ART ‘ Pluton : L’ŒUVRE EN SOI de Michèle Cazanove

Par Dominique LANCASTRE

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 « L’ŒUVRE EN SOI  de Michele Cazanove est un concept qui  délivre l’œuvre de l’identité de l’artiste et de tout ce qui y est lié, à commencer par l’Ego porteur de l’histoire écrite par l’artiste même, mais le plus souvent par les critiques d’art, les journalistes, les galéristes, les collectionneurs, tous ceux qui donnent à « L’œuvre en Soi » une identité qui ne lui appartient pas vraiment ou pas forcément et qui rendent possible l’absurdité de vendre un Van Gogh  ou un Basquiat à des prix qui n’ont plus rien à  voir avec l’oeuvre en soi «  . L’Oeuvre en Soi — Michèle Cazanove (michelecazanove.com)

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D’où vient l’idée de cette exposition ?

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De la prise de conscience de la perdition de « L’Œuvre en Soi » dans le mouvement littéraire (les critiques d’art), médiatique, financier qui fait de l’art un matériau au service de leurs aspirations littéraires, médiatiques ou financières jusqu’à amener un artiste et son œuvre à être côté des millions d’euros… Il y a là une absurdité qui me paraît évidente. La manière la plus objective de considérer l’œuvre d’art en soi serait de la dégager du pêché capital de tout artiste : l’Ego, à quoi s’ajoute la convoitise. Et comme ce sont les pêchés acquis de tous les hommes… une lumière (qui n’en est peut-être pas une d’ailleurs) pourrait participer à cette :

« Décontamination » : L’Intelligence Artificielle.

INTELLIGENCE ARTIFICIELLE ET ART

Cette Galerie numérique est créée dans le but d’exposer des œuvres numériques uniquement, mais surtout participant en grande partie de l’Intelligence Artificielle.

De manière très succincte, la production d’œuvres d’art par l’Intelligence Artificielle suit ce procédé : Des données (des quantités phénoménales de photos ou de renseignements sur un sujet sont collectées et vont nourrir un algorithme. Les données sont choisies en fonction de ce que désire l’artiste, par exemple des marines des ponts, des paysages, de l’art contemporain… A mesure de la réalisation, un « correcteur » donne une note à la réalisation ainsi produite et l’algorithme reprend son travail avec d’autres données jusqu’à l’obtention d’une œuvre jugée aboutie par l’homme (artiste ou scientifique). Ainsi donc il y a une grande participation de l’homme dans cette méthode.

Il y a pourtant une autre méthode qui écarte l’homme du processus : nourrir l’algorithme avec des données aléatoires et le laisser travailler seul jusqu’à l’obtention de ce que lui, l’Algorithme aura jugé abouti. Si on n’atteint pas – par ce procédé – une création de l’Intelligence Artificielle, on frôle de très près sa créativité. Et la question centrale qui anime les débats autour de l’Intelligence Artificielle et de l’Art : L’Intelligence Artificielle possède-t-elle la Créativité ? peut trouver une réponse positive : Oui, l’IA possède la Créativité.

ANI – ARTISTE NON IDENTIFIE

C’est le précepte de François Cheng dans ses 5 méditations sur la Beauté qui m’a amenée à me poser cette question : tout de qui entoure l’œuvre d’art en tant qu’explications de l’œuvre et de l’artiste lui-même sont-ils indispensables à l’appréciation d’une œuvre ? J’imagine un spectateur entrant dans une expo et se trouvant face à des œuvres d’art dont il ignore tout, quelle est sa réaction ? Un réflexe venu de je ne sais où le pousse à chercher des notes avant de  « communiquer » avec l’œuvre. Je crois que si l’on est à la recherche de « l’Œuvre en Soi », l’œuvre, n’importe laquelle, qui capte notre attention, devrait suffire en soi

pour répondre à notre recherche de compréhension de l’œuvre… surtout lorsque soudain, l’expérimentation de ce que F. Cheng décrit comme étant « L’Apparaître-là » nous saisit. Cela devrait suffire en soi. La rencontre s’est faite. Nous avons reçu la grâce de vivre L’Apparaître-là de F CHENG

L’Apparaître-là de F CHENG

« La beauté est un apparaître-là », cette formule peut étonner. La beauté, si elle est, n’est-elle pas déjà donnée là, qu’on la voie ou pas ? Pourquoi faut-il qu’elle apparaisse ? … la beauté vivante n’est jamais statique, ni entièrement livrée. En tant qu’entité animée par le Souffle, elle obéit à la loi du yin-xian, « caché-manifesté ». À l’image d’une montagne cachée par la brume, ou d’un visage de femme derrière l’éventail, son charme réside dans le dévoilement. Toute beauté étant singulière, et suivant les moments et les lumières, sa manifestation, pour ne pas dire son « surgissement », est toujours inattendue et inespérée. Une figure de beauté, même de celle à laquelle nous serions habitués, devrait se présenter à nous chaque fois comme à neuf, comme un avènement… »

Cet apparaître-là que François Cheng explicite aussi en ces termes : « Au coeur de l’éternité, il y a ce rayon de lumière qui vient éclairer un moment humain. La beauté qui en jaillit est faite de cette coïncidence apparemment de hasard, mais en réalité miraculeuse »

C’est cette recherche-là qui m’a amenée à présenter des œuvres sans le nom des artistes, ce jeu auquel beaucoup plus d’artistes qu’on ne croit accepte de jouer et même avec plaisir, dans le but sans doute de se chercher soi-même, de trouver à son tour un peu de sa vérité vraie dans « L’Œuvre en Soi » L’essence de l’art, n’est-ce pas la vérité se mettant elle-même en œuvre …comme l’affirme Heidegger.

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J’ai noté une figure importante dans cette exposition : GRETA. Est-ce un message que vous nous adressez ?

« Greta (Crossed Utopias),

Je ne présente pas de message car j’essaie de rester le plus neutre possible, aussi neutre que l’artiste ANI pour permettre à l’œuvre d’exister EN SOI et d’émettre son propre magnétisme.

GRETA – CROSSED UTOPIAS.

Je ne peux que confirmer les quelques explications techniques annotées par le scientifique qui a habité l’artiste pour cette création…

« C’est une rencontre entre les rêves de Greta Thundberg et ceux de Prèfete Duffaut, le peintre haïtien aux villes imaginaires. L’image a été créé en utilisant la méthode de transfert de style neuronal, qui est un procédé qui permet d’appliquer le style d’un artiste sur une image. »

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C’est une première ce genre d’exposition.Pensez-vous que cela va rester ?

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Cela va rester nécessairement car ces concepts sont les grandes avenues de la Vérité de l’Art en SOI enfin dégagées de l’inessentiel. Ma prochaine exposition sera constituée d’œuvres créées par l’IA mais surtout elle ne présentera que des œuvres d’ANI – Artistes Non Identifiés.

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GRETA – ANI   Artiste Non Identifié

2020 — 500 euros —

Impression sur aluminium, finition mate, 60cmx60cm —

MER DE PRINTEMPS – ANI   Artiste Non Identifié

2021 — 500 €

Impression  numérique  sur  verre   acrylique,  50×50  cm   encadrement  caisse américaine Métal Noir.

Contact : michelecazanove@orange.com+0590 690 416 858

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Par Dominique LANCASTRE

PLUTON-MAGAZINE/2021/Paris16

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