Par Dominique LANCASTRE
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Un titre et une photo de couverture qui ne manquent pas d’attirer l’attention du lecteur. Hélène est une femme sans histoire, avec un mari qui a réussi sa vie, des enfants qui ont réussi à l’école. Elle travaille pour une compagnie d’assurance et traite des litiges et autres à longueur de journée. Isabelle, sa collègue avec laquelle elle partage le déjeuner le midi, est tout le contraire, elle passe son temps à raconter sa vie désastreuse et surtout son fils Kylian, une calamité qui n’arrête pas de faire des bêtises, des bêtises qui vont le conduire en prison. Mais la vie d’Hélène va changer du jour au lendemain, le jour où elle va recevoir un bouquet de violettes posé sur son bureau. Un bouquet dont un admirateur dans l’immeuble d’en face est à l’origine.
À partir de ce bouquet et d’une phrase importante, Pascale Fonteneau entraîne le lecteur sur une voie un peu particulière et suscite son intérêt en distillant des informations, des informations que le lecteur doit mettre en place comme dans un puzzle.
Si les informations, je dis bien informations, arrivent comme dans un polar, il est très difficile de prendre ce roman comme un polar à proprement parler. Et c’est là tout l’intérêt car l’auteure est dans un registre tout à fait particulier qui n’est ni celui du polar ni celui du roman noir. L’auteure le dit elle-même, elle est une auteure hybride difficile à classer mais ce n’est pas parce que c’est difficile à classer qu’il n’y pas d’intérêt. Bien au contraire, on navigue dans une forme de littérature où le roman garde sa place tout en se rapprochant du thriller, en le frôlant sans trop nous plonger dans une atmosphère glauque et stressante.
Il y a chez Pascale Fonteneau cette volonté de manipuler le lecteur à sa guise et d’une certaine manière, de l’entraîner dans un univers inconnu.
Au-delà de l’histoire, l’auteure pose le problème de la lassitude dans le couple car en effet, dans un mariage qui perdure et où les jours et les semaines se ressemblent, peut-on tout à coup tromper sans vouloir tromper ? Qu’est-ce qui fait que soudain, une personne du couple franchit ce cap ? Nous ne sommes pas que des êtres humains et en tant qu’êtres humains nous sommes parfois victimes de nos faiblesses. En nous laissant porter par des flux qui nous échappent, nous sommes responsables de nos actes.
Il y a dans ce roman une dimension sociale et philosophique qui n’échappe pas au lecteur, une fois le roman terminé, mais ce qui est surprenant également, c’est le dénouement, et là encore, Pascale Fonteneau nous renvoie vers un véritable questionnement. Se défendre contre des agissements malsains, est-ce vraiment un crime ? Elle ne nous donne pas de réponse. Elle laisse le lecteur avec ce dilemme.
On ne présente plus Pascale Fonteneau qui est auteure de plusieurs ouvrages et nouvelles. Ce qui est important, c’est d’entrer dans son univers particulier et de se laisser guider, qu’on aime ou non le roman noir ou la littérature hybride.
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Comment (Et pourquoi) j’ai mangé mon amant. Est publié en Belgique aux Éditions ONLIT.
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Prix 16 euros. 139 pages
. Pluton-Magazine abécédaire Entre les lignes.
