La Plume antillaise et d’ailleurs
Culture du monde
L’Association du personnel de la Poste et de France Telecom, originaire des départements d’Outre-Mer (Aptom), tenait, samedi 26 novembre, son rendez-vous annuel incontournable pour la treizième année consécutive. Jean-Jacques Seymour, journaliste éditorialiste, était mis à l’honneur.
Galerie Photos La Plume antillaise et d’ailleurs 2016 13ᵉ édition (1)
C’est au 49, rue Vergniaud, dans le 13° arrondissement de Paris, dans les locaux de L’ENST (École Nationale Supérieure des Télécomunications), qu’une trentaine d’auteurs étaient conviés à présenter leur parcours et leurs œuvres pour cette treizième édition de la Plume antillaise et d’ailleurs. Des auteurs venus de divers horizons et de différentes régions ; de la Caraïbe, de Paris Île-de-France et de province, mais aussi du Portugal ou de l’Espagne, de Suisse et des représentants du Maghreb. L’APTOM s’est ouverte au monde et accueille depuis quelques années les auteurs venus d’ailleurs. Ce grand forum littéraire a vocation maintenant à mettre en relation les diverses cultures du monde à travers la littérature.
En proposant ce rendez-vous, l’association tisse des liens étroits entre les auteurs, en offrant à son public fidèle une véritable fête des mots et des talents. Les auteurs, en retour, comme dans tout rassemblement littéraire, sont ravis de cette rencontre qui leur permet de s’ouvrir pleinement à une audience plus grande et un public plus attentif.
Animés par la photographe et rédactrice Miguail Montlouis Félicité et le journaliste Jean-Pierre Polomack, La Plume s’est déroulée en deux parties cette année. Une première partie qui démarra avec la conteuse Enide Darius, pour mettre à l’honneur le créole. La conteuse s’est prêtée au jeu de la traduction pour le plus grand plaisir des non créolophones. Valérie LEROUX, Responsable gamme de produits « Solidarité et gestion associative solidarité culture de La Poste » ouvrit ensuite les festivités littéraires par une allocution. Le public fit la connaissance de quelques auteurs.
Puis, après une pause où un premier cocktail fut servi, auteurs et public ont pris place en amphithéâtre pour rendre hommage au journaliste Jean-Jacques Seymour. Installée au pupitre, Miguail Montlouis Félicité, la voix rendue tremblotante par trop d’émotion, lut l’hommage à Jean-Jacques Seymour, que nous vous invitons à découvrir ci-dessous.
JJS comme l’autre talentueux journaliste et essayiste Jean-Jacques Servan-Schreiber, deux hommes que j’estime.
Je ne peux rendre hommage à Jean-Jacques Seymour sans avouer que mon premier RDV avec lui me terrifiait. J’avais toujours entendu parler de monsieur Seymour comme du grand journaliste qu’il est. Celui qui est perfectionniste, et qui aime à travailler avec des gens exceptionnels.
A cette époque, j’étais une jeune femme qui remettait le pied à l’étrier, j’avais fait certes presque 20 ans de radio, mais je n’avais pas écrit depuis très longtemps dans un magazine papier et voilà que Geneviève Zébus-Geez m’avait obtenu un RDV avec lui pour le nouveau magazine édité à Paris, KANKAN.INFO.
Et un jeudi après-midi, j’ai rencontré le grand homme. Je ne l’avais pas imaginé ainsi et je me trouvais devant celui qui devait m’apprendre beaucoup sur le métier.Cet homme était réservé et pragmatique, et après quelques questions, il m’engagea pour le poste de rédactrice-photographe dans son équipe. Et pendant 5 ans, l’aventure fut belle.
Jean-Jacques Seymour est né à Mézin, fils d’une agenaise et d’un guadeloupéen. De lui, on entend essentiellement son adn guadeloupéen, parce qu’il a grandi dans ce pays qu’il affectionne beaucoup et qu’il fait partie de ces leaders ayant fréquenté le Lycée Carnot de Pointe-à-Pitre.
Si l’on raconte JJ Seymour, on sait qu’il est l’aîné de six enfants. Très jeune c’est un enfant curieux qui aime les voyages, cela lui vient sans doute de ses lectures sur la piraterie et les corsaires. Il est un jeune homme intelligent et riche de ses recherches sur les pays de la Caraïbe. Ce sont ceux-ci qui l’ont incité à écrire plusieurs ouvrages qui mettent en lumière cette zone des Antilles.
Jean-Jacques Seymour se construit entre l’Hexagone et la Guadeloupe. Il est un homme de radio, de télévision, de presse écrite et le processus de décolonisation est son leitmotiv. Il nous faut lire ses ouvrages comme « Les Caraïbes, des brûlots sur la mer « , « La Caraïbe face à la mondialisation géopolitique d’un déséquilibré », pour mieux comprendre son univers. Il fut de ce fait le conseilleur de l’ancien Premier ministre de la Dominique, Olivier Séraphine.Qui ne se rappelle pas lui à Radio Jumbo dans les années 70 à la Martinique ? Ensuite, il dirige RCI en 1978. Puis naissent les radios et tv privées aux Antilles ; c’est ainsi qu’il dirige TCI (Télé Caraïbes International) et l’A1 Guadeloupe.
Jean-Jacques Seymour est aussi un homme qui met les femmes en lumière dans AMINA avec les Cahiers consacrés aux femmes créoles.Jean-Jacques Seymour, l’écrivain, a écrit sur son ami Hugo Chavez. « Une obsession nommée Hugo » est apparu comme un cyclone dans l’univers éditorial aux Caraïbes parce qu’il a su montrer cet homme mondialement controversé comme un président respectable. Ce roman a gagné l’engouement du public.
Attaché également à Haïti, il raconte dans « Le dernier voyage », l’histoire familière d’une migration forcée, où il conte l’épopée tragique de jeunes haïtiens tentant de rallier Miami à bord d’un bateau de fortune.
Il est également père de famille et aborde dans un autre ouvrage un sujet qui lui est cher, l’argent destiné aux enfants et le crédit social.
D’autres ouvrages complètent sa bibliographie – comme « Les chemins des proies, une histoire encyclopédique de la flibuste ».
A Paris, il est le journaliste incontournable de Tropiques FM. Avec ses éditos qui font uppercut, fort de ses engagements, il donne l’occasion de regarder la zone caraïbe autrement.Le Grand Oral devint le RDV phare de OM5tv, où le maître de la parole fait face à des leaders du monde politique ou économique, sans langue de bois. Encore un RDV qui a marqué l’audiovisuel Antillais.
N’oublions pas également sa chronique diffusée sur cette même chaîne – « Ce que je crois » -devenue incontournable. Des prises de position sans complaisance qui ont souvent dérangé quelques politiques.
Lors des Etats Généraux de l’Hexagone, il a été désigné comme rapporteur de la commission intégration de l’outre-mer dans son environnement. Et ses pairs sont conscients de ce qu’il a apporté à l’audiovisuel : aux Antilles, il a su rester intègre à l’époque où la liberté des ondes n’était pas chose aisée. En lui rendant hommage aujourd’hui, on ne peut s’empêcher d’y associer son compagnon de route, Jean-Claude Asselin, pour lequel il garde une grande estime, et sa compagne et confidente, Claudine.
Jean-Jacques Seymour est telle une sentinelle, il a un regard objectif au travers de son métier de journaliste, mais il est aussi un homme de terrain qui certains week-ends s’immerge dans les milieux sociaux en fréquentant les manifestations associatives. Ce qui lui permet de rester au plus près des gens de la Caraïbe
Avec lui, on peut confirmer un engagement sans faille et une fidélité à ces pays Caraïbes. Et on aimerait savoir ce qui le fait encore courir puisqu’il travaille aujourd’hui au développement d’une nouvelle entité plus ouverte sur le monde. Le numérique y occupera une place très importante.
Jean-Jacques Seymour est celui qui privilégie le professionnalisme et le respect. Il a toujours défendu l’honneur plutôt que l’injure. Il est le journaliste qui a souvent su garder son sang froid en toute circonstance et qui a permis à ses élèves de s’élever.
C’est en tout cas CE QUE JE CROIS. Merci Jean-Jacques.
Le reste de l’après-midi, le public a pu découvrir d’autres auteurs. Des auteurs toujours très enthousiastes de participer à un événement hors du commun et de présenter leur œuvres avec passion. Présentation et lecture d’extraits de texte ou de poèmes ponctuèrent la manifestation. Les auteurs de langue créole n’hésitèrent pas à faire vibrer toute la beauté des sonorités et nuances du créole soit à travers des textes ou du slam. A noter que plusieurs hommages furent rendus à Jean-Jacques Seymour par des auteurs désirant lui montrer leur reconnaissance et toute leur gratitude pour le travail qu’il a effectué pendant ces très longue années et qu’il continue à faire avec passion et détermination comme au premier jour. Cette passion débordante de sincérité et chargée d’émotion emmena la rencontre jusqu’à 22h00 où un cocktail clôtura les festivités. Rendez-vous est pris pour 2017.
Reportage de Dominique Lancastre CEO Pluton-Magazine
Remerciements : Madame Micheline Lezin, présidente de L’APTOM–La Poste – Miguail Montlouis Félicité – Jean-Pierre Polomack – Le personnel de L’APTOM – ENST– Jean-Daniel Yadan-Romain Nicolas
Crédit Photos :Romain Nicolas
Secrétaire de rédaction: Colette Fournier
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Photographe Romain Nicolas /Pluton-Magazine
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La rencontre semble avoir été à la hauteur des talents. Félicitations à Pluton Magazine.
L’ère du numérique accorde une place essentielle aux plumes, n’en déplaise à la nouvelle orthographe.