Le Zika, pas si bénin que ça

logopluLe virus Zika cause habituellement une maladie bénigne. Les symptômes les plus habituels comprennent une fièvre légère ou une éruption cutanée, qui font leur apparition quelques jours après la piqûre par un moustique infecté. Même si la plupart des personnes touchées ne développeront aucun symptôme, d’autres peuvent présenter une conjonctivite ainsi que des douleurs musculaires et articulaires, et se sentir fatiguées. Les symptômes disparaissent habituellement au bout de deux à sept jours.

Les symptômes de la maladie à virus Zika peuvent être traités à l’aide de médicaments courants contre la douleur et la fièvre ; il est également conseillé de se reposer et de boire beaucoup d’eau. En cas d’aggravation des symptômes, il convient de consulter un médecin.

Comment contracte-t-on le virus Zika ?

 

Le virus Zika se transmet principalement par la piqûre d’un moustique Aedes infecté ; c’est ce même moustique qui transmet en outre le chikungunya, la dengue et la fièvre jaune. Le virus Zika est également transmissible lors des rapports sexuels.

Il a été détecté dans le sang, les urines, le liquide amniotique, le sperme, la salive et les liquides corporels du cerveau et de la moelle épinière.

Transmission sexuelle

Toutes les personnes infectées par le virus Zika et leurs partenaires sexuels – en particulier les femmes enceintes – devraient recevoir des informations sur les risques de transmission sexuelle du virus Zika, les options en matière de contraception et les pratiques sexuelles à moindre risque. Si possible, elles devraient avoir accès aux préservatifs et les utiliser de façon correcte et systématique.

Il est déconseillé aux femmes enceintes d’aller dans des régions où sévissent des flambées d’infection à virus Zika.

Il est fortement recommandé aux hommes et les femmes revenant d’une zone infectée, ou vivant dans une région où le virus Zika circule, de pratiquer le sexe à moindre risque, y compris en utilisant correctement et régulièrement des préservatifs, ou de s’abstenir de tout rapport pendant au moins 8 semaines. Si les hommes présentent des symptômes (éruption cutanée, fièvre, arthralgies, myalgies ou conjonctivite), ils doivent adapter leurs pratiques sexuelles ou s’abstenir de tout rapport pendant au moins 6 mois.

Grossesse…allaitement,

Une infection à virus Zika proche du terme de la grossesse pourrait potentiellement entraîner une transmission à la fois pendant la grossesse et lors de l’accouchement, même si cela n’a pas été scientifiquement prouvé à ce jour.

Les femmes enceintes en général, y compris celles qui développent des symptômes d’infection à virus Zika, devraient consulter leurs agents de santé habituels afin de faire suivre leur grossesse de près. Le risque de microcéphalie et du syndrome de Guillain-Barré ne sont pas à prendre à la légère.

Le virus Zika a été détecté dans le lait maternel, mais rien ne prouve à ce jour qu’il soit transmis à l’enfant par l’allaitement au sein.

L’OMS recommande l’allaitement exclusif au sein pendant les 6 premiers mois de vie.

Syndrome de Guillain-Barré, microcéphalie et autres complications neurologiques

Le syndrome de Guillain-Barré est une affection rare dans laquelle le système immunitaire du patient attaque les nerfs périphériques. Bien qu’elle puisse toucher les personnes de tout âge, cette maladie est plus fréquente à l’âge adulte et chez les sujets de sexe masculin.

La plupart des personnes atteintes du syndrome de Guillain Barré se rétablissent pleinement, même dans les cas les plus graves. Chez 20 % à 25 % des patients, on observe une atteinte des muscles thoraciques, qui rend la respiration difficile. Les cas graves de syndrome de Guillain-Barré sont rares, mais peuvent entraîner une paralysie.

La microcéphalie est une maladie qui engendre une petitesse excessive de la tête de l’enfant par rapport à celle des autres enfants du même âge et du même sexe. La microcéphalie est due à un problème in utero qui interrompt le développement normal du cerveau ou peut se produire après la naissance, la tête cessant de grandir normalement.

Les enfants atteints de microcéphalie ont souvent des difficultés de développement lorsqu’ils grandissent. Pour certains d’entre eux, le développement sera entièrement normal.

De nombreux facteurs environnementaux et génétiques peuvent causer une microcéphalie, par exemple le syndrome de Down ; l’exposition intra-utérine à des médicaments, à l’alcool ou à d’autres toxines ; ainsi qu’une infection due à la rubéole contractée pendant la grossesse.

Enfant ou pas ?  

Le choix d’avoir un enfant et le moment de la grossesse sont des décisions personnelles qui sont prises sur la base d’informations exhaustives et en fonction de l’accès à des services de santé abordables et de qualité.

Les femmes souhaitant retarder une grossesse devraient avoir accès à l’éventail complet de contraceptifs réversibles à court ou à long terme. Elles devraient également recevoir des conseils relatifs à la double protection contre les infections sexuellement transmissibles assurée par les préservatifs.

Il n’existe pas de problème d’innocuité connu concernant l’utilisation de contraceptifs hormonaux ou mécaniques pour les femmes ou les adolescentes risquant de contracter le virus Zika, les femmes pour lesquelles le diagnostic d’infection à virus Zika a été posé ou les femmes et les adolescentes traitées pour une infection à virus Zika.

Se protéger contre les moustiques  

 

La meilleure façon de se protéger contre le virus Zika est d’éviter les piqûres de moustiques. Les femmes enceintes ou qui souhaitent avoir un enfant, de même que leurs partenaires sexuels, devraient faire particulièrement attention et se protéger contre les piqûres du moustique transmetteur du virus Zika. Pour cela, il convient d’adopter les mesures suivantes :

Porter des vêtements (de préférence de couleur claire) aussi couvrants que possible.

Utiliser de l’insectifuge : ces produits peuvent être appliqués sur la peau exposée ou sur les vêtements et devraient contenir du DEET (diéthyltoluamide), de l’IR 3535 ou de l’Icaridine, les principes biologiquement actifs les plus fréquents dans les insectifuges. Ces répulsifs doivent être utilisés en suivant strictement les instructions figurant sur l’étiquette. Ils peuvent être utilisés en toute sécurité par les femmes enceintes.

Installer des obstacles physiques comme des moustiquaires rigides ou en tissu traité, sur les portes et les fenêtres.

Dormir sous des moustiquaires, en particulier pendant la journée, lorsque les moustiques Aedes sont les plus actifs.

Rechercher et éliminer les gîtes larvaires potentiels des moustiques en vidant, nettoyant ou recouvrant les contenants susceptibles de retenir l’eau, même en petite quantité, par exemple les seaux, les pots de fleur et les pneus.

Vaccin… oui, non ? 

 

Les laboratoires font la course au vaccin. Les enjeux financiers sont énormes. Le premier à proposer une solution à cette crise sanitaire se frottera les mains. Certains disent qu’aucun remède ne sera trouvé avant 3 ans mais le Centre de recherche en infectiologie (CRI) de l’Université Laval a annoncé avoir franchi toutes les étapes réglementaires, ce qui lui permettra de réaliser une première étude clinique sur un vaccin développé au Québec contre le virus Zika.

Ce virus, qui se transmet principalement par les moustiques mais qui est aussi transmissible sexuellement, est associé à de nombreux cas de fausses couches chez les femmes enceintes ainsi qu’à la naissance de bébés atteints de microcéphalie, une tête anormalement petite.

L’équipe de recherche de l’Université Laval est la première à avoir obtenu les autorisations de la Food and Drug Administration et de Santé Canada pour développer ce vaccin contre le Zika.

« Il n’existe actuellement pas de traitement ni de vaccin contre l’infection par le virus Zika. Un premier vaccin en développement sera administré pour la première fois à des humains dans le cadre de cette étude clinique » a annoncé Gertrude Bourdon, présidente-directrice générale du CHU.

Les travaux débuteront dans les prochains jours sous la supervision de la Dre Sylvie Trottier, microbiologiques du CRI de l’Université Laval.

La peur des effets secondaires de ces vaccins précipités saura-t-elle endiguer le mal et regagner la confiance des assurés ?

Georges Cocks

Secrétariat rédaction Colette Fournier

Sources OMS

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