Un jardin sur le toit: Les fantaisies florales de Colette

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Un jardin sur le toit : photographier les fleurs.

 

Il existe certainement bien plus de façons de photographier les fleurs que d’espèces florales elles-mêmes. Comme souvent, lorsqu’il s’agit de créer des images, l’intention prime sur le hasard de la rencontre et aussi sur la technique. Que cherche-t-on à voir et à montrer ?

Dans la photographie florale, ce qui me guide est le lien subtil entre la lumière et la matière lorsqu’on change son angle de vue. Autrement dit, lorsque j’oublie ma verticalité pour mettre mon œil à ras du sol.

 

 

Crédit photo: Colette Fournier

J’éprouve une grande fascination pour l’alchimie de couleurs que la lumière révèle au fur et à mesure que l’on tourne avec elle. Ainsi, la texture d’un pétale, la complexité des étamines et du pistil (avec cet incroyable vocabulaire qui les entoure, anthère, filet, style, ovaire),  le chatoiement des nuances que l’éloignement éteint, tout cela se révèle dans sa riche diversité. Jamais une fleur ne se montre de la même façon, et votre propre vision la transcende ou tente de le faire, sans jamais prétendre  en finir avec elle.

 

Crédit photo: Colette Fournier

 

 

Puis, c’est un exercice apaisant pour l’âme, l’œil déambule bien que le corps soit à l’arrêt ou presque ; tout le reste s’oublie.

 

Côté matériel,  je voyage léger, je  bricole avec mon vieux canon EOS 7 D, un objectif macro 60 mm et une bague allonge  DG Af 20 mm. Je ne touche jamais à ce qui environne la fleur, mais je m’appuie volontiers sur les éléments naturels qui se trouvent là et renvoient ou tempèrent la lumière pour construire des bokey soyeux et doux : feuilles, pierres, plumes, bois.

 

Crédit photo: Colette Fournier

 

La plupart du temps, je ne connais pas le nom des espèces que je photographie, car j‘ai un faible pour les « Cosette » végétales, les micro fleurs que d’habitude on piétine, parce qu’elles manquent du prestige réservé aux espèces rares ou plus nobles. Certains photographes  font avec beaucoup de patience, de talent  et de précision  ce travail de restitution  et d’étiquetage que je salue, mais à chacun sa prédilection ; la mienne relève davantage du marivaudage poétique, je l’avoue !

La photographie est donc une façon d’offrir un bouquet de fleurs sans rien altérer de leur nature et sans rien dire de vrai non plus. J’aime ce jeu gracieux que parfois la pluie interrompt ou une petite voix d’enfant : « Qu’est-ce qu’elle fait par terre, la dame ? ».

 

Crédit photo: Colette Fournier

 

 

Il existe, bien sûr, quantité de tutoriels ou de sites sur la macro florale. Pour ma part, j’ai tendance à penser que comme  en écriture, c’est en faisant qu’on apprend le mieux, en étant au plus près de ses sensations et de ses envies aussi. Mais ce n’est pas un conseil, juste une proposition…

 

Colette FOURNIER

Poète, rédactrice, correctrice, écrivain et photographe.

Le parfum conseillé

 

 

Pluton-Magazine/2017

©Un jardin sur le toit/2017

 

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