le miel de lavande est utilisé aussi bien contre les maux de tête que pour soulager les brûlures, plaies et piqûres peu importantes (il est largement utilisé en cosmétique).

– Le miel de manuka est utilisé contre les gingivites et les infections intestinales, entre autres.

– Le miel d’oranger est à privilégier contre l’insomnie.

– Le miel provenant du romarin est idéal pour les problèmes ORL (avec celui de sarrasin) et hépatiques, mais aussi en tant que stimulant.

– Le miel de thym est utilisé pour cicatriser les plaies dans certains services hospitaliers (en chirurgie viscérale, à Limoges, notamment).

– Le miel de tilleul possède des vertus apaisantes.

Le miel d’acacia est le moins onéreux ; le plus cher est celui de manuka (au goût proche de celui du miel d’eucalyptus), issu d’un arbre néo-zélandais et dont les vertus antibactériennes seraient jusqu’à dix fois supérieures à celles des autres miels.

Quand le venin ne tue pas… il guérit

En traitement de fond, en cure, en soins curatifs, il y a longtemps qu’on sait se servir du miel et des produits de la ruche. On le faisait déjà chez les Égyptiens antiques, chez les Grecs –  Hippocrate recommandait déjà le miel dans des préparations d’onguents et dans le traitement des plaies – dans la Rome antique, mais aussi dans la tradition judéo-chrétienne. Jusqu’à l’époque de Paracelse, le miel jouissait d’une haute estime en médecine. Il était utilisé notamment comme agent antiseptique pour la guérison des infections et s’avérait efficace pour le soin en douceur des verrues, boutons infectieux, furoncles. Durant la Première Guerre Mondiale et la Seconde Guerre Mondiale, on l’utilisait pour accélérer la cicatrisation des plaies des soldats.

Aujourd’hui, les produits de la ruche sont des thérapeutiques naturelles, aux vertus scientifiquement  attestées.

Une observation clinique a mis des chercheurs sur la piste d’un nouveau traitement contre la maladie de Parkinson. L’injection de venin d’abeille freinerait la dégénérescence lente et progressive des neurones à dopamine. Les premiers résultats de cette technique  apportent un espoir dans le combat contre ce trouble neurodégénératif qui touche près de 100 000 français.

Un espoir pour les malades atteints de Parkinson ?

Pour conclure, selon Andreas Hartmann, Dr à l’Hôpital Pitié-Salpêtrière, il faut rester prudent. “Nous sommes face à un cocktail qui semble avoir des effets satisfaisants, mais il existe un risque de réactions allergiques potentiellement fatales”. Il ajoute qu’“en France, une quinzaine de personnes meurent chaque année de piqûres d’abeilles”. Faut-il maintenant étudier intensivement la substance active du venin, l’apamine, pour ensuite la synthétiser en médicament ? Ou faut-il considérer l’entièreté du venin d’abeilles en supprimant les substances allergènes ? « La réponse n’est pas simple, confie Andreas Hartmann, il est possible que les allergènes contribuent à l’effet protecteur des neurones dopaminergiques ».

Rédacteur : Georges Cocks

Secrétaire de rédaction : Colette Fournier

Pluton-Magazine/2017

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