ART ‘ Pluton avec Goodÿ Art (1)

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Par Dominique LANCASTRE

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À l’occasion du lancement d’ Art ‘ Pluton, la nouvelle série dédiée à l’art de Pluton-Magazine, nous sommes allés à la rencontre de Goodÿ Art artiste plasticien guadeloupéen.

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Pluton Magazine : Pourquoi le marché de l’art aux Antilles ne semble-t-il pas décoller ?

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La question est forte et suppose déjà l’existence dudit marché de l’art aux Antilles (françaises). Ce marché de l’art est, avant tout, un espace de promiscuité entre des acheteurs et des artistes avec les corollaires qui accompagnent tout espace de promiscuité : copinage et économie basée sur les parents, amis et alliés. Ce premier acte du marché de l’art aux Antilles est le principal existant à mon sens. De ce fait, il fonctionne en circuit fermé, exclusif et autocentré ; avec des acteurs institutionnels qui fonctionnent eux-mêmes en parents, amis et alliés. Mais d’aucuns diront que c’est une idée reçue. Cette idée reçue est pourtant une réalité vécue par un grand nombre et pas que dans le secteur des arts plastiques.

Cela dit, il faut constater d’autres réalités structurelles pour comprendre la nature de ce marché de l’art aux Antilles et son possible développement.

Une des réalités du marché de l’art aux Antilles tient à l’identification des principaux acteurs : les artistes. Qui sont-ils ? Que font-ils ? Comment le font-ils ? Je brosserai là un tableau bref pour ne pas aller trop en dehors du sujet, même si toutefois ces réalités font partie de la problématique. Nous avons clairement un déficit de recensement des artistes aux Antilles. Ils sont nombreux au regard des expositions qui explosent de partout en des lieux divers et variés avec une organisation plus ou moins correcte et une qualité tout aussi aléatoire. Cependant, combien d’entre eux sont déclarés en tant qu’artistes, même en activité complémentaire ou secondaire, ou même inscrits à un organisme de gestion des droits… ? Que font-ils comme art ? du contemporain me dira-t-on, des performances à la mode, de l’éphémère, des installations. Beaucoup de toutes ces réalisations me semble des « coups » tant les styles et les réalisations sont opportuns. Certaines ont du sens, mais trop peu.

Les lieux d’exposition et de création, c’est un peu le tout-venant. Nous faisons avec les non-lieux que nous avons, en y mettant plus ou moins de professionnalisme à défaut d’exploiter des lieux dédiés adéquats… Nombre d’artistes n’ont pas de lieux réels de création dédiés, individuels ou collectifs qui leur permettraient une meilleure capacité de réflexion et de travail autour de leur démarche, de leur projets…

Une autre réalité concerne les acheteurs privés et institutionnels.

De l’artiste à l’institution en passant par les privés (particuliers et entreprises) pour faire simple, ce marché dépend en grande partie de qui achète quoi, pour qui, pourquoi. Je passerai sur la valeur personnelle, affective ou décorative de l’acquisition privée de l’individu qui aime et qui passe à l’acte. Arrêtons-nous sur deux autres éléments majeurs de la structuration du marché comme repère de la valeur tant artistique que financière des œuvres et des artistes antillais : l’acquisition par les entreprises ou par les privés à fort potentiel financier et l’acquisition institutionnelle ; car pour décoller, il faut avoir un cap, en tout cas, c’est mon avis. Donc décoller pour quoi ? pour qui ? Et pour aller où ?

Pour répondre à ces questions il faut que le marché, une fois identifié, se projette dans un premier temps sur un développement endogène qui consiste à assurer la circulation des œuvres et la « survie » de ceux qui les créent. Ensuite, ce marché décollerait et viserait l’extérieur, donc d’autres marchés existants avec leurs règles, leurs exigences et leurs réalités. Pour ce faire, il faut un préalable qui serait la cohérence des acteurs, la pertinence de leurs choix et la visibilité des acquisitions faites par les organismes et institutions garantes de sa valorisation. En ce qui concerne les acquisitions par les entreprises et les privés, malgré l’incitation fiscale que constitue la défiscalisation, ce n’est pas encore entré dans les mœurs comme cela se fait dans des pays comme Saint-Domingue ou Haïti à côté de nous, et dans bien d’autres pays. La raison est que ces derniers se posent la question de la valeur marchande réelle de leurs acquisitions, et pour celles et ceux qui tentent l’aventure, se pose la question de l’éligibilité de leurs acquisitions au regard des règles comptables dans le cadre de la défiscalisation d’achat d’œuvres d’arts d’artistes vivants. Et vu que les entreprises antillaises côtoient directement le monde institutionnel des parents, amis et alliés, elles attendent le signal institutionnel qui leur dira quoi acheter et qui soutenir.

De l’acquisition institutionnelle dépendrait donc le décollage du marché de l’art aux Antilles.

On note quelques maladroites tentatives onéreuses depuis quelques années, mais malgré notre histoire coloniale agricole dans l’exploitation de la canne à sucre, nous n’avons toujours pas appris à mettre les bœufs devant la charrue pour faire avancer le chargement.  Nos institutions antillaises pensent, sans doute, qu’il suffit qu’elles fassent des acquisitions et qu’elles investissent dans des expositions, locales ou extérieures, qu’elles définissent par elles-mêmes comme grandioses dans les médias antillais sollicités, pour que le marché soit valorisé et que les groupes d’artistes, qu’elles soutiennent, puissent constituer le fer de lance de l’art et du marché de l’art aux Antilles. Mais un marché n’existe pas sans lieux de référence et ne serait être un marché s’il n’existe qu’à l’exportation d’une production intérieure non maîtrisée, non structurée et non visible pour celui qui viendrait à sa rencontre (aussi bien le local que l’étranger). Pourtant, aujourd’hui, aux Antilles, nous avons bien plus de non-lieux d’art privés que de lieux de référence publics et, c’est bien là tout le paradoxe de notre marché. Car, si effectivement les institutions font quelques acquisitions de complaisances amicales et relationnelles, sans programme réel d’acquisition, sans vision sur le devenir, sans schéma et aucune stratégie, ou alors j’oserais dire que toutes ces acquisitions sont faites avec certaines incohérences qui ne permettent en rien de construire un marché viable, ou du moins « concurrentiel », dans ce sens où il donnerait à voir quelque chose d’autre par rapport à l’existant, avec une identité propre. Ce n’est même pas un marché financièrement attractif, même si beaucoup y reviennent arrondir leurs fins de mois. Il est à constater que ces institutions elles-mêmes suivent la tendance. Une tendance qui vient des privés, parents, amis et alliés.

Certes, on note quelques publications institutionnelles, une amélioration de la traçabilité de l’existant par les catalogues d’exposition ou les monographies d’artistes, mais l’incohérence voire le manque de vision du programme d’acquisition institutionnelle et donc, disons-le franchement : l’invisibilité d’une réelle politique culturelle antillaise, risquent d’entraîner une confiscation du marché par les privés qui ont des moyens financiers avant même l’éclosion dudit marché.

Une confiscation dangereuse aux Antilles, car cette confiscation ne se ferait, de manière générale, ni dans le sens de la valorisation marchande de l’art : ce qui permettrait à l’artiste de vivre de son travail, ni dans sa valorisation esthétique : ce qui contribuerait à positionner l’art antillais comme ayant une identité particulière. Cette confiscation resterait dans la possession et le paraître. Cela serait très bien pour l’art antillais dans les deux premiers cas, même sans les institutions, si cela était fait dans le bon sens.

Il serait très important d’aller bien plus en profondeur pour répondre à cette question de manière pertinente et efficace car il faudrait analyser les différences au sein même du marché antillais et comprendre les mécanismes des marchés de chaque « pays » constituant les Antilles (françaises).

Plus d’actions donc, mais sans vision, sans cap et avec une explosion de la monstration, de personnes qui créent ou d’artistes. Une illusion de marché avec une réalité de flux financiers qui caractérise un marché, mais une invisibilité de sa valeur économique qui permet de l’identifier et le valoriser.

Un marché, qui se construit depuis 20 ans (pour certaines régions des Antilles françaises), avec une réalité artistique d’une cinquantaine d’années voire 60 ans, qui ne s’affirme pas, et qui a des moyens maigres tant financiers qu’architecturaux ou infrastructurels, ne peut ni décoller, ni même soutenir l’éclosion et la diffusion de quelques artistes référents.

Tout ceci est un balbutiement dans certaines régions, et il faut y mettre un peu d’ordre avec une bonne stratégie ou politique car le monde nous regarde mais ne nous attend pas.

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Pourquoi n’y-a-t-il jamais d’exposition majeure des artistes Antillais en France ?

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Doubout si pwà a ko a w

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Peut-être qu’une exposition majeure des artistes antillais en France changerait leur réalité tant structurelle que financière, mais pour ce faire, il faudrait que les artistes antillais développent un art qui nécessite une mise en lumière particulière. Sinon il y aurait des expositions majeures d’artiste de chaque région de France en France.

Si nous considérons juste le fait d’être géographiquement outre-mer, cela deviendrait une « exposition universelle » au 21° siècle, montrant les sujets de la patrie ayant réussi leur assimilation dans l’art contemporain français. Une sorte de monstration des bons élèves ayant su recopier les devoirs de leurs prédécesseurs français, et pour les plus audacieux, européens.

Si nous considérons cette exposition majeure sur l’angle d’une esthétique particulière qui mérite d’être mise en exergue, alors on se retrouve confronté à la définition de son « identité ».

Si nous considérons cette exposition comme la mise en avant d’artistes de référence, on se retrouve confronté à leur identification.

Donc une exposition majeure en France des artistes antillais pour qui ? Pourquoi ? et surtout où ?

Il faut déjà comprendre ce qu’est une exposition majeure pour réussir à en faire une. À mon sens, une exposition ne devient majeure que parce qu’elle fait et fera date dans l’histoire. Faire date dans l’histoire, c’est à la fois immédiat et long. Immédiat dans le temps actuel de l’exposition par le retentissement médiatique, réseaux sociaux inclus, ainsi que par l’impact mémoriel au niveau du public nombreux qui s’y pressera. Mais aussi par la qualité des œuvres exposées, s’agissant des arts visuels. Car qui dit public dit commentaires et relais de commentaires… À ma connaissance, aucune des tentatives réalisées par nos institutions, même les plus onéreuses, et même ailleurs qu’en France, n’a été majeure.

Plusieurs raisons à ceci : manque de stratégie aussi bien en termes de communication que commercialement ou esthétiquement ; manque de vision, de cap ; et trop d’opportunisme particulier et/ou politique, quoique ces opportunismes gagneraient énormément à ce que ces expositions soient majeures. J’ai une vision assez triste de ces tentatives qui se résument parfois à faire une exposition qui reçoit un public dans une politique de l’entre-soi, destiné à un public antillais de par les canaux de diffusion, avec des personnalités antillaises qui drainent un public antillais. Ce qui fait de ces expositions un rassemblement autour de retrouvailles pour partager quelques plaisirs de bouche entre discussions élitistes et mets plus ou moins raffinés dans un cadre de salon plus ou moins feutré au décor coloré d’œuvres qui, parfois, attirent l’intérêt d’un étranger qui passait par là. Bien sûr, ce n’est que mon avis, qui, je le sais, sera vu comme le fait que je ne fasse pas partie des exposants à ce moment-là. Car il est évident aux Antilles que toute critique vient du fait que celui qui critique ne soit pas de la distribution. Cependant, il est quand même intéressant de constater que même les participants n’en parlent pas et que pour certains, ces expositions ne figurent pas sur leur curriculum vitae. De plus, ça se résume au niveau institutionnel à un bilan de montants investis ! Aussitôt fait, aussitôt, passe-t-on à autre chose.

Ce qui m’emmène à une autre question, celle du pourquoi ?

Faire une exposition majeure des artistes antillais en France, quel en serait le but ? Pourquoi la faire ? Les artistes antillais auraient-ils donc une identité telle que cela nécessite de la montrer de manière particulière ? si oui, alors quelle est-elle ? Cela reviendrait à reconnaître l’authenticité du « Génie Créateur Antillais » au travers d’une orientation culturelle qui prendrait en compte nos identités dans la diversité des expressions et des langages artistiques en osant la définition d’une esthétique ancrée dans nos valeurs endémiques et qui nous serait propre. À ce moment-là et dans ces conditions, nous pourrions envisager d’obtenir cette qualification d’exposition majeure avec toutefois, une stratégie de communication adéquate à cet objectif et le tout dans un lieu de référence ou dans un lieu qui le deviendrait du fait de l’envergure de cette exposition majeure. Car un lieu d’envergure ne fait pas forcément d’une exposition, une exposition d’envergure. Le lieu demeure, tout de même, un élément très important : il doit se penser, il doit contribuer à l’envergure du projet par son sens, sa symbolique ou ses atouts médiatiques et référentiels.

Pour l’instant, nous en sommes encore aux rassemblements de l’entre-soi aux frais du contribuable pour la valorisation locale d’un groupe d’artistes locaux sur le marché de proximité locale. J’entends, par local, nos régions respectives. J’aurais pu essayer de nuancer mes propos mais il arrive un moment où il faut qu’on accepte de se regarder en face, de savoir où nous en sommes, et que nous nous disions les choses en face, même celles qui fâchent et surtout elles, pour construire un devenir solide et durable. Si nous voulons d’une exposition majeure, il faudra libérer l’art des intérêts particuliers, dépasser nos clivages, assumer nos identités et faire de notre diversité une unité singulière du multiple, base d’une esthétique détachée de toute tentative d’imitation de l’Autre.

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Pluton Magazine : Les artistes antillais sont-ils boudés lors des diverses manifestations culturelles ou manque-t-il une structure officielle pour les représenter ?

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Maché kochi mé maché kan mèm

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Il y a parfois des artistes antillais dans des évènements culturels en France mais sans être présentés comme tels. Sûrement qu’il est plus facile pour eux d’y participer en se fondant dans la masse, en se diluant dans l’existant pour espérer exister simplement en tant qu’artistes. Un choix. Cependant, il existe une autre réalité qui commence aux Antilles même.

Si l’artiste affirme trop son identité antillaise (et je ne prends même pas en compte ici les différences qui existent dans les similitudes des territoires que constituent les Antilles françaises !), les institutions locales ainsi que leurs parents, amis et alliés, eux-mêmes vont l’écarter des projets et des choix possibles. Ce phénomène de la liste noire qui n’existe pas, est encore plus marquant si le projet culturel a lieu en France ou dans tout autre pays. Sûrement est-ce dû à ce besoin de bons points, d’être bien vu, ou au politiquement correct. Il faudra sans doute attendre un évènement qui sera opportun pour mettre en avant une démarche opportune autour de l’existence d’une identité artistique antillaise.

Il faut aussi avouer qu’en France il ne faut pas venir parler d’identité, surtout si vous venez « des îles » mais, en même temps, on nous parle de diversité culturelle française. Donc, si on veut être représenté comme artistes antillais, il faut se contenter de l’origine géographique et avoir un discours esthétique et une représentation originale mais en adéquation avec les canons du politiquement correct français. Car affirmer l’existence d’un art antillais qui se doit d’être montré dans la diversité culturelle française est un risque évident de devoir parler d’Histoire, vu cet amour que vouent nos élites à la notion de résilience.

Si l’artiste antillais vient à parler d’art antillais, c’est donc qu’il a une réalité de la création par rapport à un territoire ou un ensemble de territoires. Donc, par rapport à une histoire de ces territoires qui a construit l’identité des gens qui y vivent et qui créent aujourd’hui. Il faudra donc prendre en considération la naissance de ces territoires coloniaux pour comprendre le discours de ses peintres. On en viendra à parler d’esclavage, de colonies, de post-colonies, de départementalisation, de résurgences, de réparations et tous ces sujets dont on admet l’existence mais dont il faut oublier le débat voire même l’impact sur les personnes, pour ne se concentrer que sur la valeureuse résilience qui résonne dans ma tête, quand on parle de tout cela dans le domaine culturel et artistique, comme lors d’un procès ou le bourreau sort coupable mais non responsable. Mais dans le même ballant, cette identité artistique antillaise se retrouverait confondue dans la question identitaire de nos sociétés antillaises.

Au regard de tout cela, les manifestations artistiques et culturelles financées par les institutions des Antilles et de France, ne peuvent exister que comme folklore et non comme évènement. S’il en est ainsi, les artistes issus de ce folklore auront du mal à se retrouver dans des évènements culturels autre que comme anecdotes.

L’artiste qui acceptera de s’ouvrir à l’autre sans toutefois être lui, consensuel et bienveillant, typologie d’artistes parmi laquelle on trouve parfois un rebelle qui accepte de jouer le jeu, car las de tous ces combats, cet artiste-là n’est pas plus présent dans ces manifestations culturelles en France et ceci pour plusieurs raisons : pourquoi lui plutôt qu’un Aveyronnais ? originalité du travail ; coût excessif de l’acheminement des œuvres pour quelque chose qu’on a déjà chez soi ; représentativité de l’artiste compte tenu de l’objet de la manifestation… tant de choses qui font que même un bon élève venu des Antilles aura du mal à être retenu face à un moins bon élève remarquable vivant en France.

Et pourtant la scène artistique antillaise est extrêmement prolifique.

Alors oui, il nous faudrait un « Office Représentatif de l’Art Antillais », je mets Représentatif pour faire un sigle qui nous donnerait un ORAA à défaut d’une aura, pour nous introduire dans les manifestations culturelles en France. Quels seraient son statut, son mode de gestion, de financement ? Pour qui ? Pourquoi ? Car il faut que cette structure, cet ORAA, soit à la fois autonome, pertinent, solvable, représentatif de l’existant artistique antillais, et qu’en plus, il ne soit pas à son tour boudé du fait de son identité. Parce qu’autrement, ce serait juste un bureau d’embauche pour quelques parents, amis et alliés sans emploi, sous couvert d’une volonté de développement culturel de nos territoires. Au risque d’être la prolongation de l’existant local sur le sol français, sans réelle stratégie ni volonté de faire autre chose.

Non ! La vraie question serait pourquoi devrions-nous être présents dans ces manifestations culturelles françaises déjà existantes ?

Ne serait-ce pas plus intéressant et pertinent au regard de nos réalités, de créer une exposition d’envergure en France, qui deviendrait une manifestation culturelle de référence et incontournable ? Un rendez-vous donné aux Français pour dialoguer avec l’art et les artistes antillais, pour apprendre de ces territoires, l’autre France.

Et puis soyons audacieux ! Pourquoi devrions-nous nous arrêter à la France ? L’art antillais et par conséquent l’artiste antillais doit-il se cantonner à un marché historique au risque d’être boudé ou devrait-il viser l’international au risque de devoir s’affirmer ?

L’art antillais, quant à lui, doit se réaliser sur la scène internationale en dehors de la France, car à vouloir rester sous l’égide de ladite France, l’art antillais risque de devenir une exception culturelle française plus qu’une réalité esthétique antillaise, dynamique, originale et prolifique.

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Par Dominique LANCASTRE (CEO Pluton-Magazine)

Gilles EUGENE dit Goodÿ as Goodÿ Art

Pluton-Magazine/Paris 16/2020

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