Skater Girl de Manjary Makijany

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Par George COCKS

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La carte postale cinématographique de l’Inde n’arrête pas de nous émerveiller.  On se rappelle tous de Slumdog Millionaire, The Lunch Box, Lion et bien d’autres encore. Ajoutons à cette liste Skater Girl de Manjary Makijany, sorti il y a quelques jours. Si le résumé que l’on trouve se réduit à une phrase : « En Inde, une ado se découvre une passion qui va changer sa vie : le skateboard. Elle rêve de faire de la compétition, mais son parcours sera semé d’embûches. », le film est un concentré d’émotions et les larmes ont du mal à résister à l’appel des sentiments.

Manjary nous rappelle combien nos vies semblent si faciles, alors que dans certaines régions, certaines exclusions culturelles existent et persistent encore. Les castes érigent encore des barrières sociales parfois transparentes et ce sont les plus dures quand l’innocence de l’enfant doit buter contre les rappels, et les réprimandes cinglante des adultes. Les mariages qui forcent l’amour et où le cœur n’éprouve pas de réciprocité. Les filles ont toujours été présentées comme les premières victimes de ces unions arrangées par des parents attachés aux valeurs et non au bonheur de leurs enfants.

Il est parfois difficile d’apporter des visions nouvelles quand le conservatisme culturel est un ciment- colle drôlement résistant, surtout lorsque ces visions sont poussées par un vent occidental.

Ce qu’il faut retenir de positif, c’est qu’il faut parfois savoir lâcher du lest sans pour cela abandonner ses racines. C’est cette identité fondamentale qui définit ce que l’on est et ce que l’on doit rester.

Manjary fait appel à notre sens de l’humanisme et à notre bonté. Savoir donner à l’autre quand il en a besoin. Il faut parfois aider sur le plan matériel quand la misère et la pauvreté rendent le présent un peu plus difficile. On ne peut souhaiter d’aller mieux simplement par des mots en ignorant le besoin physique de l’autre. Savoir faire preuve d’abnégation quand les intérêts personnels perdent leurs priorités au profit de l’autre, cela est beau. C’est ce qu’incarne l’actrice Amrit Maghera : se battre sans compter,  sans rien attendre en retour. Aimer et partager les joies et les souffrances des autres. Il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir.

Pour son premier film, Rachel Saanchita Grupta ne pouvait que jouer parfaitement son rôle principal, comme si la timidité et la peur de la première fois étaient un atout considérable pour nous transposer dans son univers rural.

Skate Girl n’est pas une simple fiction. Le film s’inspire du projet d’Ulrike Reinhard qui crée un Skatepark dans un petit village indien à Janwar où il manque presque tout. Filles et garçons se partagent la planche. Les enfants de ce village pauvre vont retrouver l’assiduité à l’école comme jamais auparavant car la règle est établie : no school, no skate. Il était hors de question de sécher les cours pour la pratique du skateboard. L’école reste une opportunité réelle d’entrevoir l’avenir différemment.

Ne ratez pas l’occasion de regarder ce film. Les effets spéciaux, le braillement des mitraillettes, la puissance qui rutile sous les capots… tout cela ne vous manquera absolument pas.

Bon film !

Rédacteur Georges Cocks

©Pluton-Magazine/2021/Paris 16eme

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Par Georges COCKS
Écrivain- Éditeur-Poète-Romancier

Photos : AlloCiné

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