« The Cave », a film review by Caroline Chu

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«The Cave » du réalisateur irlando-thaïlandais Tom Waller.

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Lorsque des catastrophes naturelles s’abattent sur des civils innocents et menacent leur existence, il est fort probable qu’elles fassent la Une des journaux internationaux et mobilisent l’engagement et l’intervention du monde entier pour leur venir en aide. C’est précisément ce qui est arrivé, l’été 2018, lorsqu’une douzaine de jeunes garçons et leur entraîneur de football surpris par une soudaine montée des eaux, se sont retrouvés bloqués dans une grotte située au nord de la Thaïlande. Il aura fallu 18 jours pour que des sauveteurs-plongeurs venus du monde entier les conduisent sur plusieurs kilomètres à travers des galeries souterraines inondées, et les sortent tous sains et saufs de cette angoissante épreuve. C’est cette incroyable mobilisation que relate «The Cave » du réalisateur irlando-thaïlandais Tom Waller. Une aide venue du Royaume-Uni, d’Irlande, du Canada, de Finlande et de Chine aux côtés de centaines de Thaïlandais, comme on peut le voir dans le film, mais une aide venue également de France, d’Inde, d’Israël, du Danemark, de la République tchèque, du Laos, des Pays-Bas, de la Russie, et de l’Ukraine au moment des faits. Et qui mieux qu’un réalisateur issu lui-même de ce métissage culturel pouvait évoquer avec autant d’impartialité cette solidarité humaine au-delà des frontières.

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En septembre 2018, Universal Studios annonçait avoir acquis les droits d’adaptation de la vie de cette équipe de football « les Sangliers sauvages », ainsi que de leur entraîneur, Ekkapol Chantawong, des deux plongeurs australiens, le Dr Richard Harris et le Dr Craig Challen, et confiait à Variety son intention de réaliser un film relatant cet évènement et la vie de ses protagonistes.

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En avril 2019, c’était au tour du géant Netflix d’annoncer le projet de réaliser une mini-série qui retracerait le parcours et le sauvetage de cette équipe junior de football thaïlandaise.

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Dans une telle course à l’adaptation, on comprend les contraintes qui ont été imposées au réalisateur Tom Waller pour qu’il n’oriente pas son film sur les histoires individuelles de chacun des enfants qui composaient l’équipe des « Sangliers sauvages » ni sur celle de leur entraîneur, mais plutôt pour qu’il opte pour un récit mettant en exergue la formidable énergie collective qui anima ces deux semaines en Thaïlande.

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Alors que nous connaissons le déroulement de cette aventure pour l’avoir suivie à travers les médias du monde entier, nous sommes tenus en haleine du début jusqu’à la fin du film, grâce à cette précision du montage qui rythme les images avec la justesse d’un métronome.

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Cette incroyable énergie est galvanisée par la musique d’Olivier LLiboutry qui avait déjà collaboré avec Tom Waller sur son précédent film « The Last Executioner ».

Un univers musical qui contribue largement à renforcer l’effet de tension auquel sont soumis les personnages du film qui sont pour la plupart les vrais protagonistes de cette aventure. Ce choix de mise en scène qui peut dans certains cas se montrer hasardeux, s’avère particulièrement réussi pour le rôle de Jim Warny, l’un des plongeurs de cet incroyable sauvetage, à qui Tom Waller a choisi de confier la tâche d’interpréter son propre rôle dans le film.  Nous suivons Jim Warny de son Irlande natale jusqu’à la grotte de Tham Luang, au nord de la Thaïlande, et partageons avec lui ses moments de doute, et sa détermination à surmonter ses peurs.

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Malgré une histoire qui retrace des évènements réels, interprétée parfois par les personnes qui ont réellement vécu cette aventure, la beauté des images créées par le talentueux chef opérateur Wade Muller ne laisse pas de doute quant à la valeur artistique de ce film.

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Un film qui a déjà commencé sa tournée internationale par une première mondiale au prestigieux festival de Busan, qui a enchanté le public du Vancouver International Film Festival et enthousiasmé celui du BFI London Film Festival dont je faisais moi-même partie, Sa sortie en salle est prévue le 21 novembre 2019 en Thaïlande. Nous espérons qu’une sortie en France aura lieu prochainement afin que vous puissiez découvrir cette œuvre collective qui insuffle l’énergie positive dont nous avons tant besoin en ce moment.

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The Cave a Film review by Caroline CHU

Pluton-Magazine/Paris16/2019

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Photo au BFI London Film Festival 2019
 
De haut en bas, et de gauche à droite :
 
Linda Lines (autrice) – James Edward Holley (acteur) – Olivier Lliboutry (compositeur) – Tom Waller (réalisateur) – Didier Costet (producteur) – Michael Pritchett (acteur et producteur) – Grace Robinson – Magdalena Korpas (actrice)  – Daleya Marohn (actrice) – Caroline Chu (réalisatrice et scénariste)

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