PABLO POBLÈTE, concepteur et directeur de l’Anthologie « 116, poètes d’un autre monde pour la défense de l’écosystème planétaire et 21 lettres ouvertes » avec Couverture et œuvre photographique de l’artiste Christelle Westphal. Ed. UNICITE,
Paris.www.editions-unicite.fr
21 lettres dont Nicolas HULOT, Leonardo Di CAPRIO, Marie-Christine DELACROIX, Jacques SALOME, Pierre RAHBI, Christine SIMONEAU…et bien d’autres
je m’incline
devant la tombée des feuilles jaunâtres
sur ce long chemin
je m’incline devant les mains ciselés
par le dur travail
et larmes coulées
qui ont semé les rivières.
.
je m’incline devant ceux qui habitent
dans la faim et meurent avec elle
je m’incline devant un cheveux cendre
que le crépuscule infini porte sur son souffle
je m’incline pour ceux dont le coeur ne palpite plus
desséché dans la douleur
d’un enfant enterré
je m’incline pour ceux qui travaillent encore
ramassant les mailles de la mer insondable
essayant d’attraper le temps qui ne leur reste plus
en s’effaçant de l’ombre
je m’incline
devant tant d’absence.
François CHENG
de l’Académie française
Tout s’offre encore ici
mais tout n’est que blessure
Les frelons ont enfoncé leurs dards
dans le lys au coeur desséché
le fruit tend encore vers la rondeur
jusqu’au noyau sa chaire s’empoisonne
chien et chat sont menacés de rage
d’une rage née de notre folie
l’agneau même doit être abattu
désormais impropre à l’offrande
rires et ripailles nous tiennent lieu
de rêves, de métamorphoses
la lumiere éteinte, sous nos lits
se creuse le gouffre sans fond
où, tel grain mal semé, mal poussé
le souffle se contracte, se rétracte
et trahit tou d’un coup sa promesse
Dominique LANCASTRE
Les arbres en feu
pleurent nuit et jour
inondant la terre ferme
de leurs larmes jaunies
les bras aux ciels
crient mille douleurs
de la vie qui s’en va
et le froid mortel
enveloppe leur corps frêle
ou le vent moqueur
tourne avec force
à casser et briser
les jeunes branches
imprudentes
Pablo POBLETE
.
L’arbre ne sera pas
l’innocence
retrouvée
.
Mon espoir
revient dans la la racine ancienne
en chemin obscur
enterré à l’ombre du savoir
.
Cycles interrompus fleurissent
derrière l’astéroide disparu
.
Mon espoir
compte les feuilles
arrose les veines
avec gouttes de vérité
et tout au fond
dans la terre ferme
et éphémère
matière et religion
.
Mon espoir creuse
l’invraisemblable
et dépose ses fruits
et ses tiges
dans la fraîcheur
d’un nouveau souffle
Gian Carlo PIZZI
La fleur comme la vie
est fragile,
il suffit d’une nuit de givre
pour la brûler.
Solitaire
confiée à un rêve myope
l’hiver à brûlé
ton enfance.
.
Mais comme les racines
prennent force
et naissent les fleurs nouvelles
de la feur tombée,
ainsi, pure,
est née l’espérance
comme la plante
qui avec ses germes
brise la terre et la pierre
s’élevant vers la lumière.
Pablo Poblete:
C’est ainsi que cette anthologie fait partie de ce chemin de révolte et de« résistance culturelle », conscience qui a jailli avec forte conviction chez le jeune poète que j’étais, en 1973, lors du féroce putsch militaire au Chili.
En 1993, j’ai développé le concept d’exposition « Un Tableau, un Symbole, 120 Peintres français pour Sarajevo » (exposition coorganisée avec la Galerie Anne Fugier, en 1994, à la Cité des Sciences de la Villette). J’ai organisé également en 2003 la réunion à Paris de Poètes du Monde contre la guerre des États-Unis en Irak, et puis en 2010, le Rassemblement pour Haïti pour une collecte humanitaire, coorganisée avec la Délégation Wallonie-Bruxelles, Paris et la Croix-Rouge Internationale. (Source Editions Unicité)
Pablo Poblète
Poète, artiste visuel, conférencier, concepteur culturel, président de l’Association Émergence Amazonias, membre de la Francophonie internationale, Cercle Richelieu-Senghor, Paris. Chevalier dans l’Ordre des Palmes académiques. (Editions Unicité)
Pluton-Magazine/2017
Crédit photo Jean -Claude Torrelli
Une promenade en poésie-Saison2/2017