Le ThinkMapping: un nouvel outil qui se veut d’une efficacité totale.

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Pluton-Magazine est allé à la rencontre de Nicolas de KERMADEC fondateur du ThinkMapping. Un reportage de Taïdes LOMON

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Nicolas, pourriez-vous nous expliquer votre riche parcours ?

C’est sympathique de votre part de commencer par un compliment ! Dans la pratique, le terme « riche » est à comprendre surtout comme varié. Passage du privé au public puis de nouveau au privé pour revenir pour une courte période au public. Effectivement, cela fait pas mal d’expériences différentes.

L’autre éclairage tient peut-être à un goût de faire. Les expériences sont riches quand on les vit de bout en bout. Évidemment, quand on veut absolument faire, on tombe sur des obstacles ; tout le monde n’est pas d’accord, ou d’accord longtemps. Cela oblige souvent à prendre le large. Du coup, on combine quantité, car on va forcément de poste en poste, et qualité, car on a exploré le sujet à fond.

Comment avez-vous fait pour cumuler autant de postes, quel est le secret de ces différents succès ?

Là encore, vous êtes gentil. Comme on le devine avec ce que je dis avant, le terme « succès » est à relativiser. Mais rétroactivement, il y a eu parfois des succès et en tout cas des expériences.

Pour les explications, je commencerai par la plus simple. Étant célibataire, j’avais plus de temps. Ayant plus de temps, cela m’a permis d’avoir souvent deux activités, l’une rémunérée et l’autre, ou les autres, pour des investissements personnels. Il y a forcément pas mal de déperdition, mais il en reste quelque chose.

Autre explication, qui reprend un peu la même chose : quand on s’occupe de faire ce qu’on a décidé, sans consacrer beaucoup de temps à la politique interne, on assume pas mal de risques, et on reçoit certes quelques coups, mais on gagne du temps et de la liberté de manœuvre, ce qui permet d’accélérer.

Malgré votre vie de retraité, vous êtes toujours aussi actif, avec de nombreuses activités, pourriez-vous nous expliquer quelles sont-elles ?

ThinkMapping m’occupe exclusivement, mais de manière très diverse.

Il y a d’abord les ateliers d’aide à la recherche d’emploi qui représentent un bon tiers de temps, compte tenu du travail à faire avant et surtout après. C’est du bénévolat, en relation directe avec ThinkMapping. En effet cette activité bénévole contribue à faire vivre le site.

Il faut aussi se documenter en permanence sur l’écosystème et réfléchir aux développements souhaitables. C’est très occupant mais toujours intéressant.

D’ailleurs, parmi elles, vous utilisez le ThinkMapping, apparemment un nouvel outil avec une efficacité redoutable, qu’est-ce que c’est exactement ?

Il faut quand même préciser que mon activité principale, en lien direct avec ThinkMapping est l’aide à la recherche d’emploi. En effet, cette activité peut être exercée seul et avec le capital de connaissances dont je dispose. Le domaine de l’enseignement pourrait concerner beaucoup plus de monde et des segments probablement plus faciles à pénétrer. Mais il faut, sur chaque segment, coopérer avec des spécialistes. C’est là que la difficulté se présente.

Donc, c’est en matière d’aide à la recherche d’emploi que ThinkMapping démontre pour l’instant son efficacité, efficacité que vous avez la gentillesse de qualifier de redoutable. Le contenu n’a rien d’exceptionnel, il a été collecté dans la littérature la plus classique du domaine en question.

Mais au-delà du contenu, plusieurs facteurs se conjuguent pour obtenir l’efficacité constatée. Il y a d’abord la force du visuel qui facilite grandement la mobilisation des groupes et leur cohérence. On évite les banalités pour concentrer tout le monde sur l’important. De plus, la possibilité de conserver et de partager les maps issus de ce travail collectif ajoute un élément de productivité. Moins souvent utilisée, et c’est dommage, mais remédiable, il y a la possibilité de travailler à distance avec le partage d’écrans que Skype permet. Ainsi, l’aide à la recherche d’emploi constitue un excellent terrain de démonstration.

Nous ajoutons maintenant à cet arsenal la possibilité de créer des groupes d’entraide. En effet, la nouvelle version du site a intégré les fonctionnalités d’un réseau social. Nous mettons en place en ce moment plusieurs partenariats pour expérimenter ce nouveau dispositif qui semble particulièrement prometteur. L’entraide est un élément déterminant de l’aide à la recherche d’emploi et il manquait un support pour généraliser cette pratique.

Comment et pourquoi avoir créé ce support ?

Cela n’a pas été le fruit d’un plan préétabli ou même construit, mais plutôt une série de découvertes de potentialités. Au départ, une collection de check-lists pour réfléchir, puis la constatation, nullement originale, qu’il existait une affinité entre le mind-mapping et ces check-lists pour réfléchir, qui, mode oblige, sont devenues des « thinklists ». Après, l’idée de créer un site s’est imposée naturellement. Il a fallu alors apprendre comment surmonter les difficultés d’un métier dont j’ignorais tout.

Qui peut l’utiliser et dans quel cadre ?

En principe, tout le monde et tout le temps. Vaste programme ! Dans la pratique, c’est moins simple. Personne ne change spontanément sa manière de travailler, c’est une remise en cause profonde et intime. Argumenter est sans effet. Bien sûr que le visuel favorise la mémorisation, c’est évident que des canevas présentant les bonnes questions facilitent la réflexion…  Tout le monde est convaincu, mais personne ne s’y mettra pour autant.

Pour s’y mettre, il faut trouver l’opportunité d’une tâche nouvelle, tâche qu’on peut initier avec profit en exploitant ThinkMapping. La recherche d’emploi fournit un exemple. Au départ, rechercher un nouveau poste n’est le métier de personne. Il faut improviser. Effectivement, beaucoup de chercheurs d’emploi sont dynamisés par des ateliers ThinkMapping qui leur font découvrir une approche nouvelle et cadrent leur démarche. L’effet groupe joue à plein, c’est parti…

De même, des étudiants qui débarquent dans un nouvel univers, sur un challenge fort, peuvent s’y mettre sans douleur. C’est vraisemblablement dans le domaine de l’enseignement que le décollage sera le plus marqué.

D’où vient ThinkMapping, nous connaissons le mind-mapping, le design mapping. Quelle est la différence ?

Il y a beaucoup de méthodes visant à exploiter l’efficacité du visuel. En ce qui concerne ThinkMapping, le principe est simple. Il s’agit d’exploiter la synergie évidente qui existe entre le mind-mapping (représentation graphique des idées et des liens entre ces idées) et des listes de questions à se poser en fonction des situations. Nous mettons donc à disposition, en format mind-mapping, des « check-lists pour réfléchir » ou plutôt des « thinklists », ce qui donne des canevas à compléter, pensés en fonction des situations.

Ces canevas permettent d’animer des groupes, comme de favoriser le travail personnel.

Ensuite, tout est conçu pour rendre possible la pleine utilisation des canevas. Le site donne accès à une appli de mind-mapping online basique et compatible avec une appli téléchargeable gratuitement. La possibilité d’ouvrir gratuitement un compte personnel permet d’archiver les maps et de les partager librement. Enfin, l’intégration des fonctionnalités de réseau social fait de ThinkMapping un support d’entraide complet.

Il faut noter en plus que tout ce dispositif favorise le travail à distance, grâce au partage d’écrans Skype. Par ailleurs, la bibliothèque de canevas est tout sauf figée. Chacun peut se servir des canevas existants pour les modifier et les publier à sa convenance, par exemple en les intégrant à d’autres sites.

Pourquoi cet outil est-il gratuit ?

La gratuité est indispensable au partage.

S’il faut attendre que la personne avec laquelle on veut partager un map s’abonne à un site payant (et le même que celui auquel on est abonné !), on peut attendre longtemps. De plus, le sentiment de liberté que donne la gratuité est indispensable au partage. Il faut donc que tout soit gratuit et conçu pour le rester. Cela exclut le premium.

D’une manière plus générale, le public trouve normal que soit gratuit tout ce qui, marginalement, ne coûte rien. Les gens sont prêts à payer un service qu’on leur rend personnellement, mais pas la mise à disposition d’un outil générique.

C’est stimulant.

Quel est votre objectif ?

Il s’agit de passer d’un succès d’estime à un vrai décollage. Après, quand le processus est engagé, tout concourt à l’accélération, c’est la logique du web. Dès que le décollage sera confirmé, il deviendra possible de structurer. Avant, c’est impossible, il faut ramer seul.

Quel serait votre ou vos conseils à tout un chacun pour tirer profit du ThinkMapping ?

Les profits potentiels sont très variés ; le conseil le plus simple est aussi le plus naturel : balayer le site et voir ce qui vous intéresse.

Certains peuvent ainsi y trouver un contenu précis qui répond pile à un besoin. La présentation très synthétique de chaque page, un texte minime et un canevas, permet de faire un point sur nombre de sujets. Cette simple revue peut déjà susciter beaucoup de réflexions, sans pour autant devoir se mettre au mind-mapping, et encore moins faire de ThinkMapping un outil quotidien.

Pour aller au-delà de la curiosité et passer au stade suivant, le mieux est de s’atteler à une tâche qui vous tienne à cœur, soit parce qu’elle représente un enjeu significatif, soit parce qu’elle vous motive. De fil en aiguille, l’efficacité de ThinkMapping élargira les usages sans demander d’effort.

Il y a aussi des situations qui se prêtent particulièrement bien à l’utilisation de l’outil. L’animation de réunions est facilitée par la mise en évidence d’un canevas qui pose clairement les sujets et la manière de les traiter. De même, les maps enrichissent beaucoup les présentations PowerPoint en ajoutant des éléments réfléchis dans ce qui souvent comporte surtout des affirmations plus ou moins étayées.

Mais c’est dans le domaine de l’enseignement que ThinkMapping peut trouver un champ d’expansion maximal. Les étudiants ont en effet toujours un challenge à relever avec la perspective des examens, et sont dans une démarche permanente de découverte. Ces facteurs les rendent plus perméables à de nouveaux modes de travail.

De plus, ThinkMapping apporte aux étudiants des guides méthodologiques faciles à adopter ainsi que le moyen de s’entraider, ce qui est déterminant pour eux.

Il faut enfin surtout noter que le mind-mapping mobilise les facultés mentales de manière très efficace, ce qui est l’objet même des études.

  • Que peut-on vous souhaiter et au ThinkMapping ?
  • Quels sont les prochains projets à venir ?

Actuellement, la focalisation est sur l’entraide, en commençant par l’entraide des chercheurs d’emploi. En effet, cela correspond à un besoin important et ThinkMapping est particulièrement armé pour ce faire, avec la possibilité de travailler à distance et de constituer des groupes d’entraide fonctionnant avec les fonctionnalités d’un réseau social. L’idée est de commencer par créer des groupes à l’issue des ateliers qui existent déjà pour expérimenter l’animation des groupes en question.  Ainsi, pas à pas, devrait s’élaborer une méthode de dynamisation de ces groupes. Plusieurs institutions attendent les résultats de ces expérimentations et acceptent même d’y participer.

Dans le même esprit, nous cherchons à mettre en place un webinar destiné aux étudiants qui cherchent des stages ou leur premier emploi. Ces webinars ont déjà été testés avec succès et il faut maintenant trouver les partenariats qui déploieront ce projet. Cette initiative, qui est dans le domaine d’excellence actuel de ThinkMapping, permettra d’aborder en douceur le domaine de l’enseignement.

  • Si on vous dit rendez-vous dans 5-10 ans on se retrouve et dans quel contexte ?

Quand on a 71 ans, il vaut mieux ne pas être trop précis en répondant à cette question ; cela risque de se préciser tout seul !

Un grand merci Nicolas pour cette interview

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Par LOMON Täides

Pluton-Magazine/2020

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