Entre les lignes-B – Le Contrat d’Ella BALAERT

Par Dominique LANCASTRE

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Dans ce roman d’une très grande originalité et qui nous captive dès les premières pages, Ella BALAERT renoue avec la tradition des romans baroques. On pourrait même qualifier ce roman de roman dans un roman.  L’auteure tisse une toile d’araignée dans laquelle le lecteur se retrouve piégé et au fur à mesure que l’histoire avance et qu’elle prend plusieurs directions, le lecteur se trouve confronté à des situations qu’il essaie de suivre et dont il tente de comprendre la finalité.

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Mais c’est sans compter sur l’ingéniosité de l’auteure qui a construit cette brillante histoire d’une façon assez extraordinaire. Car il faut le souligner, la structure de ce roman est totalement différente de celle des romans que l’on croise d’habitude. Trois grands titres : Le chant du cygne, Le couplet du canard, Le silence du phénix, avec des chapitres intitulés Parenthèse qui renforcent la polyphonie, un véritable labyrinthe miroir. Ella BALAERT cherche-t-elle à nous embrouiller ? Certainement non. Il se passe beaucoup de choses.  Tout a son importance dans les mots et dans ce que dit tout un chacun dans ce roman.

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Nous sommes dans le domaine romancier et l’auteure nous tisse une histoire tout à fait dans la tradition du roman.  L’élaboration d’un programme de salon du livre un peu particulier laisse le lecteur ébahi par tant de finesse dans la rédaction. De même, la quatrième de couverture ne révèle rien du contenu du roman, que le lecteur découvre au fil des pages. Si on est tenté de mettre de côté le roman par moment, c’est pour mieux digérer le talent de l’auteure. Car on y revient vite sans perdre le fil conducteur. Là où l’auteure excelle, c’est quand elle crée ce lien avec le lecteur en lui distillant des informations qu’il doit analyser. Le lecteur est moins passif que dans certains romans où tout lui est jeté en pâture.

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Dans Le Contrat, le lecteur joue un rôle, et ce rôle est amplifié par le fait que les repères se trouvent faussés mais tout reste clair dans l’esprit du lecteur qui essaie de comprendre où il est. Ne l’oublions pas, j’ai bien dit que l’auteure tisse une toile d’araignée et quelque part Ella Balaert s’amuse avec nous à la manière d’une fée.

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Les personnages que l’on croise sont tout à fait particuliers mais d’une particularité presque démoniaque. L’auteure explore avec brio le côté sombre des hommes car en définitif nous avons tous en nous ce côté sombre et il suffit de peu pour qu’il prenne le dessus et nous pousse à commettre des actes d’une perfidie extrême.  

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Le Contrat est certainement un roman qu’il faut absolument lire pour son originalité mais aussi du fait qu’il se démarque des publications que l’on croise en général. C’est un travail remarquable de rédaction et de créativité. C’est absolument réjouissant de rencontrer ce genre de roman qui nous coupe de la routine littéraire imposée par le diktat littéraire et de se laisser plonger dans une atmosphère où l’auteure s’investit pleinement dans une construction livresque d’une œuvre fictionnelle de toute beauté. Bravo à l’auteure de nous avoir livré ce texte !

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Mais me direz-vous, de quoi s’agit-il ? Devrais-je vous laisser dans le doute sans vous tenir par la main et vous inviter à tourner les premières pages pour découvrir le secret de cette construction livresque. Eh non ! Voilà un petit extrait :

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[…] Je t’écoute

Résumons où vous êtes, dites-moi si je me trompe. Votre personnage de Christophe, éditeur peu scrupuleux apparemment, a proposé à Jeanne, une autrice complètement paumée au plan amoureux et artistique qui l’attire, de signer un contrat type faustien par lequel elle s’engage à lui livrer un texte qui sera son dernier opus, c’est ça ? […]

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. Par Dominique LANCASTRE

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ISBN 978-2-7210-0936-4 Prix 20 euros

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À la découverte d’Ella BALAERT

[…] J’ai passé mon enfance à Avranches, face au Mont Saint-Michel. Puis vinrent l’adolescence à Rouen, les études à Paris, un passage au Quesnoy, dans le Nord, un autre plus long à Senlis, en Picardie. Et depuis quelques années, enfin, longtemps désiré, le retour à la mer et au golfe normand-breton : je me partage désormais entre Paris et les Côtes d’Armor […]Biographie | Le site d’Ella Balaert

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