YOUSSEF, de Ramlia à Merzouga (L’homme qui réalise ses rêves)

« Le monde est sublime livre d’histoire. » Michèle JULLIAN

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Comment naissent les amitiés ? Celle entre Youssef et moi est née d’une rencontre improbable, fin 2021, sur le tournage de  Zodi et Tahu, frères du désert sur la place de Merzouga. Je photographiais Alexandra Lamy, Youssef attendait la fin de l’épidémie de Covid pour ouvrir les portes de son sublime hôtel-boutique DESERT VILLA. Quelques jours plus tard  test Covid oblige  on se retrouvait par hasard dans un labo de Guéliz, à Marrakech. La suite s’imposa d’elle-même : DESERT VILLA serait désormais mon havre de paix à Merzouga. S’ensuivront d’interminables, belles et enrichissantes conversations.

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Youssef est un vrai personnage de roman, avec les pieds bien ancrés dans le sable de son oasis natale, RAMLIA, mais surtout dans la réalité de ses racines ancestrales nomades. Je crois que nous sommes tous un peu « d’où nous venons ».

Youssef appartient à la tribu des Aït Khebbach, tribu qui fut, durant des siècles, au centre de la vie politique, économique et sociale du Maroc, et, sous-tribu des guerriers Aït Atta tant redoutés par les français pour leurs « rezzou » (razzia) féroces. Durant toute la colonisation, les Aït Khebbach circulent sur tout le territoire français rattaché à l’Algérie. Vers 1940, en raison de problèmes frontaliers entre France et Maroc, ils commencent à se sédentariser de Boudnid à Tafraout et Sidi Ali, mais dès 1956, à partir de l’indépendance du Maroc, ils se trouvent amputés des 2/3 de leur territoire, qui reviennent à l’Algérie française. Ils s’enrôlent alors massivement dans l’armée marocaine pour participer à la « guerre des sables » après le refus de l’Algérie de négocier les territoires amputés. Autrefois craints et respectés, les Khebbach sont aujourd’hui commerçants, nomades, agriculteurs. Ils essayent toutefois de vivre en gardant les coutumes nomades de leurs ancêtres.

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Quel est le sens du mot Khebbach pour toi  ? je demande à Youssef

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−  Khebbach veut dire « scratching », celui qui égratigne. Ils étaient forts dans le passé. Aucune humanité envers leurs ennemis. Ils étaient en éternelle compétition avec les autres tribus descendant d’Aït Atta et d’Aït Merghad, et craints de tous. Au cours des guerres ou des attaques entre tribus, ils pillaient tout : animaux, argent. Pires que les autres tribus d’Aït Atta, les Khebbach étaient dangereux. De vrais hommes, avec un grand H, me dit Youssef en riant. Encore aujourd’hui, comme le prouve cette anecdote : un jour, un guide amène des clients pour boire le thé chez un vieil Aït Merghad. Le vieux demande au guide à quelle tribu il appartient. Le guide lui répond : “ Khebbach”. L’Aït Atta, aussitôt, le chasse ! Voilà, mais c’est ma tribu, que je considère un peu comme une tribu de gitans.

L’ethnologue Claude Lefébure écrivait : « Le terme de Khebbach se rapporte au fait de dessiner sur le sol et à l’action de gratter, traduits parfois par “ gens de griffes”. Évocation coloniale faisant référence au travail des Khebbach dans les mines dont celle de Méphis, située à dix-sept kilomètres de Merzouga, qui fut l’un des lieux d’extraction du plomb, du quartz et du khôl. Ces mines furent exploitées de manière intensive par les français jusqu’en 1965. Si une partie du site est abandonnée, il semblerait que des mineurs marocains y travailleraient encore aujourd’hui, pour le minerai de plomb.

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−  Quel sens accordes-tu à ces mots : « appartenance à la tribu » ?

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Est-ce vraiment tout ? Être un Khebbach est une vraie identité mais sur quel territoire ? Celui-ci n’est plus délimité par la topographie (terme amusant, Youssef a précisément étudié la topographie à l’université), ses frontières sont avant tout « sociales » aujourd’hui.

  • Aujourd’hui, l’essentiel est d’être un Berbère amazigh, c’est tout.

− Comment les Berbères amazigh ont-ils accepté la culture arabo-musulmane au VIIe siècle  ?

  • Ils ont accepté l’islam, imposé non par des guerres de conquête mais par la « Futuhat Islamia », en principe, guerre menée au nom de Dieu pour faire parvenir son message. « Futuhat Islamia » est un mot de paix, c’est celui qui « ouvre les portes » au lieu de « casser les portes. » Pourtant les Arabes, avec ce mot de paix, ont «  cassé les portes ».

J’évoque la question, intrigante pour moi, des tatouages dont on dit qu’ils sont en principe interdits par l’islam et que portent encore aujourd’hui beaucoup de femmes nomades.

  • Avant le 11e siècle (plus tard, les Berbères sont déjà convertis à l’islam), on raconte – tel un conte des mille et une nuits  qu’un sultan arabe exigeait de passer chacune de ses nuits avec une femme berbère différente et vierge. Le lendemain, il lui imposait un tatouage, comme signe d’appartenance. Pour garder la virginité de leurs filles, les parents décidèrent alors de tatouer eux-mêmes le corps de leurs filles. Ainsi, déjà tatouées, elles ne seraient plus soumises au désir du sultan. À la mort de celui-ci, le tatouage devint tradition. Après le mariage, il est symbole d’appartenance au mari. Et donc de respect. C’est ainsi qu’est née cette coutume du tatouage. Une fille non mariée ne sera jamais tatouée.

Ma mère est allée à la Mecque avec son tatouage, me dit encore Youssef. Chez beaucoup de Berbères, l’identité est plus forte que la religion. Pourtant, aujourd’hui, et depuis les années 90, les filles ne se tatouent plus ; et si elles le font encore, c’est avec du henné et du safran pour des tatouages éphémères qui ne durent pas plus d’une semaine. Sur l’interdit par l’islam ? le principe est le suivant : « Ton corps n’est pas à toi, il appartient à Dieu, alors tu n’as pas le droit de le modifier. »

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– Où vivent les Aït Khebbach ?

Tous les Aït Khebbach sont nomades ou semi-nomades, on ne les trouve que rarement à l’intérieur des kasbahs. Ils vivent normalement proches de leurs animaux, principalement des troupeaux de chèvres, et transhument d’un endroit à un autre, en fonction des pâturages.
Chez nous, les animaux font partie de la famille. On ne les tue que rarement, sauf à certaines occasions, comme l’aïd-el-Kébir qui commémore le sacrifice que Dieu a demandé à Abraham pour éprouver sa foi. Ceux qui possèdent les dromadaires sont les « bourgeois des nomades ». Un dromadaire coûte à peu près l’équivalent du prix de vingt-cinq chèvres. Un mâle coûte environ 1500 euros, tandis qu’un bébé dromadaire ne coûte que 300 ou 400 euros.

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Notre conversation à bâtons rompus avec Youssef a lieu à Désert Villa, autour du thé, puis, plus tard, sur la piste qui mène à l’oasis de Ramlia, village de ses parents − piste dont Youssef me dit qu’elle me transportera sur une autre planète, tant les paysages y sont grandioses, quasi fantasmagoriques.  Le « vrai désert », me confirme Youssef. Avec ici et là, un puits creusé dans le sable pour abreuver les animaux et les hommes en déplacement. L’œil perçant de Youssef me signale un bébé dromadaire allaitant sa mère. Je m’inquiète de les voir loin de toute habitation. « Ne t’inquiète pas, un dromadaire retrouve toujours le chemin d’où il vient. S’il vient d’Algérie, il retournera en Algérie ! ». Nous sommes quasiment à la frontière algérienne justement, Youssef m’indique des baraquements occupés par des militaires. « Si on s’arrête ici, dans la minute, ils seront sur nous. Il y a aussi des radars un peu partout ».

Arrivés à Ramlia sous une chaleur écrasante, Youssef me mène jusqu’au système d’irrigation qui achemine l’eau de puits en puits, du désert jusqu’au village. « Un système d’irrigation auquel mon grand-père a participé en 1940, ce qui lui a donné accès à l’eau ainsi qu’à la possession d’une parcelle de terrain, comme à tous les autres nomades ayant participé à l’élaboration de ce système.  Beaucoup plus tard, des Japonais sont venus pour le rénover. Ils n’ont pas réussi à faire mieux que les nomades ».

Youssef est un conteur prolixe, j’ai peine à le suivre avec mon stylo et mes notes. Il plonge dans sa petite enfance, celle où – avant-dernier d’une famille de neuf enfants − il vécut jusque l’âge de douze ans sous la tente, avec sa grand-mère, à une quinzaine de kilomètres de la maison du village. « Pour manger, ma grand-mère nous préparait de la poudre de fromage de chèvre mêlée à des dattes, pour les protéines, pour le calcium, on buvait du lait de chèvre. Mon grand-père, lui, travaillait dans les mines de khôl situées à quelques kilomètres de Ramlia, il gagnait aussi un peu d’argent en ramassant du bois pour le hammam de Rissani. On ne connaissait pas la couleur de l’argent. Si on avait un problème, on vendait une chèvre. Avec des dattes sous la tente, on se sentait riches. Je me souviens que pour lire l’heure, mon père comptait ses pas sur l’ombre que le soleil projetait au sol .

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À l’âge de 13 ans, je regarde la télévision en noir et blanc, pour la première fois de ma vie, dans un village voisin de Ramlia.  C’était  en 1998, un match de foot Maroc/Norvège. Je n’oublierai jamais cette nuit-là : Maroc/Norvège 2/2 à égalité.

C’est vers l’âge de 10 ans, que me vient l’idée de construire un jour un hôtel. Une personne très compatissante avait l’habitude de nous donner à manger, à nous, les gamins nomades. J’ai compris alors que si je voulais, à mon tour, donner à manger aux autres, il me faudrait devenir propriétaire d’un hôtel, pour y accueillir et nourrir les gens de passage. Un rêve que j’ai toujours gardé en tête.

Près de la piste, passaient souvent des étrangers avec des 4×4 : des Français, des Espagnols, des Portugais. Ils nous donnaient des vêtements, de seconde main, des tee-shirts, des chaussures. Le paradis pour nous !

En 1999, je quitte le village de Ramlia pour aller en internat à Rissani. (Le plus sale hébergement du monde, souligne Youssef, on était nourris, et logés pour seulement 10 euros, sorte de garantie au cas où on aurait cassé quelque chose). Les lits et matelas étaient infestés de puces et sentaient encore l’urine des occupants précédents. C’est l’enfer. Ça pue. On doit amener nos propres couvertures pour ne pas mourir de froid.

C’est au cours de vacances scolaires trimestrielles que germe en moi l’idée d’être guide. Il y avait pas mal de passages de touristes alors à Ramlia, sur la fameuse piste du Paris-Dakar, par Ouzina et Taouz. Beaucoup de conducteurs avaient des problèmes avec leur 4×4 pour traverser l’oued Gheghis souvent à sec, et aussi à cause du « fech-fech » (la poussière de sable comme de la farine). Nous, les gamins, nous leur venions en aide. À cette époque ce n’étaient pas encore de flambants 4×4, mais souvent de vieilles jeeps. Malins, nous avions acquis quelques connaissances pour gagner un peu d’argent : on bloquait le lock des jantes (là faut pas me demander d’expliquer), ce qui rendait le passage encore plus compliqué pour les conducteurs, et donc, la nécessité absolue pour eux de faire appel à notre aide. On était un peu voyous aussi, on avait appris à dire en français et en espagnol, « la piste principale est très difficile, surtout pour franchir l’oued Gheghis, je connais un autre endroit pour traverser ». On nous faisait confiance, on habitait là. On nous donnait des bonbons, des vêtements et puis de l’argent aussi qu’on donnait à la mère pour acheter de la farine. Des billets qu’elle rangeait à l’intérieur du Coran. Tout le monde y avait accès, mais jamais personne n’aurait osé y toucher.

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Au lycée, je choisis « Sciences expérimentales » et trois années plus tard j’entre à l’université de Meknès. Non pour apprendre un métier, mais juste pour l’éducation. (Là, je retrouve le Youssef que j’ai appris à connaître au cours de mes trois derniers voyages, celui qui accorde une importance primordiale à l’éducation avant le diplôme « pour faire du fric »).

Je savais qu’un jour, je ferai autre chose que ce à quoi mon père me destinait : être professeur. À Meknès, toutes les portes sont ouvertes : Géologie, Biologie, Médecine Littérature, Philosophie. J’aurais pu être médecin, mais, je n’ai pas été bien orienté − ce qui est un réel problème en général au Maroc, où l’on n’encourage pas assez les enfants à avoir confiance en eux-mêmes – donc, j’ai choisi Topographie. Le genre de diplôme qui débouche automatiquement sur un travail dans le gouvernement ou dans le privé.

Mais Youssef a le tourisme en tête. En 2002, son père vend ses chèvres, agrandit sa maison de Ramlia et verse une avance sur un terrain de Merzouga, celui sur lequel sera construit plus tard, le « Désert Villa Boutique- Hôtel ». S’ensuivent des années de travail intense. De voyages en Mauritanie, au Burkina Fasso, au Pays Dogon, au Sénégal, Des trips de plus d’un mois et demi, avec des passionnés d’Afrique, toujours des hommes retraités, français, italiens ou américains. Des randonnées de milliers de kilomètres avec son 4X4, celui-là même avec lequel nous partons pour Ramlia aujourd’hui. Plus de 700 000 kilomètres au compteur.  Reviendra-t-il automatiquement à zéro et retrouvera-t’il ainsi sa jeunesse d’antan  ? se demande Youssef en riant.

Ces circuits en Afrique lui font prendre conscience de la vraie pauvreté.

− Je me suis dit alors que je vivais au paradis au Maroc. Et cela m’a littéralement sauvé de toute envie d’émigrer en Europe.

Après l’Afrique, et grâce à sa belle expérience du voyageurs, Youssef a l’opportunité d’aller travailler une année en Thaïlande pour une « agence de voyages internationale » : accueil des groupes à l’aéroport, réservation d’hôtels, transferts, trekkings, toujours en double avec un guide thaïlandais. L’agence cherchait un Français, alors pourquoi pas un Marocain expérimenté parlant français ?  Youssef apprend ainsi à organiser des « tours » de façon plus professionnelle qu’au Maroc et avec des clients de prestige, certains même travaillant à la Maison Blanche.

Lorsque, au cours de notre première rencontre à Désert Villa, Youssef évoquait ce séjour en Thaïlande en 2011/2012, j’éclatai de rire. J’habitais Chiang Mai à cette époque. On s’est sans doute croisés sans le savoir.

Je ne peux m’empêcher de lui poser la question :

  • Quels rapports avais-tu avec les Thaïlandais  ?

Youssef rigole : « Ne jamais faire confiance à un Thaïlandais ».

 Je lui explique alors le principe du « Ying laeaw ko ying » : « tue en souriant » … Pays du sourire oblige ! 

Puis c’est le retour au pays natal, la création de l’agence de voyages Roughtours et la construction de DESERT VILLA, le rêve d’enfance de Youssef se réalise enfin..

  •  Il y a deux choses que je ne te pardonnerai jamais, avait prévenu mon père : la première : de contracter un crédit auprès d’une banque. En effet, le Coran condamne le prêt à intérêt sauf sous certaines conditions très précises.  « La seconde : de toucher des commissions, sur ce que tes clients achètent dans les boutiques ». C’est un rituel au Maroc : les guides touchent des bakchiches de la part des boutiquiers sur tout ce que leurs clients achètent au cours de leurs circuits.

Youssef est un homme de principe, c’est ce que j’aime chez lui : il respecte son père et ses enseignements. Mais alors, dans ces conditions, comment emprunter sans payer d’intérêts considérés comme « haram » par l’Islam ?

  • Tout est question de confiance, me répond Youssef, et de bonne réputation. C’est primordial. Mon père est connu de toute la région, ce qui – en tant que fils d’Ali − me fait gagner la confiance de toute la communauté. J’emprunte sans intérêt. Et puis j’ai gardé mes contacts du temps de l’université. Beaucoup de mes anciens camarades ont réussi dans différents domaines, en tant qu’entrepreneurs, gérants de sociétés etc. ils m’apportent aide et conseils, tandis que moi je m’occupe du design de « Désert Villa ». Il me faudra environ trois années pour que se réalise mon rêve d’enfant, ce « boutique-hôtel » de 10 chambres au pied des plus belles dunes du Sahara à Merzouga.
  • C’est quoi, ta philosophie de la vie ,Youssef  ?

− S’appuyer sur le passé, ne jamais l’oublier et vivre le moment pour construire l’avenir. 

 Belle devise !

−  Après quatre ou cinq ans dans le domaine du tourisme, je suis devenu un véritable « addict » Le tourisme est dans mon ADN maintenant, alors, une autre de mes devises : porter au-dessus de tout, le sens du devoir et de la probité ».

Moi, cliente récidiviste de Désert Villa, j’apprécie la chaleur de l’accueil fait aux visiteurs venus du monde entier, l’attention apportée à chaque détail de la décoration des chambres et des salons, l’inventivité et la sophistication de la cuisine. Youssef a même conçu des doubles vitrages, pour modérer l’ardeur du soleil du désert. Et contrairement aux autres établissements en général, les glaçons sont faits d’eau minérale et les légumes sont lavés à l’eau bouillie. Certains voyageurs ont gardé de mauvais souvenirs de « tourista » après avoir mangé des salades marocaines ! Celles de Désert Villa sont assaisonnées au vinaigre balsamique. Digne de la Mamounia de Marrakech.

  • L’important n’est pas ce que je gagne, continue Youssef,  mais ce que j’apporte comme bonheur à mes hôtes. Nous avons une responsabilité  Amar l’artiste avec lequel je travaille en étroite collaboration et moi-même – nous sommes les ambassadeurs de notre région.

Eh bien, parlons justement de Merzouga, autrefois petit village paisible de nomades sédentarisés, devenu un hub du désert depuis la création d’une route goudronnée en 2002. De très nombreux hôtels ont vu le jour le long des dunes pour loger les voyageurs qui viennent y vivre « l’aventure du désert ». Malheureusement, une grande partie de ces auberges ont été construites sur une zone inondable, tout le monde se souvient des terribles inondations en 2006 qui ont endommagé beaucoup de constructions locales. Ce tourisme de masse pourrait avoir un impact écologique désastreux sur la dune dorée de l’Erg Chebbi, qui subit les assauts bruyants des quads et buggies, dernières tendances mode dans le désert, sans parler de la multiplicité incontrôlée des bivouacs (tentes dans les dunes)

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Merzouga n’est malheureusement qu’une étape vers « la nuit au bivouac » (où l’on ne contrôle pas trop votre identité : et, du coup, paradis des séducteurs en chèche !). Il faudrait inciter les voyageurs à séjourner plus longtemps à Merzouga plutôt que de la réduire à une simple étape-éclair, et puis aussi limiter la taille des groupes – toujours trop bruyants − des visiteurs. La publicité lancée par tous les acteurs du tourisme de la région, n’est-elle pas : « Venez vous ressourcer dans le silence du désert » ? Dans un avenir proche, le ministère du tourisme marocain pourrait bien imposer certaines contraintes nécessaires afin de préserver l’identité de Merzouga.

Youssef et Amar ont des rêves de festival multiculturel pour faire découvrir aux visiteurs la véritable âme de cette région du monde. Ce sera l’objet d’un autre article.

Avec eux, j’ai appris l’essentiel : qu’il faut toujours se battre pour réaliser ses rêves d’enfant.  Et avoir des rêves plus grands que soi.

On reparlera une autre fois de « Friends of Nomads », une association créée par Youssef, « pour aider les enfants de nomades à accéder au savoir et pourquoi pas, à « rêver » leur avenir ».

Merci à toi Youssef.

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Michèle JULLIAN

Le monde est sublime livre d’histoire.

Pluton-Magazine/2023.

Michèle Julian:

LA VIE EST VOYAGEUSE : De calais à Londres puis autour du monde avec mes enfants pour atterrir à Paris. Mariée à Marcel Jullian. Un petit tour par France Inter (la vie de près, Un jour, Écran Total), par la télévision (écriture de séries, Beaumanoir entre autres). Une grande pause en Thaïlande pour y enseigner le français et l’anglais (à des réfugiés de Birmanie)…le monde est rond il n’y a jamais de retour à la case départ…

J’aime les langues, l’écriture, la photo et les voyages pardessus tout.

http://www.michjuly.typepad.com/

3 comments

Séduit sur ta page FaceBook par ce que tu nous apprends de Youssef et sur ses remarquables réalisations dans le désert, cet article me conforte dans la volonté d’en apprendre plus encore sur ce passionnant personnage. Bravo pour le contexte historico-géo-politique que tu décris très bien. Vivement la suite !

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