TROISIÈME RÉPUBLIQUE : ROMPRE DÉFINITIVEMENT AVEC LA MONARCHIE ET L’EMPIRE

.

Par Philippe Estrade auteur-conférencier

.

Depuis la Révolution, la France a expérimenté tous les systèmes politiques, de la courte monarchie constitutionnelle à la terrible répression sanglante de la Convention républicaine et du Premier Empire à la Restauration. Elle retrouva enfin une nouvelle république issue des évènements révolutionnaires de 1848 contre Louis-Philippe, le dernier roi de France. En réalisant son coup d’état en 1851, le président de l’éphémère Seconde République fit basculer le pays dans l’épisode du Second Empire et devint Napoléon III. Il parvint toutefois à rétablir une stabilité politique de 1852 à 1870, autoritaire d’abord puis libérale dans un second temps, mise à mal par le conflit militaire avec l’état prussien en 1870. Le pays se releva avec une nouvelle république, la troisième de l’histoire, pour rompre définitivement avec les monarchistes encore puissants et les nostalgiques de l’empereur déchu.

.

LA NOUVELLE RÉPUBLIQUE PROPULSÉE PAR LA CHUTE DE NAPOLÉON III

.

Après une période rude sur le plan des libertés individuelles confisquées dans les débuts de l’Empire, les Français qui soutinrent souvent Napoléon III connurent alors une époque de liberté retrouvée et un développement économique sans précédent qui propulsa le pays au premier rang des grandes nations industrielles. Après qu’il eut publié en 1844, De l’extinction du paupérisme, livrant ainsi sa réflexion sociale, Napoléon III devint finalement celui que l’on qualifia d’empereur social, surprenant parfois ses contemporains en finançant pour une grande partie les cités ouvrières par la confiscation des biens des Orléans et irritant, cela va de soi, les monarchistes. Il fut d’ailleurs à l’origine des premières réelles caisses de retraite et impulsa le droit de grève en 1864. Cet aspect du bilan de Napoléon III est souvent méconnu de l’opinion. Les livres scolaires de la Troisième République se sont chargés naturellement de le reléguer au fond du tiroir de l’histoire…

La guerre franco-allemande a précipité la Troisième République

Dans le conflit franco-prussien, l’empereur s’est laissé manœuvrer par Bismarck impatient d’en découdre. La querelle trouve son origine dans la crainte de voir un parent du roi de Prusse accéder au trône d’Espagne, et ainsi ceinturer la France comme cela fut le cas quelques siècles plut tôt avec Charles Quint. Les assauts de l’armée prussienne en Moselle et dans la plaine d’Alsace sonnèrent le glas des forces françaises sévèrement battues à Sedan, le 1er septembre 1870, malgré un sursaut dans la région de Belfort défendue avec ardeur par Denfert-Rochereau. Assiégé depuis des mois, Paris capitula le 28 janvier 1871. Si cette guerre a enterré le Second Empire français, elle offrit à l’Allemagne dominée par la Prusse un nouvel empire unifiant tous les états allemands.

L’Alsace et la Moselle annexées par l’Allemagne

Conduites par Adolphe Thiers, les négociations furent rudes lors du traité de Frankfort en 1871. Il parvint toutefois à sauver la région de Belfort maintenue dans la nouvelle république naissante, mais perdit l’Alsace, quelques territoires vosgiens et des terres lorraines, riches en minerais divers, qui correspondent à la Moselle d’aujourd’hui. Ceux qui choisirent de ne pas quitter leur terre natale soumise désormais à la politique de germanisation, demeurèrent toutefois attachés à la langue française dans cette nouvelle région dotée d’un statut de « Reichsland ».

Une fragile Troisième République issue des cendres de l’Empire

Proclamée dès le 4 septembre 1870, la Troisième République n’échappa pas aux mains des députés monarchistes élus lors des premières élections dans l’hiver 1871. Réunie à Bordeaux, la nouvelle assemblée choisit Adolphe Thiers comme chef de l’exécutif, qui se rallia finalement à la cause républicaine. En démissionnant, en 1873, Thiers laissa le pouvoir au maréchal Mac-Mahon élu par les députés monarchistes qui fondaient l’espoir de rétablir sur le trône de France le comte de Chambord, duc de Bordeaux et chef des Bourbons. La chronique révèle que ce dernier ne devint jamais Henri V, refusant de quitter sa retraite autrichienne puisqu’on le privait du drapeau blanc au profit du drapeau tricolore. Mac-Mahon le monarchiste quitta le pouvoir en 1879 après que les élections législatives eurent été remportées par les républicains.

20 000 morts sous « la semaine sanglante » de Thiers

Dès les balbutiements de la nouvelle république en 1871, Paris connut un soulèvement populaire sans précédent et s’opposa vigoureusement au gouvernement bourgeois et à la coloration monarchiste d’Adolphe Thiers. Appelés communards, expression liée à la Commune de Paris, ou encore autogestionnaires et fédérés, ils formèrent un gouvernement indépendant et votèrent des mesures comme l’enseignement gratuit et mixte ou encore le drapeau rouge ainsi qu’une première forme de laïcité. Thiers ordonna aux troupes stationnées à Versailles de mater la révolte qui se solda par la mort de plus de 20 000 insurgés dans la « semaine sanglante » avec notamment les exécutions du mur des fédérés dans l’enceinte du cimetière du Père-Lachaise. D’autres seront déportés vers les nouvelles colonies, en Algérie ou dans le pacifique, comme Louise Michel, incontournable figure anarchiste, institutrice et féministe.

.

ENRACINER DÉFINITIVEMENT LA RÉPUBLIQUE

.

C’est à partir de 1877, alors que les deux chambres devenaient à majorité républicaine, que le système républicain prit définitivement son envol. Les premiers symboles apparurent, dont le drapeau tricolore et la Marseillaise, nouvel hymne national. L’accélération de l’enracinement républicain s’est traduite par des mesures fortes et sans précédent. D’abord l’école primaire obligatoire et les lois scolaires de Jules Ferry dans les années 1881 et 1882, puis l’enseignement religieux remplacé par l’arrivée de l’instruction civique. Cette laïcisation a fracturé la société et l’a divisée entre les admirateurs de l’instituteur et les partisans du curé, surtout à partir des lois de 1905. L’école primaire eut désormais la mission de diffuser les valeurs de la république et d’assurer l’éducation du peuple en l’éloignant de l’église catholique et de l’Ancien Régime.

La Troisième République coloniale et raciste

C’est bien la Troisième République qui a donné à la France son immense empire colonial. Un paradoxe pour ce système fondé sur les droits de l’homme que d’avoir soumis au nom d’idéaux de développement des populations de tous les continents. Pour les responsables politiques, regagner du prestige international après la perte de la Moselle et des plaines d’Alsace passait inévitablement par de nouvelles conquêtes coloniales. Colonialiste affirmé, Ferry, pourtant acteur de l’intelligence et du savoir généralisé dans les écoles, considérait lui aussi qu’il était de la responsabilité des européens d’éduquer ceux que l’on appelait les indigènes. D’ailleurs, plus tard, en 1931, toujours sous la Troisième République, le ministre des Colonies Paul Reynaud justifiait la colonisation en assurant que « les peuples arrivés à leur niveau supérieur d’évolution se penchent vers ceux qui ont un niveau inférieur pour les élever jusqu’à eux ». Cette forme de « paternalisme du verbe » s’apparente à l’évidence à un racisme colonial institutionnel.

Une nouvelle révolution industrielle

L’arrivée de nouvelles sources d’énergie, électricité et pétrole, va encourager l’accélération du développement industriel depuis celui du Second Empire. L’apparition de la motorisation impulsa le progrès avec notamment l’aviation ou l’automobile. La télégraphie sans fil, le téléphone, le phonographe et le cinéma firent basculer la Troisième République vers la Belle Époque et le 20e siècle. Les expositions universelles ont été l’occasion pour les grandes puissances d’afficher leur savoir-faire aux yeux du monde, comme celle de Paris en 1889 et 1900. Avec leurs styles Art déco ou encore Art nouveau, les grands magasins et les nouvelles enseignes, le Bazar de l’Hôtel de Ville ou le Printemps, attirèrent alors la bourgeoisie et la classe moyenne.

.

LA RÉPUBLIQUE DANS LA TOURMENTE

.

Affaire Boulanger, affaire Dreyfus ou encore le scandale de Panama, la Troisième République a connu la tourmente des affaires judiciaires et politiques. Entre 1880 et 1890, une série de crises la fragilisa et permit à des mouvements extrémistes de voir le jour et de se développer. Les anarchistes, d’abord avec Ravachol, guillotiné après des délits et assassinats divers, puis l’extrême-droite avec l’apparition de l’Action Française. L’affaire Boulanger traduit parfaitement la République déstabilisée. Ministre de la Guerre en 1886, le général Boulanger fut écarté du gouvernement, ses positions étant jugées trop excessives et belliqueuses. Ses partisans le pressèrent alors de se saisir du pouvoir mais l’homme plutôt légaliste s’y refusa, bien que suspecté de planifier un coup d’État. Il se réfugia en Belgique pour fuir une arrestation. La petite histoire précise aussi qu’il se donna la mort sur la tombe de sa maîtresse.

Le scandale financier du canal de Panama

Fort de son succès après avoir creusé le canal de Suez en 1869, Ferdinand de Lesseps projeta de percer un nouveau canal dans l’isthme de Panama. Dans cette perspective, une société dont les fonds ont très vite manqué vit le jour en 1881. Dans l’obligation de faire émettre un emprunt national, de Lesseps favorisa une corruption généralisée auprès du milieu politique et celui de la presse. C’est à l’issue du dépôt de bilan de la fragile compagnie que la presse révéla justement l’affaire. Ce scandale éclaboussa Clémenceau en personne et des personnalités comme Gustave Eiffel. Lesseps, condamné à cinq années de prison, échappa toutefois à sa peine alors que tous les députés impliqués dans cette affaire politico-financière furent battus aux élections législatives. Le canal de Panama parvint à être achevé en 1913 par les États-Unis qui rachetèrent la concession

L’affaire Dreyfus, une crise d’État

Banale affaire d’espionnage, elle devint une affaire d’État et une crise majeure sous la Troisième République. Officier juif, Alfred Dreyfus fut accusé à tort de trahison au profit de l’Allemagne. Condamné au bagne à vie, Dreyfus suscita des soutiens, celui de son frère d’abord, puis des intellectuels et des journalistes qui se dressèrent contre ce climat « antidreyfusard » alimenté par la sottise abyssale de l’opinion et les éternels clichés méprisables contre les juifs. Dans leur sillage, ce fut le grand Émile Zola qui s’insurgea avec vigueur à son tour contre la manipulation pour publier dans « L’Aurore » le célébrissime « J’accuse ». Il dénonça le mensonge, l’injure et la calomnie qui se sont abattus sur Dreyfus. Le véritable coupable fut d’ailleurs démasqué, le commandant Esterhazy. Georges Picquart en charge du renseignement militaire a confirmé la culpabilité d’Esterhazy mais il fut écarté de sa fonction par un État-Major mal à l’aise et particulièrement soucieux d’étouffer l’affaire. En 1899, la peine d’Alfred Dreyfus a été réduite à quinze ans alors qu’il fallut attendre la grâce présidentielle octroyée par Émile Loubet pour qu’une réhabilitation définitive et une réintégration dans l’armée fussent tardivement obtenues.

Une forme de guerre civile avec la séparation des Églises et de l’État en 1905

Déjà, en 1901, la loi sur les associations a permis en réalité de contrôler l’Église et ses congrégations. À partir de 1905, sous l’égide d’Émile Combes, anticlérical notoire et président du Conseil sous Émile Loubet, un nouveau texte enracina la laïcité dans la république en séparant brutalement l’État et les églises issues de plus de 2000 ans d’histoire, avec l’appui d’Aristide Briand, rapporteur plutôt modéré du texte de loi. Ces dispositions ont naturellement créé des tensions extrêmes et des accrochages sévères dans les régions attachées plus que d’autres à la dimension religieuse, en particulier lorsque qu’il fut décidé de dresser les inventaires des biens de l’Église au profit de l’État. Cela dit, tout n’apparut pas de manière négative pour le clergé. En effet, les évêques n’eurent plus de comptes à rendre à l’Administration et l’entretien particulièrement coûteux des lieux de culte passa désormais à la charge de l’État alors que les édifices religieux édifiés après 1905 devinrent la propriété exclusive du clergé.

.

« LA DER DES DERS » CONDUIT AUX ANNÉES FOLLES

.

Ce début de 20e siècle porte bien son nom de « Belle Époque ». Les Français s’amusaient et profitaient des progrès qui facilitaient un peu la vie jusque-là plutôt rude. Mais le jeu des alliances politiques et l’assassinat de l’archiduc d’Autriche à Sarajevo conduisirent l’Europe et le monde au chaos généralisé de 1914. Les fantassins de l’armée française étaient encore équipés du pantalon rouge vif, identifiable de loin, et il fallut attendre 1915 pour que le képi disparaisse au profit du casque Adrian. L’impréparation des forces françaises au début du conflit était caractéristique de ce pays orienté vers le regard idyllique de l’époque malgré la ferme volonté de revanche pour récupérer l’Alsace et une partie de la Lorraine, perdues en 1871.

Le caporal Peugeot et Augustin Trébuchon, deux figures ordinaires de la guerre

Alors que les chars Renault parvenaient à repousser les ultimes offensives allemandes, la signature de l’armistice dans la forêt de Compiègne, le 11 novembre 1918, mit fin au premier conflit mondial qui fit environ deux millions de morts allemands et un million et demi, côté français. Bien que la guerre fût officiellement déclarée le 3 août 1914, le caporal Peugeot, tué la veille près de Belfort, devint le premier mort français de la Grande Guerre. À l’inverse, le tout dernier fut un certain Augustin Trébuchon, tombé dans les Ardennes le 11 novembre 1918, quinze minutes avant le cessez-le-feu historique.

Avec les poilus des colonies

Majoritairement africains sur les 600 000 soldats des colonies mobilisées, près de 80 000 poilus moururent au front. Malgré l’acclimatation forcée dans le sud de la France en 1914, beaucoup de tirailleurs sénégalais ou de fantassins issus de toute l’Afrique de l’Ouest périrent malades dans un camp proche du bassin d’Arcachon. Particulièrement courageux, ils ont été exposés en 1917 dans la terrible offensive du Chemin des Dames. Bien que chargé par Clémenceau de recruter des soldats en Afrique, Blaise Diagne, unique député noir d’Afrique, haut fonctionnaire et maire de Dakar, se fût ému en qualifiant ses compatriotes de « chair à canons ». Diagne a souhaité plus tard « que ses frères noirs pussent gagner, en versant le même sang, les mêmes droits que leurs camarades français ».

Désillusions des Années folles

Après la Grande Guerre, les Années folles ont évoqué une forme d’insouciance dans une période où se télescopèrent, outre la croissance et la paix toute relative, le développement du cinéma, de la radio, et la culture des masses. Désireux de mettre désormais la guerre hors la loi, Aristide Briand reçut le prix Nobel de la paix en 1926. La crise économique qui frappa les États-Unis en 1929 parvint en France dans le début des années 30. Mais la crise est aussi politique avec l’instabilité ministérielle liée à des scandales à répétition. L’affaire d’un certain Stavisky, notamment, en 1934, un escroc impliqué dans de nombreuses malversations dont le scandale financier du Crédit municipal de Bayonne où 200 millions de francs furent détournés avec la complicité du maire de la ville, impliqua des personnalités de haut rang.  Éclaboussé par l’affaire, Camille Chautemps, dont le beau-frère procureur de la République avait tenté de repousser indéfiniment le dossier, dut démissionner de la présidence du Conseil.

.

DU FRONT POPULAIRE À LA FRANCE HUMILIÉE

.

Les nombreux scandales comme l’affaire Stavisky ont durablement affaibli la Troisième République. Les rangs de l’extrême droite relevèrent la tête en 1934 au point de marcher vers la Chambre des députés, démarche perçue par la gauche comme une tentative de coup d’État, sévèrement réprimée par les forces de police. L’idée de rassembler les partis de gauche fit alors son chemin pour aboutir au succès du Front Populaire lors des élections législatives de 1936. L’union avec les communistes vola vite en éclat, dès lors que ces derniers eurent souhaité intervenir en Espagne pour aider les républicains contre Franco et que les radicaux se fussent associés à la droite modérée et républicaine, en 1938.

Les accords de Matignon en 1936

Avant même que Léon Blum n’ait formé son gouvernement, la France se mit en grève, et l’ambiance festive illustra bien les occupations des usines. Les accords de Matignon en juin 1936 accordèrent aux ouvriers des mesures sociales sans précédent dans l’histoire. Semaine de travail ramenée à 40 heures, création des délégués du personnel ou encore mise en place de deux semaines de congés payés, billets de train à prix réduits instaurés par Léo Lagrange traduisirent la volonté sociale du pouvoir. Revancharde maladroite et peu inspirée, la droite qualifia le gouvernement de « ministère de la paresse ». Mais selon les mots de Blum, « ce fut une embellie dans les vies difficiles » des braves gens.

Après les Sudètes et la Moravie, l’invasion de la Pologne rompit la passivité franco-anglaise

Alors que le péril hitlérien s’était mis en route en Allemagne depuis 1933, Français et Anglais demeurèrent passifs malgré l’annexion allemande de l’Autriche, des Sudètes et de la grande région de Moravie et Bohême. Il faudra attendre l’invasion de la Pologne le 1er septembre 1939 pour que la Troisième République sorte enfin de sa léthargie coupable et d’un désarmement naïf, bien que relatif. Le pouvoir s’était surtout reposé sur la ligne Maginot, un ensemble de fortifications conçu entre les deux guerres le long de la frontière allemande. En la contournant, les allemands qui traversèrent sans grandes difficultés les Ardennes, jugées pourtant infranchissables par l’élite politique et militaire, surprirent l’État-Major français. Mais ce désastre de 1940 enterra la Troisième République chancelante, humiliée et épuisée. Le maréchal Pétain instaura l’État français en collaborant avec l’Allemagne nazie alors que ceux qui refusèrent de cesser le combat en résistant à l’envahisseur purent se rassembler autour du général De Gaulle.

La Troisième République a inscrit dans le temps la stabilité politique et l’apogée du régime parlementaire

Dès le 4 septembre 1870, à la chute du Second Empire, la 3 Troisième République s’est installée et a vécu une remarquable aventure républicaine jusqu’au 10 mai 1940, presque 70 ans. Des cinq Républiques, dont la Cinquième encore en vie, elle fut la plus longue de l’histoire jusqu’à ce jour. Elle a tout connu, les guerres, le succès de 1918 et l’humiliation de 1940 qui a marqué sa chute. Toutefois, en apportant la stabilité politique avec l’apogée du régime parlementaire, elle enracina la démocratie dans notre paysage politique et impulsa une dimension sociale exceptionnelle. Malgré un avenir incertain et sombre à ses débuts en 1871, son œuvre s’avéra considérable puisqu’elle instaura la liberté d’expression, le suffrage universel et promut une société aux institutions durables. L’école fut le ciment de cette longue période et assura la promotion et l’émancipation des citoyens. Si les crises politiques et les scandales ont jalonné aussi la Troisième  République, comme l’affaire Dreyfus ou le Boulangisme, elle parvint toutefois à surmonter toutes les difficultés sans jamais remettre en cause sa stabilité démocratique et les valeurs du parlementarisme. De tous ces acquis, notre modèle républicain est issu aujourd’hui.

.

Par Philippe Estrade. Auteur-conférencier

Pluton-Magazine/2020

Retrouvez les autres articles de Philippe Estrade

.

Nous vous rappelons que Pluton-Magazine est un magazine indépendant et fonctionne avec des dons comme beaucoup de magazines et de journaux. Nous acceptons les dons à partir de 1 euro.

https://pluton-magazine.com/?s=estrade

Laisser un commentaire

*