GRANDES CIVILISATIONS: il y a près de 5000 ans naquit en Egypte la civilisation la plus longue et la plus brillante de l’antiquité.

Par Philippe Estrade



Humanités

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La culture pharaonique a irrigué l’Égypte ancienne et le bassin méditerranéen oriental près de 3000 ans, à partir de 2700 avant J.-C. avec l’Ancien Empire jusqu’aux souverains Ptolémée hellénistiques, au 4e siècle avant J.-C.

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AVEC LA NAISSANCE DE L’ANCIEN EMPIRE, IL Y A 4700 ANS, S’OUVRE LA FASCINANTE AVENTURE PHARAONIQUE

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Avec l’ancien Empire, qui couvre l’essentiel du troisième millénaire, de 2700 avant J.-C. à 2200 avant J.-C., l’Égypte pharaonique, dans le prolongement d’une période archaïque qui vit l’apparition d’un premier État élaboré, s’organisa d’une manière stupéfiante pour offrir à l’humanité une civilisation fascinante, la plus avancée à l’époque, de l’Afrique méditerranéenne au Croissant fertile entre Tigre et Euphrate. Cette grande aventure pharaonique qui berce toujours notre imaginaire s’est fixée pendant 30 siècles, grâce à une organisation politique sans précédent, un panthéon de dieux éblouissants et le Nil, un fleuve généreux qui sut fertiliser les territoires qui le longèrent de la Nubie dans le grand sud à son delta, terre du papyrus, tout au nord, sur la Méditerranée.

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Memphis, première capitale élaborée des Pharaons

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Erigée dès le début de la grande aventure des souverains d’Égypte, Memphis fut fondée à l’entrée même du delta du Nil par le roi Ménès, 3000 ans avant J.-C., au sud du Caire, la capitale actuelle du pays. L’activité politique, religieuse et commerciale se développa sur les bords du fleuve et dans la partie septentrionale du royaume, après que Memphis eut été érigée au bord du désert libyque, protégée par une palmeraie clémente. Naturellement, cette capitale disposa de sa propre nécropole royale afin d’y inhumer ses souverains, les membres de la cour et ceux de l’administration comme les scribes et les grands prêtres. C’est à Saqqarah, au sud de Memphis, à deux pas du désert, que se fixèrent les pharaons et les plus hauts dignitaires de l’État pour le grand voyage dans l’au-delà.

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Saqqarah, le premier édifice en pierre de l’humanité

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Ramsès II, le plus grand bâtisseur de l’histoire pharaonique

Bien avant que Djoser n’eût modifié le cours de l’histoire en édifiant la pyramide de Saqqarah, probablement le premier édifice en pierre de l’histoire de l’humanité, rois et personnages majeurs de l’administration des toutes premières dynasties furent enterrés dans des mastabas, sépultures rectangulaires archaïques réalisées le plus souvent en briques crues. L’érection de la pyramide à degrés de Saqqarah et de son complexe, toujours visibles de nos jours à une vingtaine de kilomètres au sud du Caire, constitua un tournant dans l’architecture funéraire égyptienne. C’est le pharaon Djoser, fondateur de la IIIe dynastie, qui confia au savant et architecte Imhotep la construction de la pyramide destinée à l’abriter dans son repos pour l’éternité. La pyramide, qui dispose de six degrés, réalisée pour la première fois avec des blocs de pierre, est toujours dressée 5000 ans après sa construction et continue de laisser les visiteurs subjugués par son âge, ses dimensions et sa sobre beauté. D’ailleurs, des graffitis attestent que dès le Moyen-Empire, les Égyptiens éprouvaient déjà un émerveillement devant l’emblématique complexe funéraire de Djoser. En rompant avec les mastabas, tombeaux primitifs, Imhotep livra cette pyramide à degrés qui permit à Pharaon d’atteindre l’immortalité et l’éternité en montant au firmament de la nuit. Premier gouverneur de la IIIe dynastie, Djoser fut en quelque sorte le fondateur de l’Ancien Empire, et son architecte Imhotep, dont la réputation perdura des siècles dans la mémoire des Égyptiens, s’illustra dans l’histoire comme un représentant majeur de la civilisation pharaonique, toutes périodes confondues. La maîtrise de la construction de la pyramide de Saqqarah ouvrit la faste période des pyramides du plateau de Gizeh, de nos jours aux portes du Caire.

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Tombeaux des pharaons fixés sur le plateau de Gizeh, les pyramides percent le ciel du Caire avec majesté

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Saqqarah, l’œuvre de Djoser et d’Imhotep, probablement le premier édifice en pierre de l’humanité

Le ciel cairote offre à l’humanité l’unique monument toujours debout, la pyramide du pharaon Khéops, issue de la liste des fameuses Sept Merveilles du monde, un inventaire dressé a priori par Philon de Byzance vers 250 avant J.-C. C’est autour de 2550 avant J.-C. que Khéops fit ériger son tombeau, une pyramide qui abandonna les terrasses, comme à Saqqarah, au profit d’une surface géométrique lisse recouverte de calcaire blanc. C’est une œuvre à la fois colossale et exceptionnelle parvenue jusqu’à notre époque, dotée d’une base de 230 mètres et de plus de 146 mètres de hauteur. Selon la chronique, environ 100 000 ouvriers participèrent à l’érection de la grande pyramide et des pyramides annexes. Ils furent logés dans une ville édifiée à proximité sur le plateau désertique. Avec le grand sphinx voisin et les deux autres pyramides des souverains Khéphren et Mykérinos, demeures éternelles pour les rois, le plateau de Gizeh abrite le plus célèbre ensemble monumental de l’histoire.

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Une barque solaire pour le voyage funéraire de Khéops dans l’au-delà

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Enfouie depuis 4500 ans au pied de la pyramide de Khéops, la plus grande des trois pyramides sur le site désertique de Gizeh, la barque solaire ne fut en fait découverte par hasard qu’en 1954 lors d’un programme de fouilles archéologiques. Ce sont 1224 pièces détachées de la barque qui reposaient ainsi dans une fosse. Selon les égyptologues, la barque arriva assemblée par la chaussée cérémoniale afin de conduire le corps du pharaon dans sa chambre funéraire au cœur de la grande pyramide. La barque solaire fut démontée pièce par pièce pour être à son tour ensevelie dans une fosse qui jouxte la pyramide. La proue et la poupe présentent la forme d’une tige de papyrus, l’or du delta du Nil, alors que la cabine royale rappelle des tiges de canne. Dix rames, cinq à bâbord et cinq à tribord, furent également retrouvées sur le site. De nos jours, la barque solaire à nouveau assemblée, associée par certains spécialistes au voyage funéraire de Khéops alors que d’autres privilégient la course quotidienne du soleil, peut être admirée dans un bâtiment qui la protège, adossé à la grande pyramide.

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Face aux pyramides, le grand Sphinx surveille le flot ininterrompu des visiteurs

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La pyramide de Khéops perce le ciel cairote depuis 4500 ans

Ordonné sur la voie sacrée qui conduit à la pyramide du pharaon Khéphren, et représentant probablement le visage de Khéphren lui-même, l’énigmatique Sphinx fixe l’Est depuis 4500 ans, bien que certains spécialistes à priori forts sérieux, lui donnent 10 000 ans… Le Sphinx qui se dresse à quelques centaines de mètres des pyramides est aligné de sorte que le soleil, lors des équinoxes, vienne caresser à la fois le temple à ses pieds et la face sud de la pyramide de Khéphren. Selon les égyptologues, il ne fait absolument aucun doute qu’il ne s’agit pas d’une simple coïncidence. Les architectes du pharaon visaient un but précis et non pas celui de profiter d’un excédent de pierres demeurées dans la carrière après l’extraction des blocs destinés à la construction des pyramides. C’est le sable qui, en enfouissant le Sphinx, l’a protégé des intempéries et du poids des millénaires. Avec un corps de lion et un visage humain qui porte le némès, la coiffe royale revêtue du symbole de la déesse cobra, il a perdu son nez détérioré pendant l’époque arabe au 14e siècle, et n’a naturellement jamais servi de cible aux fantassins de Napoléon, comme l’a véhiculé une rumeur intarissable. Le soir, sur le plateau de Gizeh, un spectacle son et lumière enflamme les pyramides et précisément le Sphinx. Alors, sa voix grave et solennelle invite à pénétrer dans les tombeaux royaux avec frisson, émoi et pudeur.

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LE NOUVEL EMPIRE, L’ÂGE D’OR DE LA CIVILISATION PHARAONIQUE

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Les colonnes du temple de Ramsès III à Médinet Habou offrent encore de délicieuses traces pastel.

Entre l’Ancien Empire illustré par la culture des pyramides, dont Saqqarah et Gizeh furent les étendards, et le Nouvel Empire qui révéla les plus belles réalisations pharaoniques, notamment les temples de Karnak et de Louqsor, le Moyen Empire, relativement bref, s’affirma deux siècles et demi durant, entre 2106 avant J.-C. et 1786 avant J.-C. environ, sous les 11e et 12e dynasties royales.

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Les dieux du panthéon égyptien pour servir l’équilibre politique et religieux

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Nombreux furent les temples dédiés aux différents dieux de l’extraordinaire panthéon des divinités égyptiennes. Réservés aux grands prêtres et aux souverains, ils ne permettaient pas au peuple d’être admis dans leurs enceintes. Néanmoins, celui-ci assistait aux cérémonies sur les voies sacrées où étaient exposées les statues des divinités en procession vers les temples. Présenté parfois avec une tête de bélier, Amon, le plus grand probablement, est associé à Thèbes. Très caractéristique, Anubis, protecteur des tombes et des défunts, est représenté avec une tête de chacal. Des fresques dans les tombes de la vallée des Rois le représentent dans les différentes étapes de l’embaumement. Hathor, Horus ou encore Isis, respectivement déesse de l’amour, dieu du ciel et protectrice des pharaons, illustrent bien la trilogie des incontournables poids lourds des divinités égyptiennes. En revanche, ma sympathie se porte sur Hâpy qui personnifie le Nil, le fleuve nourricier, et Sobek, le dieu à tête de crocodile que l’on retrouve à Kom Ombo, sur la route du grand Sud. En incarnant la fertilité et l’eau, Hâpy et Sobek symbolisent parfaitement la vie et le renouveau permanent.

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Ramsès II, le plus grand bâtisseur de l’histoire pharaonique

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Remarquablement préservés et restaurés, les tombeaux des pharaons s’alignent dans la vallée des rois à Louqsor.

Vers 1250 avant J.-C., le grand Ramsès II a marqué l’histoire pharaonique par son autorité, son prestige, ses victoires militaires, dont celle de Qadesh contre les Hittites, et son opiniâtreté inassouvissable à ériger des temples aux quatre coins de l’empire. Il a aussi apporté sa touche de grand bâtisseur sur les édifices de ses prédécesseurs, notamment la façade du temple de Louqsor ou les aménagements sur celui de Karnak, apothéose du culte d’Amon-Rê. Sur les bords du Nil dans l’actuelle Louksor, l’ancienne Thèbes, le temple de Karnak, qui date des 18e, 19e et 20e dynasties, s’inscrit dans un vertige de gigantisme et de luxuriance. Comme nous le fîmes dans nos cathédrales en traduisant l’Ancien et le Nouveau Testament sur les vitraux, les fresques et les bas-reliefs de l’Égypte antique, illuminés par des couleurs divines, éclairèrent le peuple en révélant la puissance des pharaons mais aussi des grands prêtres chargés de veiller à la bienfaisance des dieux. Ici, c’est l’Égypte pharaonique profonde, intime, révélée par tous les grands voyageurs émus par une telle grandeur, une telle beauté, lorsque les obélisques et les palmiers encore fiers se reflétaient dans les eaux du bassin royal. À Karnak, chaque souverain marquait sa trace pour l’éternité en réalisant des ajouts, et pour naturellement y surpasser son prédécesseur. Même si d’autres divinités avaient leur place à Karnak, c’est bien Amon, au sommet de son prestige, qui fut honoré et assimilé à un dieu créateur, géniteur des pharaons. Pylônes, salle hypostyle prodigieuse flanquée de 134 colonnes, qui pourrait abriter Notre-Dame de Paris, cours sacrées, bassins des souverains, obélisques, propylées et gigantesque scarabée de granit, tout concourt à faire du temple de Karnak un espace magique, sublime et fascinant. D’ailleurs, Denon, qui accompagnait les soldats de Bonaparte en 1799, saisi par l’admiration suscitée par le site, déclara à son retour « Cet ensemble de temples était encore un fantôme si grand pour notre imagination que l’armée, à l’aspect de ses ruines, s’arrêta d’elle-même, et, par un mouvement spontané, battit des mains ».

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Abou Simbel, le joyau du désert de Nubie

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Chef-d’œuvre du grand Ramsès II, le temple d’Abou Simbel fut sauvé des eaux du lac Nasser par l’Unesco en 1972.

Encore à mettre au crédit de Ramsès II, le temple principal d’Abou Simbel fixe avec autorité l’horizon au sud, ici en Nubie septentrionale, porte d’entrée de l’Égypte pharaonique depuis l’Afrique noire. Les plus grands souverains que la mémoire nous a légués furent toujours des rois bâtisseurs qui ont su résister à l’épreuve de l’histoire, comme leurs édifices à celle du temps. Le temple d’Abou Simbel, avec Ramsès lui-même représenté sur la façade par quatre statues colossales de vingt mètres, marquait la frontière sud de l’empire et devait dissuader d’éventuels envahisseurs venus de territoires de l’Afrique profonde et méconnue. Plus modeste mais d’une exquise tenue, le second temple dédié à Néfertari, l’épouse du Ramsès II, et à la déesse Hathor, nous laisse tout aussi admiratifs et fascinés. Les deux temples furent sauvés des eaux du Nil par l’Unesco, en 1972, lors de la construction du nouveau grand barrage créant l’immensité du lac Nasser que se partagent l’Égypte et le Soudan. Restitués au millimètre près quelques dizaines de mètres au-dessus de leur emplacement initial, lors des travaux de sauvetage de la noyade fatale, les temples se dressent, fiers et majestueux, plaqués sur une colline artificielle dans une extraordinaire splendeur révélée par le ton orangé de la pierre millénaire, lorsque le soleil, au couchant, les caresse avec pudeur et sensualité. Cette terre exotique et ces perles de l’Égypte ont aussi nourri les récits fantastiques de Lamartine ou Flaubert, des romantiques en quête permanente de dépaysement, de découverte, de passion, et inspiré aussi Pierre Loti, grand voyageur s’il en fut.

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Akhenaton et les premiers pas du monothéisme

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Vers 1350 avant J.-C., le virage religieux monothéiste que fit prendre à l’Égypte Akhenaton et son épouse, la ravissante Néfertiti dont on peut admirer le délicieux buste à la coiffe bleutée au musée de Berlin, surprit un clergé d’abord désorienté. Le pharaon rompit avec la foison de dieux déjà millénaires et ouvrit la voie au premier courant monothéiste de l’histoire de l’humanité. La vieille tradition théologique fut poussée à son paroxysme alors que le culte unique d’Aton s’installa pour dominer désormais les rives du Nil. Représenté par un rayonnant disque solaire, Aton incarnait l’astre incontournable au cœur de notre existence. Cette révolution religieuse orientée sur l’adoration du disque solaire a conduit les fonctionnaires à faire effacer des temples toutes traces des dieux du panthéon traditionnel de l’Égypte antique, lesquels perdirent ainsi de leur influence jusqu’au rétablissement du culte polythéiste traditionnel par Toutânkhamon, fils d’Akhenaton selon les dernières recherches génétiques.

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Carter associé pour l’éternité à Toutânkhamon

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Exposé au musée du Caire, le trésor de la tombe de Toutânkhamon attire la foule du monde entier.

En découvrant le tombeau de Toutânkhamon dans la vallée des Rois en 1922, avec le soutien de lord Carnarvon, Howard Carter devint une légende de l’archéologie. La revue des Deux Mondes le raconte ainsi : « Le 4 novembre 1922, une marche fut découverte taillée dans le roc en contrebas de la tombe de Ramsès VI dans la Vallée des Rois en Égypte. C’était la première d’un escalier qui menait à l’entrée murée d’une tombe, dont la surface avait été recouverte de plâtre et scellée de grands sceaux ovales portant le prénom de Toutânkhamon. » Il a fallu dix ans à Carter pour identifier le tombeau et venir à bout des fouilles. Des milliers d’objets y furent découverts et soigneusement répertoriés. La tombe du jeune Toutânkhamon offrit des pièces et accessoires divers de plus de 3300 ans, dont certains en or massif, contrairement aux nécropoles d’autres pharaons qui ont quasiment toutes été pillées. La chambre du trésor, voisine de la chambre funéraire, cachait ces richesses fantastiques. Aujourd’hui, le célèbre masque d’or de Toutânkhamon, les sarcophages délicieusement décorés qui s’emboîtent comme des poupées russes, accompagnés du lit aux deux longues vaches dorées, du fauteuil du pharaon, des bijoux et des statuettes sont visibles au musée du Caire où les visiteurs du monde entier se pressent, en attendant l’ouverture prochaine du nouveau grand musée, à l’ombre des pyramides, sur le plateau de Gizeh.

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Les Ptolémée et Rome clôturent la grande aventure pharaonique

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Le soleil au couchant irrigue le temple de Philae de tons rougeâtres et ambrés.

La dynastie grecque des Ptolémée adopta les usages pharaoniques à partir de sa domination de l’Égypte, en 332 avant J.-C., dès lors qu’Alexandre le Grand se fit proclamer pharaon. À la mort du grand souverain grec, ses généraux se partagèrent l’empire, et Ptolémée hérita de l’Égypte pour l’essentiel. La dynastie ptolémaïque bâtit Alexandrie, la nouvelle capitale dressée sur la côte du delta du Nil, y érigea notamment le fameux phare, l’une des sept merveilles du monde, et fondit la célébrissime bibliothèque qui, avec un demi-million de papyrus, rivalisa avec celle de Pergame sur la côte anatolienne, en Asie Mineure. Les luttes d’influence et de pouvoir conduisirent la puissante Rome à intervenir, ce qui sonna le glas de la souveraineté grecque en Égypte. Avant que les romains fissent de l’Égypte une nouvelle province, apparut la mystérieuse et imprévisible Cléopâtre, la 7e du nom, conjointe de Jules César, puis d’Antoine. Sa défaite auprès d’Antoine, justement contre Octave, mit un terme définitif à la république romaine au profit de l’empire et à la période hellénistique de l’Égypte. L’île de Philae près d’Assouan, aux portes de la Nubie, fut un grand lieu de pèlerinage de la période gréco-romaine. Le temple d’Isis et le kiosque de Trajan durent eux aussi, comme à Abou Simbel, être transportés sur une île voisine ocre et nue comme le désert, à Aguilkia, afin de les soustraire à l’inondation fatale liée à la construction du grand barrage d’Assouan.

Passionnante aventure exotique et archéologique, un voyage en Égypte envoûte au fil du Nil que les felouques déchirent avec ivresse. Sur les bords du fleuve mythique, réconfortant et bienveillant, la vie rurale n’a guère changé depuis des siècles. À l’ombre des palmeraies généreuses, elle fait revivre des gestes spontanés, archaïques et millénaires au gré des rencontres chaleureuses, le regard inévitablement fixé vers le Nil, l’étoile de Bethléem des autochtones.

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Philippe Estrade.

Secrétaire de rédaction: Colette Fournier

http://pluton-magazine.com/

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