Thomas Pesquet, 180 jours en orbite, à quelques 450 kilomètres de la Terre

12193646_422714154586486_1253509034728009166_nÀ 38 ans, Thomas Pesquet sera le prochain Français à aller dans l’espace. Après sept années d’entraînement, l’astronaute prendra place à bord de Soyouz. Membre d’équipage temporaire de l’ISS (International Space Station), le français décollera du cosmodrome de Baïkonour, au Kazakhstan, dans la nuit du 17 au 18 novembre si les conditions de vol sont réunies,  pour une mission de six mois baptisée « Proxima », en hommage à Proxima du Centaure, l’étoile la plus proche du Soleil.

Astronaute, polyglotte et saxophoniste

Brillant étudiant maîtrisant plus de cinq langues étrangères : l’anglais, l’espagnol, l’allemand, le chinois et le russe (qui reste encore à parfaire). Thomas obtient son diplôme d’ingénieur aéronautique à l’école Supaéro de Toulouse en 2001. Il est pilote privé, il cumule plus de 2000 heures de vol et devient instructeur sur Airbus A320.

La conquête spatiale?  Il en rêve depuis son enfance.

C’est sans hésitation qu’il s’inscrit à la nouvelle campagne de sélection de l’Agence Spatiale Européenne (European Space Agency ESA) en 2008. Déterminé et passionné, il s’avère  le benjamin des six reçus parmi plus de 8000 candidats inscrits au Corps européen des astronautes. C’est à Cologne en Allemagne qu’il entame sa formation intégrant le groupe 3 des astronautes de l’ESA. Six ans plus tard, en 2014, Thomas Pesquet est choisi par L’ESA pour prendre part à une mission de six mois, nommée Proxima.

Deux ans plus tard, en 2016, celui qui a tous les attributs du petit génie s’apprête à s’envoler, si c’est possible,  avec son instrument de prédilection, le saxophone. Il aimerait y jouer tous les dimanches dans la capsule mais il ne sait pas encore s’il pourra l’emporter avec lui dans l’espace.

À une dizaine de jours environ du départ, l’amoureux de judo qui a partagé le tatami avec le colosse Teddy Riner ne ressent aucune anxiété. Bien au contraire, il est serein et préfère se focaliser sur les derniers détails .

Tout au long de sa mission Thomas Pesquet sera pédagogue. Il suivra des expériences en simultané avec de nombreux étudiants restés sur Terre. Faire pousser des graines dans l’espace et observer l’influence de la gravité sur les réactions de catalyse feront partie de ce programme complètement immergé grâce à une caméra de 360° à bord de l’ISS qui permettra de suivre les différentes procédures scientifiques. Une aubaine pour ces jeunes qui souhaitent embrasser une carrière dans ce domaine.

Des expériences sont focalisées sur le corps humain, la physique, la biologie et l’utilisation de nouvelles technologies.

 

 300 expériences scientifiques réparties entre les astronautes

Pas moins de 300 expériences scientifiques vont être menées par les différents astronautes à bord de la station durant ces six mois.  L’ESA a 50 expériences dont 15 à 20 seront gérées par le CNES. 80 du côté des russes et 220 pour la NASA, la JAXA et l’agence spatiale canadienne. Un grand laboratoire à 450 kilomètres de la Terre. Sept expériences seront pilotées depuis Toulouse.

C’est un réel  privilège pour la France qui envoie, 10 ans après Léopold Eyharts, un astronaute dans l’espace. Ces expériences sont mises au point par le Centre National d’Études Spatiales (CNES) et l’Institut de Médecine et Physiologie Spatiales (MEDES), filiale santé du CNES.

C’est depuis le CAMOS (Centre d’aide au développement des activités en micropesanteur et des opérations spatiales) à Toulouse que les expériences spatiales de Thomas Pesquet seront dirigées. Une connexion permanente  suivra le bon fonctionnement de ces opérations.

L’astronaute français devra tester six expériences qui serviront à améliorer les conditions de travail dans les stations.

Parmi les expériences concrètes notons :

Aquapad, un outil de diagnostic de la qualité de l’eau.

Fluidics se penchera sur la dynamique des fluides dans l’espace.

EveryWear, une application sur tablette qui permet un suivi santé 2.0 pour les astronautes.

Écho, un nouvel échographe qui permettrait de bénéficier de l’expertise de spécialistes médicaux à bord de l’ISS.

-L’expérience Matiss testera en micropesanteur de nouvelles surfaces intelligentes capables d’empêcher la prolifération de bactéries.

Enfin, le casque de réalité augmentée Perspectives aidera à comprendre les bouleversements du cerveau dûs aux pertes de repères spatio-temporels à bord de l’ISS.

Thomas Pesquet est un jeune homme patient; il a attendu son envol pendant sept ans. Sur toutes ses photos, il est souriant. La vie le lui rend bien puisqu’il va réaliser son plus grand rêve. En outre il est humble, clair, bon  pédagogue, drôle à en juger par ses statuts sur sa page fan.  Thomas Pesquet est un homme qui déborde d’optimisme et de simplicité à n’en plus finir.

« L’environnement est un thème qui me tient à coeur .Quand ils reviennent de l’espace, les astronautes sont tous un peu changés parce qu’ils ont vu la fragilité de la Terre ». Thomas Pesquet

Les neufs spationautes français 

Jean-Loup Chrétien, Patrick Baudry, Jean-Pierre Haigneré, Michel Tognini, Jean-Jacques Favier, Claudie Haigneré, Léopold Eyharts, Jean-François Clervoy,et Philippe Perrin. Crédits : CNES

Rédactrice  Stécy Lancastre

Secrétariat rédaction Fatima Chbibane

Copyright Pluton-Magazine/2016

Photos et sources  ESA-CNES-Thomas Pesquet Facebook

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