.
Par Annie Joly-Monthé
.
La page concernant « Art Capital » est écrite cette année par une historienne de la RMN-GP, Caroline Dubail. Elle décrit puis nous donne son sentiment sur le Salon et nous rappelle avec émotion toutes les facettes de son atmosphère. Bonne lecture!
.
Si par hasard vous aviez croisé un(e) de nos ami-e-s de la Société des Artistes français le mois dernier, il ne vous aurait pas vu, plongé comme il était dans ses pensées avec, souvent un petit sourire. À quoi pouvait-il bien songer ?
À Art Capital, pardi! À cet incroyable salon qui réunit chaque année tant d’artistes de toutes tendances, de toutes sensibilités, de tous les horizons ! Ce salon, tous y pensent toute l’année, qui en peignant, qui en sculptant, qui en gravant, en un mot en le préparant. Et puis le grand jour arrive, la semaine passe à une vitesse folle, et on se repasse le film de ce formidable rendez-vous.
L’édition 2022 fut exceptionnelle à plus d’un titre. D’abord, parce que le Grand Palais étant fermé pour travaux, les 4 sociétés d’artistes qui organisent l’événement – Société des artistes français, Société des Indépendants, Dessin et Peinture à l’eau et Comparaisons – se retrouvaient pour la première fois au Grand Palais éphémère, sur le Champ de Mars. Comme son nom l’indique, le monument est installé de façon provisoire, jusqu’à la fin des Jeux Olympiques prévus en 2024. Ensuite, il sera démonté pour être reconstruit ailleurs, là où les besoins s’en feront sentir. Son architecture de cintres de bois reprend les courbes de la base de la Grande dame de fer. À l’intérieur, la couleur bleu nuit de la voûte fait oublier son impressionnante hauteur.
Mais pas le temps de s’attarder. Au Salon des Artistes Français, passé le moment des joyeuses retrouvailles (2021 n’avait permis qu’un salon virtuel), les exposants arrivent, il faut les accueillir, enregistrer leur œuvre, leur indiquer leur emplacement d’accrochage. Plus de 400 tableaux, une centaine de sculptures, autant de gravures, des projets d’architecture, une cinquantaine de photographies, 5 mosaïques, le tout à placer, mieux installer et encore ajuster pour que les œuvres s’accordent entre elles, le tout en deux jours, c’est aussi du grand art… et un formidable travail sur plan en amont. Bravo au comité d’organisation et aux autres bras bénévoles qui assurent la logistique de terrain. Bravo et merci !
.
.
Ensuite, quand tout est prêt, vient la récompense : avant l’ouverture au public, se promener, flâner, déambuler entre les cimaises, entrer dans une alcôve, s’éloigner, y revenir pour mieux regarder. L’extraordinaire diversité du talent humain est quand même fascinante ! Et puis, soudain, découvrir un autre joli cadeau de ce salon : la Société des Artistes français a invité le musée Camille Claudel à présenter deux œuvres de jeunesse de l’artiste : le portrait de La Vieille Hélène, domestique de la famille Claudel, et le Jeune romain, portrait de son frère Paul, les deux dans un tirage en bronze. Comme elles étaient émues les mains qui ont doucement sorti les œuvres de leur caisse ! Ont-elles osé caresser les rides d’Hélène, poser les mains sur le cou de l’adolescent pour l’installer sur son support ?
Et le public est entré, fidèle au rendez-vous parisien, avide de jolies découvertes… il y en a pour tous les goûts. Aura-t-on les yeux assez grands ouverts pour profiter de toutes ces œuvres ? Saura-t-on dépasser sa timidité pour discuter avec les artistes ? Car Art Capital c’est aussi une semaine de retrouvailles entre passionnés d’art contemporain. Alors si vous avez loupé cette édition, ne ratez surtout pas la prochaine en 2023 !
Note : le lien qui suit vous permet de découvrir le livret-souvenir Camille Claudel aux salons du SAF rédigé pour Art Capital 2022. Voici le lien du livret Camille Claudel au Salon :
https://www.grandpalais.fr/fr/article/dossier-pedagogique-camille-claudel-au-salon
Merci à toi Caroline pour ce texte qui traduit si bien l’ambiance du Salon, le travail de coulisse et le talent des artistes. L’espace consacré à Camille Claudel au sein de notre Salon, en partenariat avec le Musée Camille Claudel de Nogent-sur-Seine qui a prêté deux œuvres de sa collection, est lié au fait qu’elle a exposé neuf sculptures avec nous de 1883 à 1905.
.
.
Par Annie Joly-Monthé
Pluton-Magazine/2022
