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Par Dominique LANCASTRE.
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Dans un premier opus qui réunit deux textes courts publiés aux Éditions Marie-Romaine, et disponible à la vente à partir de mai, Christian Charrière-Bournazel, avocat à la cour, ancien bâtonnier, ancien président du Conseil national des Barreaux, navigue dans un domaine qu’il connaît bien, celui des procédures, des affaires criminelles. C’est donc avec une certaine facilité qu’il nous transmet l’atmosphère des procédures sans tomber dans un professionnalisme acharné.
Chronique d’une passion amoureuse dévorante vouée à l’échec, un avocat tombe amoureux de sa cliente. Nous sommes loin du syndrome de Stockholm qui est tout autre chose. L’auteur nous présente un avocat tout à fait respectable qui continue à exercer son métier en bonne et due forme, ce qui est tout à son honneur. Mais cet avocat est dévoré par cette passion amoureuse qui le consume petit à petit. C’est une passion inavouée, faite de sous-entendus.
En effet, la jeune fille dont il est tombé amoureux et dont il prend la défense est deux fois plus jeune que lui et pourrait être sa fille. Marié, avec un enfant dont on ne sait pas grand-chose, l’homme oscille du côté de l’adultère, un adultère que l’on pourrait qualifier de virtuel car il se trouve piégé par ses sentiments et dans l’impossibilité de passer à l’acte.
Aussi court que le texte puisse paraître, il a l’avantage de nous présenter plusieurs situations qui nous poussent à certains questionnements. Même en étant mariés, sommes-nous à l’abri d’une telle tentation ? Tout peut arriver à n’importe quel moment , nous ne sommes pas maîtres de nos passions, de nos sentiments et parfois ils nous rattrapent d’une façon très inattendue.
Dans le cas de cet avocat, c’est d’autant plus délicat que la personne en question est sa cliente. Des questions d’éthique se posent alors mais c’est avec brio que l’auteur nous dépeint un avocat qui reste dans le cadre de ses fonctions en défendant une erreur de jeunesse commise par cette jeune fille, tout en essayant de contrôler l’amour qui le tiraille pour elle.
L’écriture fait penser à certains auteurs du début du 19e et nous avons un maniement de la langue et l’utilisation de certaines tournures qui donnent un ton attrayant à cet ouvrage. Nous savons que l’auteur, certes nouveau, maîtrise parfaitement ce genre de style. L’utilisation de la langue pour exprimer la colère est tout à fait remarquable, lorsque cet avocat essuie un échec quand il passe à l’acte et décide de s’ouvrir à cette jeune fille.
Martyr de l’absurde qui suit est une histoire très différente et poignante mais nous ne nous attarderons pas dessus pour laisser aux lecteurs le plaisir de découvrir à sa juste valeur le travail de l’auteur. L’histoire d’Anne Marie et d’Henry est un secret de famille pudiquement raconté mais qui fait écho au premier texte, celui d’un amour passionnel, impossible, qui consume.
Il est intéressant de remarquer qu’il y a un vrai travail de recherche littéraire et que malgré sa formation juridique, l’auteur arrive à s’en détacher complètement pour nous livrer des histoires qui suscitent notre intérêt. Sans doute que la vie est faite de surprises, bonnes ou mauvaises, qui ponctuent notre passage en ce monde. Écrire devient alors un exutoire.
La jeune captive suivi de Martyrs de l’absurde, est publié aux Éditions Marie Romaine, toute nouvelle maison d’édition.
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L’auteur
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Christian Charière-Bournazel, avocat à la Cour, ancien bâtonnier, ancien président du Conseil national des Barreaux, est également ardemment engagé partout où le respect de la dignité humaine est menacé.
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Par Dominique LANCASTRE
Pluton-Magazine 2024
