Une promenade en poésie (10): Robert Notenboom

Rosée de printemps.

 

Robert Walter Notenboom , né en 1931 à Paris d’une mère allemande et d’un père néerlandais fut élevé dans la langue allemande par une « Fräulein » allemande qui dut quitter la France à la déclaration de guerre de 1939.

LE TEMPS D’UN SEIN NU  entre deux chemises.

(Les éditions du Puits de Roulle.)

 

Ce sera comme un sommeil

Dont peu à peu les rêves

Se seront retirés

Ce sera comme une mer étale

Par très beau temps

Le cerisier en fleurs

Au vent léger du soir, pleure ses pétales

Et moi

Devant tant de beauté

Je pleure

L’ âme soumise et le cœur en paix

Un jour

Réveillé de ma vie

Je m’aperçus que j’étais mort

Alors

Je me mis à danser

À chanter à tue-tête

Where did you bury the ancient child?

Are you that sure he’s dead?

Maybe he’s dreaming

Screaming perhaps

In the depths of night

 

DU SILENCE À L’ÉVEIL

 

Départ à Port-Tudy

 

Je t’ai conduite au port ce matin

Après de brefs adieux tu es montée à bord

Au départ du bateau

Pas de mouchoirs agités

Pas de grands gestes

Pas de silhouette qui peu à peu s’éloigne

Et se perde dans la brume

 Je tourne le dos au Saint-Tudy

Qui franchit les balises et prend le large

Je rendre à la maison

Dans ma pensée

Je te vois toute entière dans ta clarté.

 

ENTRE LES MURS

Entre les murs qui nous séparent

Le mur des ondes

Des mers

du temps

Reste-t-il une petite fenêtre

Juste

Pour nous dire bonsoir?

(2010 Il n’y a pas d’hiver)

 

D’amour en demi-teintes

D’amour en demi-teintes,

La plainte langoureuse

Se finit en caprice.

*

Après mines et feintes,

Au lit de l’amoureuse,

 La lumière se glisse.

*

Pétrifié dans l’étreinte,

Je m’écoute, endormi,

qui, peu à peu m’éveille

Aux voix d’enfants rieuses

Du bel après-midi.

*

Et puis, je m’émerveille

De la vie qui déferle

En vagues si nombreuses

Que vibre la dormeuse

À la flûte d’un merle.

CE MATIN, DEUX GRIVES

Ce matin, deux grives ont chanté

Et les brins d’herbe à nouveau

Se sont dressés vers la lumière

L’hiver va sur sa fin

***

Mais il n’y a pas d’hiver

***

L’hiver, la mort

Juste un instant

Entre l’automne et le printemps

( Il n’y a pas d’hiver 2010)

 

 

Je veux aimer en toi

Je veux aimer en toi

La lumière qui jaillit de ton âme

et la clarté de ton esprit

Les méandres les plus sombres

de ton cœur

Tes joies et tes chagrins

 

Je veux aimer en toi

Ton visage, tes yeux, ton corps

Paysage de monts fièrement dressés

De vallées sauvages

Accueillantes pourtant

Et le précieux écrin des vies à naître

 

Je veux aimer en toi

Les jours de ton passé

Tristes ou gais

Et ton présent

      dont tu m’offres quelques instants

Et ton futur

Dont je ne sais bien qu’il sera loin de moi

 

Je veux tout aimer de toi

 

 

Poésie et instantanéité.

(La Une CED, Les Chroniques 2012).

La piqûre d’une épine, d’un frelon, la caresse imprévue et soudaine, le choc au cœur à revoir au hasard d’un concert l’être aimé, perdu de vue depuis tant d’années, l’émerveillement devant un cerisier en fleurs , autant d’ondes électriques qui se faufilent dans tout le corps jusqu’au cerveau.

Notre esprit les perçoit, ces sensations, ces émotions, plus en encore, il les comprend à faire corps avec elles, Vite,vite! C’est tout de suite qu’il jeter sur le papier les mots qui nous viennent.

La  poésie, c’est ou bien la fulgurance de l’instant ou bien l’émotion à revenir sur nos pas, sur nous-mêmes, observant rêveusement comme Narcisse, notre propre visage dans le flot ralenti du fleuve ou sur le « toit tranquille où picoraient les focs »

 

 

Biographie

 

Robert Walter Notenboom , né en 1931 à Paris d’une mère allemande et d’un père néerlandais fut élève dans la langue allemande par une « Fräulein » allemande qui dut quitter la France à la déclaration de guerre de 1939.

Il ne parla donc bien le français qu’à partir de 1939 et vécut une enfance difficile et solitaire.Ce n’est qu’à l’âge de 21 ans qu’il opta pour la nationalité française. Il n’eut donc pas la possibilité de faire après son Bac les études qui l’auraient conduit au professorat de lettres et dut se contenter du Droit et d’une Ecole de commerce, tout en se passionnant pour la linguistique et l’étude des langues anciennes et modernes

Tout au long de sa vie de cadre de sociétés internationales, facilitée par la connaissance de  plusieurs langues vivantes, il écrivit de nombreuses poésies sans jamais songer à les publier. Ce n’est qu’en 2007, après une très longue grave maladie dont il réussit à s’en sortir aux prix de grandes souffrances  qu’il s’y résolut. Ainsi parurent aux éditions LGR ( Librairie Galerie Racine) à paris 6ème,  » Du  silence à l’éveil » en 2009, l’année suivante  » il n’y a pas d’hiver », puis aux éditions du Puits de Roulle à Nîmes,  » A l’embaumée des fleurs » en 2011 et « Ultima Verba, une vie poésie  » dont il pensait , en raison de la dégradation de sa santé qu’il s’agirait de son dernier recueil de poésies. Ce ne fut pas le cas, puisque l’année suivante, il publia  » Les chemins du silence ». Il publia également un essai,  » Langue Française et Poésie » en 2012 aux éditions du Puits de Roulle, verbatim d’une conférence qu’il fit à plusieurs reprises dans le but de faire part de son amour du français et de ses particularités qui en font , selon lui, le vecteur idéal de l’expression poétique; il publia également  » Fables et Contrefables » en 2010 aux éditions AGC de Groix , avec des illustrations de Paul Crimet.

En 2014, aux éditions du Puits de Roulle,  » Les Chemins du silence  » rassemblèrent les principale poésies de ses deux premiers recueils ( épuisés) augmentées augmenté de poésies nouvelles, puis en en 2015, , il publia un ouvrage en prose, autobiographique, « FLASHES sur une vie sans importance » augmenté d’une réédition des  » Fables et Contre-fables » illustrées par Annie Deveaux-Berthelot.

En 2016, il publia  » LE TEMPS D’UN SEIN NU », le titre étant un hommage à Paul Valéry qui dans son adolescence, conduisit Robert Notenboom à la poésie.Ce dernier recueil, dans un souci universalité, comprend des poésies en français, en anglais, en allemand et en italien.

« LES DIALOGUES DE BEOTIE », en recherche d’éditeur, sont une série de 29 petits dialogues philosophiques. S’y trouveent explicitées les conceptions philosophiques de Robert Notenboom telles qu’elles s’élaborent dans sa poésie au fils des ans, toutes dans un style dont la simplicité est celle à laquelle on arrive malgré soi, comme l’écrivit Constantion Brâncusi en s’approchant du sens réel des choses.

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Bibliographie

 

I. – Ouvrages publiés à compte d’éditeur

« Du silence à l’éveil », Librairie Galerie Racine, Paris, 2009, recueil de poésies ;

« Il n’y a pas d’hiver », Librairie Galerie Racine, Paris, 2010, recueil de poésies ;

« Fables et Contrefables », éditions A.G.C., Groix, 2010, recueil de poésies ;

« À l’embaumée des fleurs », Les Éditions du Puits de Roulle, Nîmes, 2011, réédition revue 2014, recueil de poésies ;

« Langue Française et Poésie », Les Éditions du Puits de Roulle, Nîmes, 2012, Réédition format poche, 2015, verbatim.

« Ultima Verba ‒ une vie de poésie », Les Éditions du Puits de Roulle, Nîmes, 2013, recueil de poésies ;

« Les Chemins du Silence », Les Éditions du Puits de Roulle, Nîmes, 2014, recueil de poésies ;
« Flashes sur une vie sans importance », Les Éditions du Puits de Roulle, Nîmes, 2015, textes en prose ;

« Le temps d’un sein nu entre deux chemises », Les Éditions du Puits de Roulle, Nîmes, 2016, recueil de poésies (français, anglais et allemand) ;

II.- Participations à des anthologies ou ouvrages collectifs

En 2009 et en 2010, Anthologie « Flammes Vives » ;

En 2010, «  Le chant des larmes » des Éditions Lire et Méditer, Le Cap Éditions ;

En 2014, à « Écrire, c’est vivre et peindre c’est aimer à nouveau » aux Éditions du Pont de l’Europe.

III.- Préfaces ou postfaces

En 2014, préface à « Les petites pièces rapportées » d’Ève de Laudec, Chum éditions.

En 2014, postface au « Carrefour des parfums » d’Aïcha Alligui, Éditions Mayara à Tunis.

 

©Pluton-Magazine/Promenade2017

 

 

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