Une promenade en poésie: Zone Afrique

Sénégal-République du Congo

Tambour du Burundi

Né à Joal, au Sénégal, le 9 octobre 1906, Léopold Sédar Senghor fait ses études à la mission catholique de Ngasobil, au collège Libermann et au cours d’enseignement secondaire de Dakar, puis, à Paris, au lycée Louis-le-Grand et à la Sorbonne. Il est reçu à l’agrégation de grammaire en 1935.

Le Totem

Léopold Sédar Senghor

Il me faut le cacher au plus intime de mes veines
L’Ancêtre à la peau d’orage sillonnée d’éclairs et de foudre
Mon animal gardien, il me faut le cacher
Que je ne rompe le barrage des scandales.
Il est mon sang fidèle qui requiert fidélité
Protégeant mon orgueil nu contre
Moi-même et la superbe des races heureuses …

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L’ouragan

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L’ouragan arrache tout autour de moi
Et l’ouragan arrache en moi feuilles et paroles futiles.
Des tourbillons de passion sifflent en silence
Mais paix sur la tornade sèche, sur la fuite de l’hivernage!
Toi Vent ardent Vent pur, Vent-de-belle-saison, brûle toute fleur toute pensée vaine
Quand retombe le sable sur les dunes dit cœur.
Servante, suspends ton geste de statue et vous enfants, vos jeux et vos rires d’ivoire.
Toi, qu’elle consume ta voix avec ton corps, qu’elle sèche parfum de ta chair
La flamme qui illumine ma nuit, comme une colonne et comme une palme.
Embrase mes lèvres de sang, Esprit, souffle sur les cordes de ma kôra
Que s’élève mon chant, aussi pur que l’or de Galam.

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Léopold Congo- 1959-2013

 

 

LE TOMBEAU TRANSPARENT

Je m’en irai par les chemins du silence,
la mémoire ballottée dans l’orage
de vent des souffles et de pluie de sang,
les pieds pataugeant dans la boue de chair
de ceux qui ne seront plus,
j’interrogerai sans relâche
la sagacité des grands mages…

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Là-bas au fond des yeux,
quelles prières crie-t-on si fort,
à en avoir la gorge et la poitrine
éclatées,
des chairs de seins arrachées,
et les poings crispés figés en des cris muets,
dans le froid éternel
des glaces de la mort ?

Né le 16 novembre 1959 à Brazzaville, Léopold Congo-Mbemba était diplômé de philosophie (DEA de l’Université de Paris IV Sorbonne). Après avoir été co-directeur de la collection « Poètes des cinq continents » aux éditions L’Harmattan, il a ensuite travaillé à la Géode (cité des sciences et de l’industrie, au parc de La Villette à Paris), avant d’entrer, en 2001, comme membre associé pour l’Afrique francophone dans l’académie mondiale de la poésie, une entité créée par l’Unesco et dont le siège est à Vérone (Italie). Depuis de nombreuses années, il organisait différents événements en lien avec la poésie, notamment en milieu scolaire.

 

 

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« Midi passe, les ombres vont revenir…
Je professe la refonte des yeux,
je donne à voir au regard du monde
l’incroyable paix qui est à l’œuvre
dans la veille martiale de ma voix.
Je bats
la pierre du jour
pour qu’éclosent à sa pointe d’éclat
les germes de possibles demains,
moi
l’éphémère,
l’éternel,
un scintillement. »

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Léopold Congo Mbemba s’inscrit dans la lignée de poètes comme Léon-Gontran Damas , Léopold Sédar Senghor,et surtout Aimé Césaire pour son engagement. Il laisse en seulement cinq livres une poésie dense, puissante et exigeante.

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