GRANDES CIVILISATIONS : DES CULTURES DE L’INDUS ET DE L’EMPIRE MOGOL À GANDHI, L’INDE FASCINANTE ET ENIVRANTE…

Par Philippe ESTRADE Auteur-Conférencier

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Humanités

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C’est l’une des plus anciennes civilisations du monde, qui offre encore quelques rares vestiges de plus de quatre mille ans. Ici, dans le nord près de l’Indus, les premières populations de l’histoire de l’humanité se sont sédentarisées comme plus à l’ouest entre le Tigre et l’Euphrate et en Égypte. Sans renoncer à son âme profonde, les autochtones ont subi le joug des envahisseurs grecs, arabes, turcs, mogols et européens. Les mogols d’ailleurs fondèrent une brillante civilisation indo-musulmane dans la moitié nord du pays. Vinrent plus tard les Européens attirés par le commerce et les richesses de l’Inde ou « des Indes », comme on le formulait autrefois, attachés à profiter des cendres de l’empire Mogol, en s’appuyant sur les conflits et la rivalité des maharajas, les princes locaux.

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FRONTIÈRE ENTRE L’ASIE CENTRALE ET LE SOUS-CONTINENT INDIEN, L’INDUS N’A PAS ARRÊTÉ ALEXANDRE LE GRAND NI LES INVASIONS MUSULMANES

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L’Indus est un symbole fort de l’histoire indienne, le grand fleuve de près de trois mille kilomètres au nord-ouest de l’Inde, une frontière comme l’est le massif de l’Himalaya au nord, la forteresse frontière née de la collision du sous-continent indien, errant dans l’océan, avec la plaque asiatique. Même Alexandre le Grand, dans sa quête inapaisée de conquêtes, parvint à atteindre l’Indus, le phare de l’Asie lointaine, vers 327 avant J.-C. Cette conquête se réalisa aux portes de l’empire perse où de vastes espaces insoumis s’offraient à lui, des terres inconnues délaissées par les Perses, précisément. Certains historiens estiment aussi qu’Alexandre pensait que l’Indus aurait pu être un bras supérieur du Nil permettant ainsi de rapatrier plus facilement son armée vers l’ouest et l’Égypte.

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Une civilisation épanouie et avancée avant 4000 avant J.-C.

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Déjà, à cette époque, la sédentarisation permit le développement de cultures régionales diverses qui commerçaient entre elles, grâce à un réseau de communication déjà élaboré. La domestication végétale et animale impulsa une véritable civilisation, certes encore archaïque, mais qui maîtrisait la culture du blé, probablement depuis 6000 avant J.-C., et les techniques de la poterie. Peuplé dès l’origine de l’humanité, ce monde de l’Indus fut probablement l’initiateur des  premières règles de l’unité politique et de la planification urbaine pensée. Entre 2600 et 1900 avant J.-C., l’Indus fut remarquablement prospère, et pendant plus de sept siècles, cette région déjà florissante abrita des agriculteurs performants et des artisans expérimentés capables de fournir des biens de qualité destinés au commerce. Le déclin des populations de l’Indus, bien qu’encore mal défini, apparut autour de 1500 avant J.-C. alors qu’émergeaient de nouvelles puissances locales, comme la Mésopotamie, la Perse et l’Égypte pharaonique. Parmi les facteurs évoqués par les spécialistes, la piste d’une baisse sensible voire la disparition des réseaux hydrographiques, accompagnée de tremblements de terre majeurs dans cette région particulièrement exposée à l’activité tectonique mondiale, semble une indication crédible et pertinente.

L’arrivée d’autres peuples aryens qui se fixèrent dans ces territoires de l’Indus, perturbant les équilibres politiques et les routes commerciales, contribua probablement aussi à affecter durablement l’harmonie de ces territoires. Quand ils arrivèrent en Inde, les Aryens apportèrent une riche tradition pastorale et déjà de hauts faits militaires. Les chamanes ou les prêtres introduisirent leur sagesse et leur connaissance des rites dans chaque tribu. Cette colonisation aryenne s’acheva vers le 5e siècle avant J.-C. et ouvrit une nouvelle ère de développement et de croyances.

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La conquête d’Alexandre Le Grand bouscule les équilibres et la domination Perse

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Nombreuses sont encore les zones d’ombre qui jalonnent la vie et l’histoire du grand souverain macédonien. Pour les uns il fut un héros, pour les autres un mégalomane, mais dans tous les cas de figure, Alexandre a servi l’imagerie populaire et les stéréotypes  le présentant comme un roi de conquête dont l’objectif fut d’offrir la civilisation grecque, la référence de l’époque, aux populations primitives sous domination perse. Il utilisa avec succès la redoutable armée bâtie par son père Philippe II pour faire pénétrer si loin de l’Égée et de la Macédoine, le système grec de pensée. Fougueux, original et redoutablement tacticien, Alexandre sut souvent respecter les élites soumises et privilégia plutôt le métissage culturel et politique, lorsque cela était possible, à la brutalité de la contrainte du vainqueur. Ce qu’il parvint à faire jusqu’au fleuve Indus fut tout de même éblouissant, puisqu’il modifia les grands équilibres du Moyen-Orient jusqu’aux portes de l’Asie en affaiblissant durablement le despotisme perse étendu jusqu’en Inde du nord. Alexandre succéda ainsi aux grands noms de la culture achéménide, Darius 1er ou Xerxès.

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Hindouisme et bouddhisme, fédérateurs philosophiques et religieux d’une Inde politique renouvelée

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Attachés à l’hindouisme, dont les textes virent le jour entre 1500 et 500 avant J.-C., les souverains généralisèrent cet ensemble de concepts philosophiques à l’évidence issus d’une tradition orale particulièrement ancienne. Contrairement aux religions monothéistes, l’hindouisme s’illustre par une quantité de croyances, appuyée par une variété de communautés et de sectes pratiquant leur propre culte. Le dharma est un texte moral qui oriente l’homme dans sa vie religieuse alors que le samsara traduit le cycle répété et infini des naissances et renaissances qui ouvrent la délivrance. Brahma et Vishnou, respectivement dieu créateur et dieu préservateur, Shiva ou encore Ganesh, protecteur du foyer, alimentent le panthéon des dieux hindouistes. Une autre voix pertinente se fit entendre au milieu du premier millénaire avant J.-C., face à cette insupportable souffrance humaine, celle de Siddhartha Gautama, mieux connu sous le nom de Bouddha, l’ « éveillé », alors que le système de castes confortant le pouvoir séculier des rois avait atteint son apogée. Cette vision du monde en ordre établi n’était pas admissible ou satisfaisante, jugée même amorale, pour des individus ou classes sociales marginalisés en castes. Bouddha, qui considérait le désir matériel et l’avidité comme source de la misère et des souffrances humaines, devint ainsi le fondateur d’un nouveau discours moral. Né dans un petit royaume situé au pied de l’Himalaya, Siddhartha se retira dans le dépouillement, la solitude pour « abandonner la maison dans une vie sans maison ». Pour lui, la seule issue pour fuir cette soif du plaisir, génératrice de mal-être, c’est le nirvana que l’on peut traduire comme l’extinction de la douleur d’exister et une forme d’abolition de la souffrance. Hindouisme et bouddhisme ont ainsi irrigué les vaisseaux de l’Inde profonde depuis la nuit des temps.

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La conquête musulmane intervint au début du 13e siècle

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Sur un plan politique, des manuscrits de l’époque indiquent que les rajputs qui peuplaient ces régions de la moitié nord de l’Inde, ne possédaient pas d’armée permanente ni d’administration solide. Seule une petite partie était directement soumise au palais, les autres provinces appartenaient à des souverains locaux formant une mosaïque de territoires plus ou moins indépendants. Le télescopage entre la culture musulmane et la culture rajpoute-hindouiste ouvrit le sous-continent indien à une période remarquablement créative pour le nord de l’Inde et le pays tout entier. L’Inde résista près de trois siècles aux assauts de l’islam. Seule la vallée de l’Indus fut soumise à partir du 8e siècle à un islam ambitieux, véhiculé par les arabes conquérants. Puis vinrent par vagues destructrices les Afghans et les Turcs, obéissant à cet islam dominateur.

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DU SULTANAT DE DELHI À AKBAR LE GRAND

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Le sultanat de Delhi, établi par les mamelouks, a pris forme dès le début du 13e siècle et a établi son autorité politique dans le nord du sous-continent indien, du Sind dans l’actuel Pakistan au Rajasthan voisin et au Bengale tout à l’est. La terrible invasion de Tamerlan avec sa redoutable armée turco-mongole pilla le pays, se saisissant du prétexte que les sultans de Delhi toléraient l’hindouisme. Toutefois, la société hindoue se maintint dans sa culture profonde de castes, alors que le pouvoir politique devînt musulman. Avec sa forte tradition artisanale organisée en castes et sa dynamique agriculture, l’Inde était riche et exportait plus qu’elle n’importait. Elle put ainsi accumuler de l’or et des trésors de toute nature qui alimentaient les récits des aventuriers et des voyageurs, suscitant convoitise et appétit divers… La fusion des deux sociétés, musulmane et hindoue, s’est opérée dans un brillant métissage culturel et architectural. Chacun se pénétrant de la réflexion religieuse ou philosophique de l’autre, de nouvelles pensées religieuses apparurent, comme le sikhisme fondé par Nanak au 15e siècle et le soufisme d’inspiration musulmane qui influença aussi la pensée des hindous mystiques et exaltés.

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De Babur à Akbar, le puissant empire mogol

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Babur n’est pas n’importe qui, puisqu’il descend de Gengis Khan par sa mère et de Tamerlan par son père. Une belle carte de visite pour cet aventurier de grande envergure et d’une éclatante intelligence. Il mit fin au sultanat de Delhi en s’emparant des régions de l’Indus puis de Delhi en 1526, avant de soumettre Agra sur les bords de la Yamuna, puis la plaine du Gange. Petit-fils de Babur, Akbar succéda à son père Humayun et devint le premier des grands rois mogols. Il n’y a pas de doute, il fut un véritable génie politique. Il se réconcilia avec l’élite hindoue en lui permettant d’accéder à tous les postes et emplois divers, en réorganisant favorablement le système fiscal et en assurant la protection des paysans face aux abus et à la tyrannie des princes locaux. Sous son autorité directe, Akbar introduisit d’importantes réformes sociales en réorganisant même une distribution plus juste des terres agricoles. Alors qu’il s’attachait la fidélité des princes vaincus du Rajasthan, il épousa une princesse rajpoute et des femmes hindoues. Le grand Akbar sut parfaitement métisser les religions, les cultures et l’art architectural, ce fut l’un des traits caractéristiques de son génie, en bâtissant une maison des religions où furent réunis les docteurs de toutes les confessions, affirmées ou émergentes, dont des jésuites. Son mausolée qui mélange tous les styles architecturaux, et que l’on peut visiter de nos jours à Sikandra près d’Agra, en est le plus précieux témoignage. Alors qu’en France Henri IV parvenait à imposer une trêve dans le conflit religieux, Akbar maintint un niveau de tolérance et d’ouverture culturelle et religieuse sans précédent sur un royaume étendu comme l’Europe, dans lequel vivaient environ 100 millions d’habitants.

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AGRA, LA CÉLÉBRISSIME CITÉ DU TAJ MAHAL

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Avec Delhi, la capitale actuelle du pays, et Jaipur aux portes du désert du Rajasthan, Agra complète le « triangle d’or » culturel et touristique de l’Inde du nord. Le Taj Mahal, témoignage de l’amour d’un souverain pour son épouse, symbolise le pays et fait la fierté des minorités musulmanes dont les ancêtres ont offert ce mausolée, l’un des plus beaux monuments du monde. Autour du 11e siècle, les chroniqueurs ont indiqué qu’une place forte existait déjà sur les bords de la Yamuna qui se jette plus en aval dans le Gange royal irriguant les veines de l’Inde tout entière. Après avoir pris la ville en 1526, Babur s’étonna que la cité, écrasée par la poussière et la chaleur étouffante, ne puisse rivaliser avec la beauté et la splendeur de Delhi. Mais c’est Akbar, encore lui, qui s’y fixa avec sa cour en faisant reconstruire le fort d’Agra. Amis des arts, il réunit les artistes et poètes reconnus mais aussi tous les grands acteurs religieux du pays, musulmans, bouddhistes, hindous et chrétiens.

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Shah Jahan, amoureux pour l’éternité et grand bâtisseur

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Plus discret dans son prestige politique que ses remarquables ancêtres Babur ou Akbar, le souverain Shah Jahan entra dans la postérité grâce au prodigieux édifice qu’il fit édifier au 17e siècle en témoignage de l’amour porté à son épouse Mumtaz Mahal, une délicieuse princesse persane. Quand Shah Jahan s’opposa au clan persan, Mumtaz l’accompagna en exil et prit le nom de Mumtaz Mahal, l’Élue du Harem. Elle n’hésita pas à suivre le roi, avec une fidélité singulière, dans tous ses déplacements officiels et ses campagnes militaires. Mumtaz Mahal perdit la vie en 1631, justement lors d’un déplacement au cours d’une campagne militaire, en mettant au monde son quatorzième enfant. Effondré et fou de douleur, Shah Jahan, l’éternel amoureux, fut inconsolable face à la tragédie et perturbé jusqu’à ses derniers jours. Un collège d’architectes fut alors convoqué, car le roi avait pris sa décision : la construction d’un mausolée à la mesure de son amour, le Taj Mahal, aujourd’hui l’une des toutes premières merveilles du monde.

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AVEC LA COMPAGNIE DES INDES, L’ARRIVÉE DES EUROPÉENS ET DU COLONIALISME, QUE GANDHI FINIRA PAR ABATTRE

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Soucieux que le commerce lucratif des épices ne tombât pas entre les mains des pirates en Méditerranée, Portugais et Espagnols à partir de la fin du 15e siècle cherchèrent par l’ouest une nouvelle route des Indes. Suivirent plus tard les Anglais qui fondèrent la Compagnie des Indes Orientales, puis les Hollandais et les Danois, et enfin les Français, sous Louis XIV, qui implantèrent avec l’impulsion de Colbert la Compagnie des Indes. L’impérialisme naquit dans une rivalité franco-anglaise pour l’essentiel mais les Français ne conservèrent que cinq comptoirs jusqu’en 1954.

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L’éveil du nationalisme et l’indépendance

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L’élite indienne prit conscience de la valeur de sa culture, de ses traditions, de sa riche histoire, de son identité et développa un sentiment d’indépendance vis-à-vis du colonialisme européen dès le 19e siècle. Sous l’influence de Gandhi, une forme de désobéissance civile et une résistance passive, mais déterminée, grandit et exalta les mouvements d’indépendance. Nehru et Gandhi, soutenus par la ligue musulmane et des états princiers, obligèrent les Anglais à proposer une constitution en 1935. Malgré la volonté d’une Inde « unie et indivisible » voulue par Gandhi, les musulmans imposèrent la conception d’un état indépendant islamisé. La partition prévisible dans ce contexte aboutit à l’apparition de deux états en 1947, la République de l’Union indienne et la République islamique du Pakistan, puis le Bangladesh, divisions conduisant à de redoutables massacres intercommunautaires et religieux.

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L’Inde et le Pakistan, frères ennemis des temps modernes

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Disposant de l’arme atomique, les deux nations s’accrochent régulièrement et font trembler la communauté internationale. Le Cachemire bloqué à la frontière de l’Inde et du Pakistan, en refusant de choisir entre les deux nations belligérantes, opta pour l’indépendance. La pénétration de tribus issues du Pakistan conduisit le prince régnant au Cachemire, de culture hindoue, à solliciter le soutien et l’aide militaire de l’Inde contre les attaques du Pakistan, et à accepter le rattachement avec l’Inde. Un cessez-le-feu intervint en 1949, mais depuis, le territoire du Cachemire est partagé entre l’Inde et le Pakistan sans pour autant que des frontières précises fussent établies. Aujourd’hui encore, comme un volcan menaçant, des secousses régulières et inquiétantes à caractère militaire agitent régulièrement la région.

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AU SOMMET DU TOURISME MONDIAL, RETOUR SUR LE TAJ MAHAL : UN MAUSOLÉE DE MARBRE BLANC IMMACULÉ POUR SURVIVRE À LA DOULEUR

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C’est l’une des adresses culturelles et historiques les plus saisissantes sur la planète. On se presse du monde entier pour admirer le Taj Mahal, le mausolée symbole d’un l’amour fou. Des milliers d’ouvriers de tous les corps de métiers, 20 000 précise la chronique, se sont pressés sur ce colossal chantier pendant près de 22 ans, à partir de 1631. Les plus grands artistes, des sculpteurs et des calligraphes sont venus sur les bords de la Yamuna pour décorer les différentes pièces, les niches raffinées et les portails ouvragés de la chambre mortuaire qui abrite la belle tant aimée. Le souverain les fit venir d’Occident, de Venise et de France, dont Augustin, orfèvre à Bordeaux, de Perse, de Turquie et de Samarkand, la puissante et prestigieuse voisine. Le Taj Mahal éclipse tout autour de lui, les mosquées annexes, les bassins et les immenses jardins doucement parfumés. La largeur des bassins fut précisément calculée pour que le mausolée s’y réfléchisse  dans sa majesté et toute sa splendeur immaculée. Fascinant, même envoûtant, il est  édifié sur une terrasse de marbre de cent mètres de côté, et adopte un style perse, puisque la reine était issue de l’aristocratie persane. Au-dessus du colossal dôme bulbeux qui coiffe le mausolée comme une auréole, quatre minarets sobres et élancés jaillissent et percent le ciel chargé et coléreux de la mousson. De nos jours, c’est dans la crypte secrète que les époux royaux reposent dans deux tombes plus intimes que le décor de majesté du mausolée rehaussé de pierres précieuses et de guirlandes florales sculptées. Cette ornementation délicate, parfois exubérante, s’exprime autour des porches sous forme d’arabesques et de calligraphies reprenant des versets du Coran.

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Un romantisme totalement désespéré

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À l’origine, Shah Jahan devait être inhumé dans une copie du Taj Mahal réalisée en marbre noir et disposée face au tombeau de sa belle, de l’autre côté de la rivière. Les finances du royaume et le poids de la dépense ne l’ont pas permis, et le roi repose donc auprès de sa tendre épouse. Le Taj Mahal demeure l’édifice d’inspiration islamique le plus abouti de tout le sous-continent indien. Sa blancheur saisissante sous le plein éclat de midi s’adoucit de teintes rosâtres au crépuscule sous un ciel de mousson. Alors, ce joyau de l’architecture hindoue d’influence musulmane se révèle à la foi et à l’esthétique et incarne en quelque sorte une forme de romantisme totalement désespéré. Au soleil couchant, le Taj Mahal prend ses quartiers pour la nuit. Sous la caresse d’un petit vent du soir et de la lumière céleste, son reflet paraît alors frissonner dans la Yamuna puis il s’assoupit avec pudeur à la mémoire de Mumtaz Mahal, la bien-aimée, et de Shah Jahan, l’éternel inconsolable…

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Par Philippe Estrade.

Pluton-Magazine/2019

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